Après le court-métrage « Le Thé de l’Oubli » (2008), qui décrit une nuit où une jeune femme termine sa tasse de thé avant de sortir sous la pluie et de traverser lentement la ville, Sandra Desmazières a réalisé « Fille de l’eau » (France, Portugal, Pays-Bas), sélectionné en compétition officielle à Cannes et récompensé récemment par le Prix Emile Reynaud 2025. Ce nouveau film d’animation semble presque en être la continuité : les souvenirs les plus enfouis se révèlent dans la fumée d’un thé brûlant. À l’image d’un songe mi-doux mi-amer, la réalisatrice nous plonge dans les réminiscences aquatiques d’une vieille dame, Mia.
Mia a passé toute sa vie à plonger en apnée, pêchant et nageant à travers les algues et les rochers. Le temps a passé, transformant son corps et les paysages qui l’entourent. Les êtres chers ont disparu. Ce soir, Mia se souvient.
Réal. : Sandra Desmazières
Animation, 15′, 2025
France, Portugal, Pays Bas
« Cela fait presque dix ans que mon ami Yohei Yamakado, cinéaste et musicien, n’est pas retourné au Japon. Je suis allé au pays de son enfance avec une caméra 16 mm, pour lui donner des nouvelles de son pays, des lieux où il a vécu et des gens qu’il y a aimés. Le film est un carnet de voyage, un recueil de lettres, une enquête intime sur l’enfance et une ode à l’amitié. »
Réal. : Olivier Cheval
Documentaire, 25′, 2025
France
La future fille du ciel vole. Dans un supermarché. Seule, elle se fait attraper. En plein vol. Ce n’est que par l’entremise d’une jeune femme inconnue, qui fait diversion, qu’elle peut s’échapper. Voilà comment débute le premier long-métrage de Bérangère McNeese, film de sororité, d’une bande de filles, dans lequel la débrouille et l’entraide font communauté, à la marge.
Au contact des culturistes du Boa Gym, un jeune moine renoue avec la puissance de son enveloppe charnelle et entreprend une transformation radicale.
Réal. : Alexandre Dostie
Fiction, 25′, 2025
France, Canada
Benjamin d’un petit monastère perché dans les montagnes, le jeune Léonidas (Dimitri Doré) passe ses jours dans la marginalité et l’humilité de sa condition. Lorsqu’il croise le chemin d’une salle de musculation, le choc des mondes fait naître chez lui de nouvelles sensations qui grandissent, évoluent en tentations…
De Frère, Sœur se souvient qu’il avait les yeux noirs, des cheveux semblables aux siens, des épaules fines comme les ailes d’un oiseau et qu’il connaissait par cœur le chemin de la rivière. De Frère, Sœur n’a rien oublié.
Réal. : Agnès Patron
Animation, 15′, 2025
France
Après « L’Heure de l’ours », César du meilleur court-métrage d’animation 2021, la réalisatrice Agnès Patron revient avec un nouveau court-métrage d’animation à la gouache, « Une fugue », sélectionné en mai à la Semaine de la Critique, consacré au deuil entre frères et sœurs.
Présenté dans la section Orizzonti de la Mostra de Venise 2024, le premier long-métrage d’Anne-Sophie Bailly met en scène une relation fusionnelle entre une mère et son fils en situation de handicap. Laure Calamy, toujours époustouflante, incarne Mona, une femme qui a élevé toute seule son enfant Joël, interprété par Charles Peccia-Galletto (nommé pour le César des Révélations masculines 2025).
Avec « Les Bottes de la nuit », gagnant du Cristal du court-métrage, du Prix du Public et du Prix André Martin au festival d’Annecy, Pierre-Luc Granjon livre un trésor d’animation, à la fois délicat et envoûtant, où le trait du dessin devient le prolongement d’un monde enfantin baigné de mystère. Le film nous entraîne dans une aventure nocturne où la beauté plastique se conjugue à une grande finesse émotionnelle, sans jamais perdre de vue le regard de l’enfant.
