Petit Frère de Rémi St-Michel

Une note de jazz, des références de producteurs improbables (Romance Polanski, Klaus Kinky), une image en noir et blanc, des corps, des potes, une vanne. D’emblée avec « Petit Frère », présenté à la Semaine de la Critique, le ton est donné.

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Antoine, jeune provocateur, retrouve Julien, son tuteur, son « grand frère », pour passer la journée avec lui. Après s’être insultés mutuellement, ils se baladent en ville et se lancent des défis pour leur dernier moment passé ensemble avant le départ de Julien pour la Russie.

Rares sont les films décalés retenus ces dernière années par la Semaine de la Critique mis à part « Ce n’est pas un film de cow-boys » de Benjamin Parent (France) ou « Blue » de Stephen Kang (Nouvelle-Zélande). « Petit Frère » est l’envolée humoristique et le souffle d’air frais de cette édition.

Le réalisateur de cette chronique québécoise, « Petit Frère », Rémi St-Michel , avait déjà réalisé « Le Chevreuil », un film d’écoles découvert au Festival d’Aubagne l’an passé. Dans ce film, une famille éplorée côtoyait un chevreuil et le drame n’était jamais très loin de l’humour absurde et de la musique fun & rock.

« Petit Frère » suit la même logique, avec une attention toujours aussi marquée pour les anti-héros du quotidien, personnages ordinaires mais résolument touchants. Si l’humour est très présent, l’émotion s’invite également dans ce film qui suit la journée de deux individus avant leur ultime séparation.

Habillé par une bande-son jazzy absolument pétillante, le film fait preuve d’une légèreté et d’un joli grain noir et blanc (en hommage à Jim Jarmusch et à Kevin Smith). Tour à tour chorégraphique, burlesque, touchant, « Petit frère » s’affranchit de son cadre en baladant ses personnages dans la ville de Montréal et en bénéficiant d’une chouette spontanéité, proposée conjointement par deux « frères » à la ville comme à l’écran, Étienne Galloy et Éric K. Boulianne.

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Tourné sans moyens, le film fait preuve d’une fraîcheur intéressante parmi les courts prétentieux qu’on peut trouver en abondance à Cannes ou ailleurs. Bien écrit, joliment interprété, musicalement nourri, « Petit Frère » dispose de moments de joie inédits comme les raps peu inspirés, les chorés citadines ou les défis échangés dans le jardin public. Sans oublier la tendresse, l’amitié et la proximité entre les deux comédiens, captée avec intelligence par Rémi St-Michel.

Katia Bayer

Consulter la fiche technique du film

Article associé : l’interview de Rémi St-Michel et Eric K. Boulianne

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