Poitiers 2010

Retrouvez dans notre Focus :

L’interview de Bernard Payen, coordinateur de la sélection des courts métrages à la Semaine de la Critique

La critique de « Chateau Belvédère » de Patryk Dawid Chlastawa (Etats-Unis)

La critique de « Miramare » de Michaela Müller (Croatie, Suisse)

La critique de « All about Socks and Love » de Michaela Čopíková (Slovaquie)

Le reportage sur « One Day on Crosby Street » de Stephen Torton

La critique de « Blank » de Amirnaeim Hosseini (Iran)

La critique de « First Aid » de Yarden Karmin (Israël)

La critique de « Palmele » (Les Lignes de la main) de George Chiper (Roumanie)

La liste des films en compétition

Nos anciens sujets en lien avec le festival :

Une boîte perdue et retrouvée de sensations humaines (A Lost and Found Box of Human Sensations) de Stefan Leuchtenberg et Martin Wallner (Allemagne)

Le Garçon qui voulait être un lion (The Boy Who Wanted to Be a Lion) de Alois Di Leo (Royaume-Uni)

Le focus 2010

Julien Hallard. Eclectisme et prise de riques

Rock, chevelu & roll, Julien Hallard se fait aisément repérer par son look à la cool, ses films musicaux, et son tutoiement spontané. Parti faire du cinéma à New-York et vivre au passage des expériences hallucinantes, il est rentré à Paris avec le goût des films de potes et la débrouillardise dans la poche. La même année, il a réalisé « Vinhyl », un film à sketches et « Cheveu », une comédie légère aux accents mélancoliques, tous deux sélectionnés à Clermont-Ferrand en 2010. Entretien près d’un an plus tard au Cinémobile, une salle de cinéma itinérante ayant posé ses bobines à Vendôme.

Interview : Katia Bayer

Article associé : la critique de « Cheveu » de Julien Hallard

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Les Lutins, les nominés 2011

8 ET DES POUSSIERES de Laurent Teyssier – Tita Productions – fiction

ADIEU MOLITOR de Christophe Regin – 10 : 15 Productions – fiction

AGLAÉE de Rudi Rosenberg – Karé Productions – fiction

L’AMOUR PROPRE de Nicolas Silhol – Kazak Productions – fiction

BABEL d’Hendrick Dusollier – Studio Hdk Productions – animation

BIRDS GET VERTIGO TOO de Sarah Cunningham – La Femis – documentaire

C’EST PLUTÔT GENRE JOHNNY WALKER d’Olivier Babinet – Irène / Ferris & Brockman – fiction

CHIENNE D’HISTOIRE de Serge Avedikian – Sacrebleu Productions – animation

CLIMAX de Frédéric Sojcher – Sombrero Productions – fiction

Le DÉBUT DE L’HIVER d’Eric Guirado – Les Films du Poisson – fiction

LE DERNIER VOYAGE DE MARYSE LUCAS d’Artus De Lavilléon et David Ledoux – Les films VELVET / Le Joker – documentaire

DEYROUTH de Chloé Mazlo – Les Films Sauvages – animation / documentaire

DOUNOUIA (LA VIE) d’Olivier Broudeur et Anthony Quéré – Mezzanine Films – fiction

ENTERREZ NOS CHIENS de Frédéric Serve – Qualia Films – fiction

LA FEMME A CORDES  de Vladimir Mavounia-Kouka – Caïmans Productions – animation

LOGORAMA de H5 (François Alaux, Hervé de Crécy, Ludo Houplain) – Autour de Minuit – animation

LOVE PATATE de Gilles Cuvelier – Papy3D Productions – animation

MÉMOIRES D’UNE JEUNE FILLE DÉRANGÉE de Keren Marciano – Mitiki – fiction

MONSIEUR L’ABBÉ de Blandine Lenoir – Local Films – fiction

ON NE MOURRA PAS d’Amal Kateb – Les Films au Long Cours – fiction

PETIT TAILLEUR de Louis Garrel – Mezzanine Films – fiction

LE PLEIN PAYS d’Antoine Boutet – Red Star Cinéma / Dard Dard Association – documentaire

LA RÉPUBLIQUE de Nicolas Pariser – Noodles Production – fiction

TRE ORE d’Annarita Zambrano – Sensito Films – fiction

UNE PUTE ET UN POUSSIN de Clément Michel – Sombrero Productions – fiction

C comme Cheveu

Fiche technique

cheveu

Synopsis : Philippe perd ses cheveux. Combien de temps lui reste-t-il avant la calvitie ? Son dermatologue est formel : seul son père a la réponse à cette question.

