Claude Delafosse : « Ce qui m’amuse, c’est de faire vivre ce qui ne vit pas »

En février, Claude Delafosse et son premier film L’effet de mes rides faisaient partie des 3 nommés au César du meilleur court-métrage documentaire (le prix est finalement allé à Gala Hernández López pour La Mécanique des fluides). Nous avions repéré en amont le travail de Claude Delafosse mêlant animation d’objets, petits-fils nommé Gaston, humour et premier film. Le réalisateur, passé par le journal Astrapi et l’émission Karambolage (Arte), s’entretient depuis sa maison à Saint-Clair-sur-Epte, entre Rouen et Paris, autour de son court-métrage, du secteur de l’animation, mais aussi des films faits en famille et de l’imperfection.

Format Court : L’effet de mes rides joue beaucoup avec les codes de l’animation. Y figurent des objets qui bougent, avec des voix entremêlées. Le film a été inscrit en documentaire aux César. Pourquoi ce choix ?

Claude Delafosse : L’animation, ce n’est pas un style, c’est une technique, en fait. Pour moi, l’animation, c’est un biais pour raconter des histoires, c’est juste une écriture. Quand j’ai fait ce film, je ne me suis pas du tout posé la question si c’était de la fiction, du documentaire ou autre chose. Pour moi, c’était un film. Avec le temps, il s’est avéré que les gens l’ont reçu, plus comme un peu un documentaire, dans la mesure où tout ce qui est dit dedans est la réalité. Ce sont nos voix. Il n’y a pas d’artifice particulier. Dans les films de fiction, je dis qu’il y a du documentaire. Et dans les documentaires, je pense qu’il y a aussi de la fiction. Le fait qu’il ait été inscrit en documentaire aux César, là, pour moi, ce n’est pas une erreur de casting.

Vu que tu connais quand même bien le milieu de l’animation, comment la perçois-tu aujourd’hui ?

C.D. : Moi, je fais de l’animation depuis plus de 50 ans. Voilà, c’était il y a quelques années ! Quand j’ai fait les Beaux-Arts, j’ai passé mon diplôme en faisant des films d’animation. À l’époque, c’était avec de la vraie pellicule. Ça coûtait un bras, c’était très cher, c’était très long. C’était très compliqué, mais c’était déjà très, très sympa à faire. A l’époque, on ne pouvait pas trop vivre de ça donc je suis parti vers le journal Astrapi et puis, j’ai fait plein de bouquins pour enfants. J’ai retrouvé l’animation dans les années 90. Il y a eu un essor. J’ai travaillé sur des CD-Rom interactifs qui étaient des objets absolument fabuleux et qui ont totalement disparu de la circulation parce qu’on ne peut plus les regarder. J’ai repris le goût de faire de l’anim’. Avec toutes les techniques qui arrivaient, avec les appareils photonumériques. C’est devenu beaucoup, beaucoup plus facile d’en faire. Moi, j’en ai un peu fait au quotidien comme ça, ce que me reproche Gaston (son petit-fils ndlr) dans le film. J’ai fait plein de petits bouts de trucs rigolos que je montrais à mes amis, mais sans en faire vraiment des films. Et puis, après, j’ai rencontré par hasard Claire Doutriaux à Arte qui montait l’émission Karambolage. Je suis devenu l’un des piliers de l’émission, j’ai dû faire 150 sujets pour elle en 20 ans. Mais c’est vrai que l’évolution, elle est colossale.

La première fois que je suis allé à Annecy, il y a bientôt 50 ans, c’était tout petit. Il y avait 200 personnes qui arrivaient du monde entier et qui montraient des bijoux, des trucs extraordinaires. Et puis, ça a grossi. Aujourd’hui, c’est devenu un peu un monstre, parce qu’on ne peut même plus rentrer. Autrefois, quand il y avait trois longs-métrages, c’était le Graal. Aujourd’hui, il y en a 50. Ce n’est plus du tout le même monde. L’esprit a changé. Mais ça a des bons côtés parce que, du coup, c’est devenu une vraie industrie, ce n’est plus seulement destiné aux enfants. De l’autre côté, l’aspect « un peu bijou » et travail d’une seule personne s’est un petit peu marginalisé.

