Le Vice et la vertu de Roland Lethem

Coup de force audacieux comme seule la décennie 70 a pu en produire, « Le Vice et la vertu » de Roland Lethem a déclenché soupirs, cris et étonnement à la séance « Tabou » de Short Screens en avril à Bruxelles.
Coup de force audacieux comme seule la décennie 70 a pu en produire, « Le Vice et la vertu » de Roland Lethem a déclenché soupirs, cris et étonnement à la séance « Tabou » de Short Screens en avril à Bruxelles.
Sur Facebook, Minshar for Art a près de 3.000 copains. Tous ne sont pas d’anciens étudiants de cette école d’art créée à Tel-Aviv après la faillite de Camera Obscura, l’établissement le plus connu d’Israël pour son cinéma d’avant-garde et sa renommée en photographie, mais tous reconnaissent la qualité de cette jeune école vieille de seulement cinq ans. La preuve en trois coups de poing cinématographiques.
Déjà connus et reconnus pour leurs pubs et leurs clips, François Alaux, Hervé de Crécy et Ludovic Houplain – aka le collectif H5 – viennent de remporter avec leur premier film l’Oscar 2010 du meilleur court métrage d’animation. « Logorama » nous embarque dans un manège étourdissant de logos publicitaires, presque aussi cruel et frénétique que le matraquage orchestré par les grandes marques, jusqu’à l’apocalypse…
Petite bouille affublée d’un bonnet, Alma, une petite fille aux grands yeux bleus, contemple la devanture d’un magasin de jouets. Mutine et en proie à la curiosité, elle pousse la porte de ce curieux négoce. Premiers instants d’un conte à l’âme plus fantastique que féerique.
Présenté à Anima en compétition internationale, « Le Bûcheron des mots » de Izù Troin pose ses délicates ailes à la croisée des mots, des langues et des cultures, entre ciel et terre, dans un horizon infini et imaginaire qui ne porte ni nom ni frontière.
Récompensé en 2009 par le « Best of show » du prestigieux Siggraph et nominé pour le non moins prestigieux Oscar du meilleur film d’animation, « French Roast » de Fabrice O. Joubert rend hommage à la douce France des années 50 à travers un court animé à l’humour tatiesque.
Avec un titre évoquant une fin d’après-midi de printemps, « Aprilis Suskhi » de Tornike Bziava apparaît comme un essai esthétique sur les contradictions d’un envahisseur belliqueux. Montré en compétition internationale à Clermont-Ferrand et lauréat d’une Mention spéciale, le film dénonce l’absurdité de la guerre.
Double candidat aux Festivals d’Angers et de Clermont-Ferrand cette année, « A Family Portrait » est un court animé britannique remarqué pour sa singularité. Osé et impertinent, il s’inscrit non sans humour dans la pure veine des films Channel 4, dont il est une coproduction avec Fifty Nine Productions, Film London et le UK Film Council.
Présenté au Festival Premiers Plans d’Angers dans la section ‘’Figures libres’’ et bientôt en compétition dans la section Labo à Clermont Ferrand « Zeitriss » fait partie de ces films inclassables que l’on appelle, par commodité, ‘’expérimental’’. Dans un beau noir et blanc, le réalisateur, de Quimu Casalprim i Suárez, nous embarque pour une expérience filmique qui laisse toutes portes ouvertes à l’imagination.
Le décalé surgit quand il le veut. Par exemple, lorsque en proie à un moment d’oubli, le regard dans le vide et les pensées ailleurs, une phrase anodine, « vous êtes dans vos rêves ! », signe votre retour à la réalité. Récoltés dans le métro, ces quelques mots ont beau s’effacer à la station suivante, ils provoquent une sensation étrange après la vision du film de Menno Otten, « In een Vergeten Moment », projeté à Angers dans le cadre du Programme Figures Libres.
Découvert à Annecy et retrouvé à Angers, « Homeland » est un court d’école tchèque réalisé par un espagnol, Juan de Dios Marfil Atienza. Produit par la FAMU, ce film d’animation en noir et blanc est un hommage à l’amour, à la liberté, et au tricot.
Au Festival européen du film court de Brest et aux Rencontres Henri Langlois à Poitiers, la légèreté et la fraîcheur se sont illustrées avec la joliesse bulgare de « Posrednikat » et son traitement subtil du thème de l’enfant tiraillé entre deux parents divorcés.
Sélectionné à Poitiers et détenteur de nombreux prix, « Echo » de Magnus Von Horn aborde le thème du crime et du châtiment auprès d’une jeunesse déséquilibrée. Ce film révèle une histoire intense, réaliste et crue.
Primé à de nombreux festivals partout dans le monde et sélectionné en compétition internationale à la 32ème édition du Festival des films d’écoles à Poitiers, « The Electrician » de Miina Aaljärvi pose un regard comique et inédit sur l’éternel thème de la mort.
Rúnar Rúnarsson est de retour. Celui qui aurait eu le cancer ou des hémorroïdes s’il n’avait pas fait de cinéma a probablement trinqué à la brennivín (alcool de pomme de terre) en apprenant qu’« Anna », son dernier film, très côté en festival depuis sa sélection à la Quinzaine des Réalisateurs, avait remporté le Grand Prix du Jury aux dernières Rencontres Henri Langlois. Tout comme « Smáfuglar », son précédent court, « Anna » est un film profondément personnel et juste, nourri de transitions, de choix, d’absences, de puretés, et d’émotions contrastées.
Avec « Finding Home », Christopher Daley, diplômé de KASK, livre un portrait franc, cru et poignant de la guerre. Film de fin d’études d’une grande maturité, « Finding Home » se lit surtout comme un témoignage de première main, en même temps qu’il relève maintes questions sur la nature néfaste et déshumanisante des conflits militaires.
« Ill figure » de Raphaël Lambert et Romain Winkler, tous deux sortis de l’ESAV, est une autobiographie posthume d’un mannequin de vitrine chimérique qui surfe sur les vagues d’un post-modernisme tragi-comique en évitant avec brio les écueils du cliché bateau. Dernier film de Côté Court # 2, le film fait preuve d’un éclectisme exaltant.
Petite animation crapoussine fraîchement cueillie dans les champs de la Cambre, « Espèce(s) de Patate(s) » de Yoann Stehr dresse un inventaire de l’espèce humaine au travers d’une taxonomie de tubercules. Malgré ses faux airs de film noir américain, ce film n’est pas une insulte, comme son titre pourrait le laisser sous-entendre.
Un soir dans un train, une femme noire et un homme blanc s’engagent sur le chemin glissant de la séduction, voie visiblement sans issue. D’une façon toute personnelle, « Impasse » explore la nuit et le brouillard de la nature humaine dans un wagon de banlieue. Illustrant le thème « dignité et justice », le film du Néerlandais Bram Schouw se présente comme un tête à tête qui n’a pas froid aux yeux.
Panique dans les bois : Egor le lapin voit les flammes manger sa maison. Aussi vite que ses pattes peuvent le porter dans son petit short rouge, il court solliciter l’aide de l’administration, supposée être à l’écoute du peuple et des rongeurs à grandes oreilles. Seulement, Egor a oublié le règlement : pas de papiers, pas de services.