Genre : Fiction

Durée : 18′

Année : 2010

Pays : France

Réalisation : Julien Hallard

Scénario : Julien Hallard

Image : Isabelle Dumas

Son : Vincent Verdoux, Emmanuel Bonnat, Nicolas Paturle

Montage : Jean-Christophe Bouzy

Décors : Matthew Bond

Musique : Charlie O.

Interprétation : Stéphanie Noël, Franck Bruneau, Matthew Bond, Jean-Pierre Becker, Julie Delarme

Production : Les Films Velvet

Articles associés : la critique du film, l’interview de Julien Hallard

Cheveu de Julien Hallard

Pour une poignée de cheveux

Un court métrage pour parler de cheveux longs : une dérision primaire, initiale, essentielle, support permanent du film de Julien Hallard. Dans une effervescence qui reprend quelques accents des années 70 (cheveux longs, blouson orange et casque rouge), on assiste au délire d’un musicien réellement préoccupé par son apparence dans un véritable chassé-croisé de boucles, de franges et de frisettes.

« Cheveu » est en effet, purement et pas si simplement, l’histoire d’un homme qui, suite à une remarque (plus moqueuse que sérieuse) de sa copine quant à sa perte de cheveux, vire à l’obsession, attitude presque pubère, sauf que le film s’ouvre sur une poignée de cheveux.

Commence alors une épopée « cheveluresque », une course capillaire tout en démesure. Le film prend ensuite du volume, se gonfle : il s’épaissit d’une gravité autour d’un sujet apparemment léger. La découverte d’un désert crânien ne cache-t-elle pas en réalité un souci de force, sorte d’affirmation bancale de l’homme au sein des autres ? Les cheveux comme couverture épidermique donc, mais aussi paravent d’un malaise de virilité.

cheveu

Sous des apparences absurdes et ludiques, Julien Hallard titille l’homme dans son besoin de reconnaissance d’autrui, dans sa quête du regard de l’autre, toute aussi superficiel. Tout n’est que métaphore du stress de l’homme. L’image du personnage combattant son père, problème plus générationnel que génétique, n’est autre qu’un duel, qu’un défi de virilité, voir même une relation belliciste avec la nature provinciale qui les entoure, où là, tout pousse. La calvitie est plus qu’un manque, elle est le synonyme même du vide, de la perte. Dans cette continuité, des images douloureuses du passé en super 8 montrent la perte d’une mère, chauve par contre, morte d’un cancer et qui fait basculer le film dans une dimension clairement dramatique. Ces images illustrent ainsi une notion de régression qui ne fait qu’appuyer ce traumatisme de la dégénérescence du corps, permanent dans le film.

Perte des cheveux, premiers pas vers la finitude conditionnée de l’humain ? Sous des angles apparemment ronds, drôles et légers, Hallard aiguise avec ses ciseaux de coiffeur, le portrait de l’homme qui, fragile et impuissant, doit assumer sa propre perte.

Pauline Esparon

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Article associé : l’interview de Julien Hallard

Anthony Quéré. Entre Brest et Bamako

Avec Olivier Broudeur, Anthony Quéré a co-réalisé deux films, « Erémia Erèmia » et « Dounouia, la vie », centrés sur le rapport au corps et l’expérience de l’intime. Présent à Vendôme, il évoque en solo son travail en duo ainsi que son intérêt pour les rituels et le culturel. Rencontre devant le rideau pourpre.

Entretien : Katia Bayer

Article associé : la critique de « Dounouia, la vie » d’Olivier Broudeur et Anthony Quéré

Concours de clips lancé par David Lynch himself

Auteur de films emblématiques comme Eraserhead, Mulholland Drive, Blue Velvet et la série culte Twin Peaks TV, cinéaste et artiste visuel, David Lynch est l’un des réalisateurs les plus importants de l’ère moderne. Agé de 64 ans, l’homme dont le nom est devenu synonyme de l’avant-garde peu orthodoxe a lancé un nouveau chapitre dans sa carrière en sortant un single électronique ,Good Day Today / I Know, par l’intermédiaire le leader indépendant Sunday Best Recordings, au Royaume-Uni.