Pourtant, j’entends quand même encore beaucoup en entretien des gens qui parlent d’artisanat, des gens qui travaillent seuls, et qui mettent du temps. Je pense à Stephen Vuillemin, qui a fait son film quand même en grande partie tout seul avant d’être rejoint par une boîte de production.

C.D. : Oui, c’est bien. Il y a encore des gens qui font leurs petits bijoux seuls ou même avec d’autres, peu importe. A côté de ça, il y a une grosse machinerie qui est très bien parce que ça permet de faire des films comme Linda veut du poulet de Sébastien Laudenbach que moi, je trouve formidable. Mais a priori, moi, je trouve que l’animation, ce n’est pas un format pour faire du long-métrage parce que je trouve que c’est quelque chose de tellement riche, qu’il y a un peu une saturation. Je pense qu’on dit tout dans un court en animation, mais bon, ça, c’est personnel. Il y a assez peu de longs-métrages que je trouve justifiés dans ce format-là.

L’effet de mes rides s’est conçu comme un vrai film, un premier film, justement à l’opposé des ou des commandes et des petits films que tu fais dans ton bureau. Pourquoi y avait-il cette nécessité à ce moment-là ?

C.D. : J’ai déjà pas mal attendu, en réalité. Ca fait maintenant à peu près vingt ans, que je fais des films d’animation, essentiellement de commande et puis, des petits trucs pour moi. Et très régulièrement, les gens qui voient ce que je fais me disent : « Pourquoi tu ne fais pas un vrai film ? ». Et moi, je m’en sentais pas très capable.

Moi, ce qui m’amuse, c’est quand je croise un bout de bois dans mon jardin et que je l’anime. Et puis, basta. J’ai accumulé tous ces petits trucs-là comme ça. Un jour, je me suis dit : « C’est quand même bête d’avoir tous ces petits trucs rigolos. Ce serait bien de faire un film avec ».

J’ai demandé à Jeanne (Delafosse ndlr) à ma fille qui est réalisatrice de documentaires : « Si je te donnais tous mes petits trucs, est-ce que tu pourrais faire un film avec ? ». Elle est partie avec un disque dur et est revenue un peu plus tard en me disant : « On ne peut pas faire un film juste en collant des trucs comme ça, ce n’est pas possible parce qu’il n’y avait pas de fil narratif ». Je l’ai déjà fait, d’ailleurs. C’est assez rigolo de mettre bout à bout tous mes petits trucs avec de la musique. Ça fait un truc qui est un peu joli, mais qui ne raconte pas grand-chose.

Après, j’ai un peu abandonné l’idée. Et puis, Yves Bouveret que j’avais rencontré à Annecy, il y a une vingtaine d’années, et qui s’occupe du festival Image par Image, me présentait à chaque fois qu’on se voyait à Annecy, à des producteurs et leur disait : « Vous devriez faire un film avec lui, il a fait des trucs super ». Moi, ça me terrorisait de voir des producteurs des vrais. Je ne disais rien et puis je me barrais. Il y a quatre ans, ou cinq ans, il m’a dit qu’il venait de monter une boîte de production. Je lui disais : « Ah, ben, si c’est le cas, alors là, pour le coup, comme toi, tu ne me fais pas peur, on pourrait peut-être faire un film ensemble ».

