Finding Home de Christopher Daley

Dulce et decorum est pro patria mori

Avec « Finding Home », Christopher Daley, diplômé de KASK, livre un portrait franc, cru et poignant de la guerre. Film de fin d’études d’une grande maturité, « Finding Home » se lit surtout comme un témoignage de première main, en même temps qu’il relève maintes questions sur la nature néfaste et déshumanisante des conflits militaires.

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Michael, premier sergent du Corps des Marines américain retourne dans son pays après dix-neuf ans de service. Victime du post-traumatisme tel un Septimus Warren de l’ère Bush, il est rongé par la dépression et éprouve des problèmes d’adaptation sociale y compris avec sa famille immédiate, et un sentiment de culpabilité vis-à-vis de ses camarades morts. Un sujet fort et pertinent qui justifie la démonstration parfois trop explicite des émotions chez le protagoniste, notamment à travers les gros plans de son visage en larmes, mais qui dote en même temps le film d’une grande sincérité.

Dans la veine des documentaires « in your face » à la Michael Moore entre autres, « Finding Home » démontre sans gants ni euphémismes l’insanité de la guerre. À la différence de ces cinéastes, Daley prend le parti de subordonner sa propre vision de réalisateur au profit de celle de son personnage. Et ce n’est pas plus mal, car si chaque génération connaît ses guerres et conflits politiques, chacune s’y oppose à sa propre manière.

La grotesque succession d’atrocités à l’échelle mondiale est loin d’être terminée, mais il est au moins encourageant que même à l’échelle scolaire, le cinéma se charge humblement mais sûrement de relayer la voix du peuple déçu.

Adi Chesson

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