3 pays, 9 réponses

Au Marché du Festival, certains stands sont plus discrets et récents que d’autres. Voisins cette année, la République tchèque, la Pologne, et la Roumanie font partie de ces pays dont la réputation est acquise, mais dont l’absence se faisait auparavant ressentir dans l’espace réservé à la promotion du court. Pour accueillir leurs nouveaux copains, les autres pays se sont un peu poussés, tout en gardant le sourire et l’oeil ouvert sur les nouveaux films.

Marketa Santrochova (Czech Film Center, République tchèque)

tcheque

1.Pour quelles raisons avez-vous décidé d’occuper un stand au marché du Festival ?

Il y a deux ans, j’ai rencontré à Cannes des membres de l’équipe de Clermont-Ferrand. Cela faisait longtemps que les films tchèques étaient représentés dans la vidéothèque du festival, mais nous n’avions pas encore pu envisager une représentation plus officielle. Le Centre du cinéma tchèque existe seulement depuis 2002. C’est une petite organisation qui agrandit ses activités petit à petit et qui souhaitait depuis longtemps faire quelque chose en faveur du court métrage. Nous souhaitions venir plus tôt au marché, mais nous n’avions pas pu le faire. C’était un projet, maintenant, il est devenu réalité ! C’est notre première année..

2. Est-ce difficile dans votre pays, pour un jeune sortant de l’école, de trouver des financements pour réaliser son film ?

C’est difficile car la plupart des courts métrages se font à l’école. Très peu de maisons de production produisent seulement des courts métrages. En République tchèque, c’est un problème : les talents et les sujets ne manquent pas, mais c’est très difficile de trouver des financements, et il n’existe pas vraiment de programme de soutien spécialisé pour le court. On essaye de changer les choses, mais ce n’est pas évident.

3. Qu’est-ce qu’un emplacement pareil peut représenter pour les films de votre pays ?

Les gens s’intéressent à nos films. Avant le festival, nous avons édité une compilation empruntant à tous les genres et opéré un choix entre 150 films tchèques. Cela a demandé beaucoup d’heures de visionnement, mais les gens se montrent très réactifs. Tant mieux!

Katarzyna Wilk (Krakow Film Foundation, Pologne)

pologne

1.Pourquoi avez-vous décidé d’occuper un stand au marché ?

Pour deux raisons. On a constaté que les films polonais manquaient de promotion dans les marchés internationaux. Il y a quelques années, le gouvernement a augmenté l’enveloppe budgétaire réservée au cinéma. Résultat : on a reçu de l’argent pour assurer la promotion des films polonais et on a décidé de venir à Clermont-Ferrand car c’est un des marchés les plus importants dans le genre. Cela fait trois ans qu’on est là. On voyage beaucoup avec nos films, mais les dates de Clermont ont lieu à un bon moment dans l’année. Il n’y a pas tellement de festivals à cette période-là.

2. Est-ce difficile dans votre pays, pour un jeune sortant de l’école, de trouver des financements pour réaliser son film ?

C’est possible, mais ce n’est pas si facile pour des raisons financières. En Pologne, il n’y a pas beaucoup de boîtes de production de courts métrages. Le court métrage n’est pas aussi bien représenté que le long, mais les choses sont peut-être en train de changer. Récemment, des producteurs se sont rassemblés et cherchent de l’argent pour leurs films. Ensemble, c’est moins difficile que tout seul.

3. Qu’est-ce qu’un emplacement pareil peut représenter pour les films de votre pays ?

Ici, à Clermont, beaucoup de personnes, pour la plupart liées à d’autres festivals internationaux, sont intéressées par les films polonais. Elles nous demandent ce qu’il y a de neuf et s’intéressent aussi bien aux films indépendants qu’aux films d’écoles.

Vlad Llicevici (Fest ‘Asia, Roumanie)

roumanie

1.Pourquoi avez-vous décidé d’occuper un stand au marché ?

C’est notre deuxième année à Clermont-Ferrand. Nous trouvions que les films roumains n’étaient pas très bien promus en festival. Les producteurs essayaient de le faire, mais ils n’avaient pas beaucoup de temps, donc nous avons décidé de nous en occuper en sortant un catalogue comprenant un DVD et en occupant un stand au marché.

2. Est-ce difficile dans votre pays, pour un jeune sortant de l’école, de trouver des financements pour réaliser son film ?

Ce n’est pas évident, non. L’argent vient du National Film Center, mais il n’y en a pas beaucoup pour les projets hors écoles. L’année dernière, à Cannes, le Centre a signé un traité avec le CNC dans le but d’envisager des coproductions entre la Roumanie et la France, mais je n’en ai pas encore entendu parler pour le court métrage.

3. Qu’est-ce qu’un emplacement pareil peut représenter pour les films de votre pays ?

Tout le monde semble très intéressé par les films roumains. Nous avons des bons retours des européens et des américains. Ils nous disent que ce sont de très bons films, ils nous les réclament tous, ont aussi l’air d’apprécier le film en compétition, “Musica in sange” (La musique dans le sang”- Alexandru Mavrodineanu). On reviendra !

Propos recueillis par Katia Bayer

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