Je venais d’avoir l’idée de ce que pouvait être mon film grâce à Jean-Charles Mbotti Malolo que j’avais croisé à la Poudrière et qui me disait aussi : « Pourquoi tu ne fais pas un film ? ». Je lui ait dit que je n’y arrivais pas. Il m’a dit : « C’est ça ton film. C’est un mec qui arrive pas à faire un film ». Du coup, j’ai dit à Jeanne et à Yves qu’on allait faire un film comme ça. Et le titre, en fait, je l’ai depuis 30 ans. Je voulais faire tous les jours une petite séquence de quelques secondes. Mis bout à bout, ça aurait fait un film au bout de 365 jours. Je l’ai commencé il y a plusieurs années mais ça n’a jamais été au-delà du mois de février. Mais j’aimais bien le titre. A l’époque, je n’en avais pas (de rides) !

Je vois le nom Lafosse souvent indiqué dans le générique…

C.D. : Il y a Jeanne qui fait les films et Martin qui est dans le son. C’est très pratique pour les engager ! Il y en a un qui est moins en avant, mais qui est super utile aussi. C’est le troisième, Lucas. Lui, il est paysagiste, mais il est très fort pour les dossiers, pour corriger les coquilles.

Vous avez déjà été amenés à travailler ensemble sur des projets ?

C.D. : Oui. Avec Jeanne, on fait souvent des trucs ensemble. Avec Martin, on a fait plein de musiques. Je pioche bien dans toute la famille. Ma femme, elle me flagelle pour que j’arrive au bout des projets parce que souvent, j’en ai marre. J’aime bien que ça aille vite. Et souvent, quand c’est sérieux, c’est un peu plus long.

Du coup, sur le film, L’effet de mes rides, c’était quoi ton rapport au temps ?

C.L : L’idée est venue il y a 4-5 ans. J’ai mis 3 ans pour faire le film. On a eu quelques aides mais le film n’a pas coûté très cher. J’ai de la chance, en tant que vieillard, de toucher une retraite. Ce qui n’était pas le cas autrefois où il fallait que je bosse pour avoir de l’argent. Après, ça permet de vivre sans se poser trop de questions donc, finalement, le film, moi, je l’ai fait un peu gratos, mais je ne le regrette pas. C’est aussi un peu lié à la réalité du court-métrage où on ne va pas toujours pouvoir se payer.

Dans ton parcours, tu es passé par Astrapi et Karambolage. Qu’as-tu retenu de ces expériences ?

C.D : Ce que je peux dire, c’est que j’ai eu beaucoup, beaucoup de chance, parce que j’ai fait des rencontres un peu fortuites. Ma première chance, c’est que Sabine, ma femme, a été admise à la Casa de Velázquez en sortant des Beaux-Arts. On était ensemble aux Beaux-Arts. On est partis deux ans en Espagne, c’était déjà assez génial.

J’avais fait quelques trucs pour Bayard. Au moment où on est rentré en France, ils voulaient monter un journal et à mon grand étonnement, ils m’ont demandé si je voulais y participer alors que je me destinais à être simplement illustrateur.

Il s’est avéré que ça a été un super truc de s’occuper d’un journal parce que c’est une machinerie un peu infernale. Il faut, tous les quinze jours, sortir un nouveau truc donc, ça oblige à penser vite, à imaginer des choses.

Et Karambolage ?

C.D : Bayard m’a viré au bout de 23 ans. Je me suis retrouvé un peu le bec dans l’eau. A ce moment-là, j’ai eu la chance de commencer à faire des trucs pour Arte, pour leurs soirées thématiques. C’est en faisant un habillage que j’ai croisé Claire qui montait son émission. Je lui ai montré ce que je faisais. J’ai travaillé avec elle pendant ces vingt années-là, à faire des petits sujets. Ca me convenait parce que là, j’étais tout seul. Je changeais de style un peu à chaque fois. C’est ce que j’aimais bien. Je n’aime pas trop répéter ni faire des choses longues.

Tu continues encore à faire des sujets pour eux ?

C.D : J’ai fait un break de trois ans pour faire le film. Là, pour l’instant, je me tâte un peu. Je ne sais pas encore si je poursuis au vu de la carrière de L’Effet de mes rides. Je me pose des questions de savoir si je continue ou pas, si j’essaye de faire d’autres trucs plus personnels ou de retourner à Karambolage.