Son film, « Les Bottes de la nuit », réalisé grâce à l’écran d’épingles, a remporté le Cristal du court-métrage, le Prix du Public et et le Prix André Martin au Festival d’Annecy. Pierre-Luc Granjon, qu’on a découvert il y a quelques années avec « Le Loup blanc », raconte sa découverte de l’animation en volume, la réalité du métier, l’envie d’être heureux et le besoin de se renouveler.
Tawfeek Barhom est connu comme acteur. Il a joué dans « Mon fils » d’Eran Riklis, « La Conspiration du Caire » de Tarik Saleh, « Les fantômes » de Jonathan Millet comme dans « The Way of the Wind », le prochain film de Terrence Malick. Pourtant, l’acteur se voit plutôt dès le départ comme un réalisateur, un raconteur d’histoires. Ayant franchi le cap, il a reçu pour son premier film, « I’m glad you’re dead now », la très convoitée Palme d’or du court-métrage 2025.
Deux frères retournent sur l’île de leur enfance, où des secrets enfouis et des tensions pesantes les obligent à affronter un passé sombre qui les lie.
Réal. : Tawfeek Barhom
Fiction, 13′, 2025
Palestine, France, Grèce
« Quand nous regardons un court métrage, nous sentons bien qu’un univers plus vaste se met en place, un univers qui n’est pas réductible à la somme des plans vus à l’écran. » remarquait le professeur Sébastien Févry. C’est dans cet univers hors-film que la Palme d’or du festival de Cannes a enfoui ses secrets. « I’m Glad You’re Dead Now » est paradoxal, difficile à décrire et pourtant limpide, clair sans rien réellement montrer ou prononcer.
« Aasvoëls » (« Vautours », en français) fait partie de la sélection officielle des courts-métrages de Cannes 2025. Réalisé par Dian Weys, ce film coup de poing a justement remporté cette semaine le Grand Prix Unifrance du court à Cannes. Il reste en lice pour la Palme d’or du court-métrage (dévoilée ce samedi 24 mai).
Lors d’un voyage en train, Ariel et Paul s’amusent à dessiner leurs plus grandes peurs lorsque Gilda, une étrange passagère, s’invite dans leurs confidences. Son expérience de la peur ne semble néanmoins pas aussi innocente que leurs dessins.
Réal. : Jocelyn Charles
Animation, 15′, 2025
France
Avec ses deux personnages qui tuent le temps en dessinant durant leur trajet, Jocelyn Charles fait résonner son propre geste de créateur avec un court-métrage coloré et inspiré qui trompe la pusillanimité contenue dans son titre : « Dieu est timide ». Le jeune cinéaste vient de proposer son premier film en compétition à la Semaine de la Critique du Festival de Cannes 2025.
« Bimo » est le premier film d’Oumnia Hanader. Il prend place à Marseille, où elle a grandi. Elle y étudie aujourd’hui le scénario, à la Cinéfabrique, qui s’est installée en 2023 dans la cité phocéenne. La réalisation de Bimo s’inscrit pour Hanader dans la formation qu’elle poursuit et qui entend offrir à chaque élève l’opportunité de voir son projet prendre vie pendant ses études, en accord avec la philosophie de l’école qui fête cette année ses dix ans.
Sihem essaie tant bien que mal de mener sa barque en France lorsqu’un appel de sa mère lui annonce que son frère a pris la mer pour la rejoindre.
Réal. : Oumnia Hanader
Fiction, 23′, 2025
France
Programmé en séance spéciale dans le cadre de la sélection officielle du Festival de Cannes 2025, « Arco », le premier long-métrage de Ugo Bienvenu, Cristal du long-métrage à Annecy, est un magnifique film d’animation, bourré de détails et de poésie, consacré au croisement des mondes (présent/futur), à l’enfance, aux changements qu’on souhaite tous et qu’on obtient parfois.