Lucile Hadžihalilović. Entre féminité, innocence et courage

Après avoir été présenté à Clermont-Ferrand, Villeurbanne ou Montréal, le court-métrage Nectar est montré cette semaine au Festival de Vendôme. L’abstraction poétique qui baigne cette fable bio-politique est fondée sur des oppositions d’échelle : on passe de l’infiniment petit (l’abeille) à l’infiniment grand (immeubles d’architecture moderniste), du corps individualisé au corps collectif, de l’herbe verte au béton grisâtre. Corps, nature, urbanité ; chaque élément est érotisé. Le film semble butiner auprès d’une expérience originelle sans cesse rejouée : l’amour. Comme pour nous dire à quel point le désir est une énergie essentielle, déformatrice, épaisse et liquide, comme le miel, nous faisant glisser d’une réalité à une autre, d’un espace-temps à un autre.

Le cinéma de Lucile Hadžihalilović paraît partir du présupposé que toute révolution est aussi sexuelle. Ce sentiment traversait déjà ses deux premiers courts-métrages, La première mort de Nono (1987) et La Bouche de Jean-Pierre (1996). En 2005, elle réalise son premier long-métrage intitulé Innocence, lequel penche davantage du côté d’une révolution de la noirceur et de l’enchantement des corps d’enfants.

Voici une interview de la réalisatrice, exploratrice précieuse d’un paysage cinématographique à la croisée de représentations naturalistes et d’expérimentations post-modernes.

Texte : Mathieu Lericq
Entretien : Zoé Libault
Réalisation : Tamara Seilman, Julien Sénélas (www.ciclic.fr/)
Montage : Julien Sénélas

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