Parmi tous les Karambolage, est-ce qu’il y en a un en particulier que tu aimes vraiment bien ?

C.D : J’en ai fait beaucoup. J’ai fait des portraits de personnages et des sujets marrants. Un sujet sur le champagne, par exemple. Souvent, des trucs prémonitoires. J’ai fait un truc sur Angela Merkel, alors qu’elle n’était pas encore arrivée à la tête de l’Allemagne. J’ai fait un truc sur Sarkozy avant qu’il ne soit élu. C’était assez marrant. A côté, j’ai fait beaucoup de livres pour enfants, essentiellement, pour Gallimard, via une collection qui s’appelle « J’observe », avec une petite lampe en papier qui éclaire les images, qui est un peu magique. Je suis un peu multi-style.

Ce sont les Beaux-Arts qui t’ont appris le principe du touche-à-tout ?

C.D : Non, c’est plutôt mon état d’esprit. Et puis, c’est la vie. Aux Beaux-Arts, il y avait des secteurs assez précis. Moi, j’étais en communication. La communication, c’est un peu tout et n’importe quoi. A l’époque, il n’y avait rien pour faire de l’animation. Moi, j’en ai fait dans la cave d’un copain, un peu à la débrouille, quoi.

Ton film est un film de montage aussi. Il y a énormément de séquences qui n’ont rien à voir les unes avec les autres.

C.D : Oui. Jeanne me disait que je devrais retourner. Je lui disais : « Mais ce n’est pas possible. » Moi, ces trucs-là, je les fais au moment où elles arrivent. Comme l’image n’était pas d’une très bonne qualité, elle me disait : « Tu peux la refaire. » Je lui disais non.

Comment filmes-tu d’ailleurs ?

C.D. : J’ai beaucoup utilisé l’appareil photo en rafale. J’avais acheté un petit appareil Sony, je m’étais fait avoir. Il n’avait pas de truc en-dessous pour le mettre sur un pied. Comme il était assez puissant, j’ai développé tout un système où je faisais des photos en rafale, en tenant mon appareil et en me déplaçant. C’est à cette période-là, en fait que j’ai fait pas mal de séquences et que ça donne une espèce d’animation saccadée, rigolote.

Toutes ces animations, tu les stockes sur un disque dur avec un nom ?

C.D. : Le film a été un cauchemar pour Jeanne, parce que je ne sais jamais où sont mes trucs sur l’ordinateur. Tout est totalement en bordel. Je dois avoir 25 petits disques durs que j’accumule dans un tiroir. On a regardé des trucs ensemble. En effet, elle a fait un boulot de montage absolument extraordinaire à partir de tout ça parce qu’elle a réussi à redonner au projet une colonne vertébrale et un sens qui n’était pas du tout évident.

À un moment donné, dans ton film, Gaston, ton petit-fils dit : « Pourquoi tu ne fais pas un vrai film avec des vrais gens ? ». Les vrais gens, est-ce que c’est quelque chose qui peut te tenter maintenant ?

C.D : Non. Je pense que je ne ferai jamais de film avec des vrais gens. Moi, ce qui m’amuse, c’est de faire vivre ce qui ne vit pas, d’animer l’inanimé. J’ai des heures d’images avec mes petits-enfants. Pour moi, ça n’a pas le même caractère que le reste. Là, par exemple, sur Instagram, je mets des petites séquences de Gaston qui sont très rigolotes. Mais je ne me verrais pas faire un film comme ça. Ce n’est pas trop dans mon ADN de faire ça. J’aime vraiment mieux essayer de créer de toutes pièces. J’ai mon assistant qui est là, qui me soutient (il désigne son doigt dessiné avec le visage d’un petit bonhomme portant des écouteurs, ndlr). Il m’aide pour l’interview (sourire) !