David Lynch a eu envie de donner aux cinéastes du monde entier la chance de réaliser les clips officiels pour les deux morceaux via le site Genero.tv!. Les inscriptions se terminent le 20 décembre, il y aura 10 finalistes pour chaque morceau – 8 sélectionnés par Lynch et Genero.tv et 2 basés sur les votes. Lynch désignera alors un gagnant pour chaque morceau, tous deux recevront £ 2000 et leurs vidéos seront exposées dans le monde entier.

Good Day Today

ENG. Responsible for such iconic films as Eraserhead, Mulholland Drive, Blue Velvet and the cult TV series Twin Peaks, film maker and visual artist David Lynch is one of the most important directors of the modern era. Now aged 64, the man whose name has become a byword for the unorthodox and avant-garde has launched a new chapter in his career releasing an electronic single, Good Day Today / I Know, through leading UK independent Sunday Best Recordings.

Lynch is now giving film makers all over the world the chance to make the official music videos for both tracks via Genero.tv! Entries close on Dec 20 and there will be 10 finalists for each track – 8 selected by Lynch and Genero.tv and 2 based on votes. Lynch will then selecting a winner for each track, with both receiving £2,000 and having their videos serviced to media globally.

I know

Infos : http://genero.tv/davidlynch, http://www.davidlynch.com, http://genero.tv/watch-video/11938/

Festival des Arcs. Neige & courts

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Panorama Européen

Autumn Man de Jonas Selberg Augustsen

Bonne nuit de Valéry Rosier

Logorama de H5

Miramare de Michaela Müller

Poste restante de Marcel Lozinski

Sinna mann (Angry Man) d’Anita Killi

Focus Danemark

Der er yndig mand (This Charming Man) de Martin Strange-Hansen

Det perfekte Menneske (The Perfect Human – L’Homme parfait) de Jørgen Leth

Drengen der gik baglæns (The Boy who Walked Backwards) de Thomas Vinterberg

Shaman de Luc Perez

Films d’écoles de cinéma européennes

Hide and Seek de Szocs Petra (Hongrie)

The Cheap Copy deVirag Zomboracz (Hongrie)

Cold Grove de Mihaly Schwechtj (Hongrie)

Naked Pact d’Orsi Nagypal (Hongrie)

With clean hands de Tiszta Kezzel (Hongrie)

Laundry de Nicole Volavka (Croatie)

Epilogue de Balazs Loth (Hongrie)

Listening to the silences de James Barrett (Royaume Uni)

Everything is new de Jamie Chambers (Royaume Uni)

Don’t want any stone in my cherry de Louise Arhex (France)

A Portrait of You de Pierre-Alain Giraud (France)

Dream baby dream de Christophe Nanga-Oly (France)

Moussem les morts de Vincent Le Port (France)

In the darkness there is light d’Ali Abassi (Danemark)

Palestinian strings de Mikkel Jersin (Danemark)
Le site des Arcs : www.lesarcs-filmfest.com

C comme Coagulate

Fiche technique

Synopsis : Absences, présences et distorsions aquatiques dans une chorégraphie des fluides. Forces énigmatiques contorsionnent les lois physiques et affectent le comportement des êtres vivants dans des espaces épurés.

Genre : Expérimental

Durée : 05’56 »

Année : 2008

Pays : France

Réalisation : Mihai Grecu

Scénario : Mihai Grecu

Image : Patrick Dehalu

Son : Simon Apostolou, Frédéric Marquilly

Montage : Momoko Seto, Catherine Aladenise, Mihai Grecu

Musique : Thibault Gleize, Frédéric Marquilly

Interprétation : Hyun-Wook Kang

Production : Le Fresnoy

Articles associés : la critique de « Centipède sun », l’interview de Mihai Grecu

Centipède Sun de Mihai Grecu

En dix minutes, Mihai Grecu nous fait voyager dans les terres arides du Chili avec son film « Centipède Sun ». Nom révélateur au sens où centipède est un gros animal dangereux comme le soleil du désert. Ces terres hypnotiques, poétiques font bouillir notre imagination par une musique qui nous transporte et nous envoûte. À la limite de l’oppression, ces airs mystérieux nous dévoilent des paysages calmes et reposants.

