Critiques

Anna de Rúnar Rúnarsson

Anna de Rúnar Rúnarsson

Rúnar Rúnarsson est de retour. Celui qui aurait eu le cancer ou des hémorroïdes s’il n’avait pas fait de cinéma a probablement trinqué à la brennivín (alcool de pomme de terre) en apprenant qu’« Anna », son dernier film, très côté en festival depuis sa sélection à la Quinzaine des Réalisateurs, avait remporté le Grand Prix du Jury aux dernières Rencontres Henri Langlois. Tout comme « Smáfuglar », son précédent court, « Anna » est un film profondément personnel et juste, nourri de transitions, de choix, d’absences, de puretés, et d’émotions contrastées.

Ill Figure de Raphaël Lambert et Romain Winkler

Ill Figure de Raphaël Lambert et Romain Winkler

« Ill figure » de Raphaël Lambert et Romain Winkler, tous deux sortis de l’ESAV, est une autobiographie posthume d’un mannequin de vitrine chimérique qui surfe sur les vagues d’un post-modernisme tragi-comique en évitant avec brio les écueils du cliché bateau. Dernier film de Côté Court # 2, le film fait preuve d’un éclectisme exaltant.

Impasse de Bram Schouw

Impasse de Bram Schouw

Un soir dans un train, une femme noire et un homme blanc s’engagent sur le chemin glissant de la séduction, voie visiblement sans issue. D’une façon toute personnelle, « Impasse » explore la nuit et le brouillard de la nature humaine dans un wagon de banlieue. Illustrant le thème « dignité et justice », le film du Néerlandais Bram Schouw se présente comme un tête à tête qui n’a pas froid aux yeux.

Leaving de Richard Penfold et Sam Hearn

Leaving de Richard Penfold et Sam Hearn

Battue et humiliée, mais toujours sous l’emprise de son bourreau, une mère souhaite recouvrer sa dignité par la liberté. Présenté à Brest, « Leaving » rappelle avec émotion qu’en moyenne, une femme battue s’enfuit cinq fois de chez elle avant de quitter définitivement celui qui la maltraite, et que ce dernier est le plus susceptible de la tuer au cours des six mois qui suivent. Une réalité qui renforce tristement le propos du film de Richard Penfold et Sam Hearn.

Two Times 4′33” de Manon de Boer

Two Times 4′33” de Manon de Boer

Signé par l’artiste hollandaise Manon de Boer, « Two Times 4’33 » » livre une interprétation filmique en deux temps du morceau 4’33 du compositeur américain John Cage. Réalisé dans le cadre de la cinquième Biennale de Berlin, le film a également fait du bruit au festival du court métrage de Namur cette année, où il a été sélectionné dans la catégorie OVNI.

Forbach de Claire Burger

Forbach de Claire Burger

Primé dans de nombreux festivals, dont ceux de Clermont-Ferrand et de Cannes, « Forbach » est le film de fin d’études de la réalisatrice lorraine, Claire Burger, monteuse diplômée de la Fémis. Délicatement équilibré entre documentaire et fiction, le film s’inspire librement de l’histoire de Samuel Theis, l’acteur principal et ami d’enfance de la réalisatrice, et se construit autour de son retour dans sa ville natale et sa famille.

Keith Reynolds Can’t Make it Tonight de Felix Massie

Keith Reynolds Can’t Make it Tonight de Felix Massie

“This is Keith Reynols and today is Promotion Day”. D’emblée, le ton est donné par Felix Massie, jeune animateur britannique sorti de la Film School of Wales, à Newport, en 2007. Son film de fin d’études, récompensé au dernier festival Anima, est marqué par un penchant certain pour les silhouettes impersonnelles, l’humour sombre/anglais, et les travellings en entreprise.

Between de Tim Bollinger

Between de Tim Bollinger

Retenu en compétition « expérimental » cette année à Lille, « Between » du réalisateur allemand Tim Bollinger est une composition en motion graphics qui se veut plus impressionniste que narrative. Sorte de roman photo à la Chris Marker, il s’en distingue cependant, moins par son curieux mélange d’onirisme et d’hyperréalisme que par sa propension pour les bas-fonds et les complexités du paysage psychique.

Danse Macabre de Pedro Pires

Danse Macabre de Pedro Pires

Un alignement de lave-mains émaillés, un long couloir obscur, le plafond d’une église baroque, des fragments d’espaces vides, un vol de pigeons, et une lumière matinale laissant apercevoir les derniers instants d’une jeune femme suicidaire articulent le début de « Danse Macabre ». Sélectionné au Festival de Namur et primé pour la meilleure image au Festival de Lille, le film expérimental de Pedro Pires explore le subtil passage de l’être charnel à l’être spirituel.

La Désinvolture de Charline Lancel

La Désinvolture de Charline Lancel

Primé au Festival d’Ismailia, en Egypte, et sélectionné au festival d’Ostende, « La Désinvolture » a dernièrement été présenté au FIFF, à Namur, dans le cadre de la carte blanche à la boîte de production Ambiances asbl. Son auteur, Charline Lancel, artiste visuelle belge, effectue ici un exercice de style à la fois esthétique et déroutant, s’appuyant sur la simplicité et le minimalisme.

Western Spaghetti de Pes

Western Spaghetti de Pes

Avec un titre pareil, « Western Spaghetti » pourrait être peuplé d’anti-héros hirsutes et chauves, de rixes de bas étage, de prostituées édentées, et d’abominables méchants bigleux. Détournée par l’Américain Adam Pesapane, dit Pes, l’expression est plutôt associée à une insolite recette de pâtes à destination des gourmets de l’animation. Temps de dégustation : 1’45’’.

Send Me to the ‘Lectric Chair de Guy Maddin & Isabella Rossellini

Send Me to the ‘Lectric Chair de Guy Maddin & Isabella Rossellini

Commandé par le Festival de Rotterdam dans le cadre de  »Urban Screens », une série de films projetés sur des façades de la ville hollandaise, et sélectionné à l’Étrange Festival de Paris, « Send Me to the ‘Lectric Chair » est une expérience filmique unique, bizarre et abstruse. Co-signé par l’improbable duo Guy « déjanté » Maddin et Isabella « Trésor » Rossellini, ce court réussit, avec peu de moyens, à redéfinir la notion de cinéma expérimental à l’ère postmoderne.

This Way up d’Alan Smith & Adam Foulkes

This Way up d’Alan Smith & Adam Foulkes

Il faut tout dire. Adam Foulkes et Alan Smith sont deux enfants de pubs… coupables de l’abominable (et interminable) campagne « Happiness Factory » que nous inflige Coca-Cola depuis des mois sur nos jolis écrans de cinéma ! Mais pour prouver que certains artistes sont capables du pire comme du meilleur, Foulkes & Smith (pour les intimes) sont aussi les auteurs de « This way up », un court métrage d’animation en 3D à l’humour noir très noir.

Mes copains de Louis Garrel

Mes copains de Louis Garrel

Entre deux tournages où il offre sa jolie (et étrange) gueule à la caméra, Louis Garrel s’est accordé un peu de temps pour passer derrière. L’icône du cinéma français d’auteur signe « Mes Copains » (les siens, les vrais, en l’occurrence), un court métrage de 26 minutes qui n’est pas sans rappeler un univers proche des films de son père et de ceux dans lesquels il tourne depuis quelques années.