Comment as-tu expliqué ton film à Gaston ?

C.D. : Il n’a pas trop bien réalisé ce qui se passait sur le moment. Maintenant, il comprend mieux. En fait, quand il vient chez nous pendant les vacances, on fait plein de trucs ensemble. Par moments, je le filme. On joue, on parle de choses et d’autres ensemble. On avait une espèce de matière brute qu’après, Jeanne a récupérée et on a réécrit des choses et puis, on a réenregistré. De toute façon, en animation, tu ne peux pas enregistrer des voix avec les images que tu fais. Ce n’est pas dans le même rythme. Avec Gaston, on lui a fait redire un peu ces trucs. C’était rigolo parce qu’il était quand même petit. Martin venait avec son matériel pour enregistrer. On commençait à enregistrer. Gaston prononçait sa phrase. Jeanne disait : « C’est très, très bien, Gaston. On l’a refait ». Au bout de dix fois, il commençait à s’énerver et disait : « Pourquoi tu me dis que c’est bien puisqu’on n’arrête pas de la refaire ?! ». Il avait envie d’aller jouer avec ses cousins.

Qu’est-ce qu’il a envie de faire plus tard ?

C.D. : Il est hyper doué en dessin. Pour l’instant, il n’est pas vraiment décidé. Je crois qu’il pourrait faire pas mal de choses. Comme il est allé habiter à Douarnenez, il fait du surf. Je ne crois pas qu’il deviendra champion de surf. L’architecture, ça l’intéresse. Il a bien grandi. Il est presque aussi grand que moi maintenant.

Comment comprends-tu les réseaux comme Instagram ?

C.D. : Je ne les comprends pas du tout ! Très peu de gens me suivent. La plupart, c’est des amis. Je ne mets jamais un truc de hashtag ou je ne sais pas quoi parce que je ne sais pas bien comment ça marche. Quand j’ai un truc que je trouve rigolo, j’ai envie de le poster… C’était un peu spécial avec les César. Du coup, j’ai essayé de devenir communicant et influenceur.

Tu n’as pas trouvé quelqu’un dans ta famille pour le faire ?

C.D. : Non. C’est bizarre. Martin et Jeanne ont relayé des infos sur le film sur leur réseau Linkedin. Ca a dû pas mal marcher parce que moi, j’étais à peu près sûr qu’on ne passerait pas aux 3 nommés. Ca a été pour moi l’énorme surprise. Je ne sais pas comment le truc a pu se produire. Ca a été un petit miracle. En tout cas, moi, je suis très nul en réseaux sociaux. Franchement, je trouve ça rigolo mais je ne sais pas m’en servir. Je n’ai pas la science.

Depuis que le film est terminé, je suppose que tu continues à animer, à faire des petites choses pour toi.

C.D. : Je ne cherche jamais un sujet, ce sont les sujets qui viennent à moi. Quand je me balade dans ma campagne, souvent, je reviens avec un petit trésor, un petit machin, un bout de ferraille tordu. Quand je vais dans mon jardin, ou quand on épluche des légumes, tout d’un coup, je me mets à voir les épluchures. Et puis, je fais un ours avec, en épluchures. Et puis après, je vais me mettre à l’animer, comme ça, pendant trois, quatre secondes. Je pourrais comparer ça à ceux qui font du jogging. Moi, je fais de l’anim’. Tout ça, c’est dans un petit coin de mon ordinateur où j’ai plein de petites séquences qui attendent peut-être un jour de devenir quelque chose, mais qui ont plus de chance d’y rester.

Est-ce que tu les regardes ? Reviens-tu en arrière un peu comme dans un livre de souvenirs ?

C.D. : Oui, de temps en temps, justement. Je fais toujours des trucs un peu à côté. C’est devenu un peu mon image de marque, cette l’imperfection. C’est bien l’imperfection.

Propos recueillis par Katia Bayer

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