Bercé entre panoramiques et plans fixes, l’on découvre un art expérimental, une chaude métaphore, une vision méconnue du Chili. Cette ode de 600 secondes mêle destruction et environnement, construction et expérimentation. La révolution minérale s’exprime enfin, les pierres se lèvent, les rochers se fragmentent : la terre gronde livrant au spectateur de sublimes images où la réalité se mélange à la magie.

L’inerte prend vie, les mélodies jettent un souffle conférant à ces nuages sablonneux des formes magistrales. Notre esprit voyage, vagabonde et parfois même se rafraîchit d’une oasis ou d’un cours d’eau, nous faisant partager les « images mentales » dont Mihai Grecu s’inspire pour créer ses courts métrages  tous dominés par une dimension d’éclatement et des mouvements de caméra langoureux.

C’est en effet ce même travail sur les images en trois dimensions qui fait tout l’intérêt de « Coagulate », son film précédent, qui n’est autre qu’une succession de tableaux somptueux emplis de finesse. L’eau y est fortement présente, constituant ainsi le contrepoint de « Centipède Sun », hymne à la terre aride. A travers son oeuvre et sa recherche esthétique, Mihai Grecu fait preuve d’une grande maîtrise de l’imagerie moderne.

Geoffrey Spaur

Consulter la fiche technique de « Centipède sun » et de « Coagulate »

Article associé : l’interview de Mihai Grecu

C comme Centipède Sun

Fiche technique

Synopsis : Une vidéo-poème hypnotique sur le paysage en changement: cette suite de métaphores sur l’isolation, la déconstruction et les limites du territoire habitable présente une perspective unique sur la crise environnementale contemporaine.

Genre : Expérimental

Durée : 10’10 »

Année : 2010

Pays : France

Réalisation : Mihai Grecu

Scénario : Mihai Grecu

Image : Enrique Ramirez

Montage : Momoko Seto

Musique : Herman Kolgen

Production : Arcadi, Mihai Grecu

Article associé : l’interview de Mihai Grecu

Mihai Grecu. L’esthétique ciselée et la symbolique 3D

Ses films sont des expériences, les éléments naturels l’inspirent. Formé au dessin, ce jeune Roumain a choisi l’art vidéo pour donner forme et vie à ses visions. Etrangeté, hallucination, déshumanisation habillent ses courts métrages. Les deux derniers s’opposent et se complètent : « Coagulate », qu’il a réalisé au Fresnoy, repose sur l’eau, alors que « Centipède Sun », présenté ces jours-ci à Vendôme, installe ses baleines dans le désert du Chili.

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Article associé : la critique du film

Format Court à la recherche de petites mains et de grandes idées

Nous sommes à la recherche de personnes résidant de préférence à Paris (mais pas seulement), ayant un peu de temps et de chouettes qualités humaines (curiosité, ouverture, …) à consacrer au projet ainsi qu’une connaissance approfondie du court métrage dans la poche.

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Nos besoins : de nouveaux auteurs

L’équipe rédactionnelle de FC est de plus en plus sollicitée par le nombre de films et de festivals. Pour couvrir au mieux l’actualité du court, nous avons besoin de nouveaux rédacteurs, étudiants en cinéma, critiques en herbe ou « simples » cinéphiles. Dites-nous pourquoi vous souhaitez écrire pour le site, faites-nous part de vos qualifications, centres d’intérêt et/ou expériences personnelles en lien avec votre candidature, et envoyez-nous la critique d’un court métrage que vous avez aimé.

Pour tout renseignement ou pour nous montrer vos petites mains : info@formatcourt.com

Pierre Etaix ou le goût irrésistible du comique

Un brin charmant, un brin discret, le clown Etaix n’aurait pas fait de cinéma sans être passé par le music-hall, face à un public présent chaque soir. À 80 ans passés, l’homme continue à faire rire, comme lorsqu’il déclare avoir toujours fait des films dans des délais brefs (“mon producteur peut en être fier, d’ailleurs, il en est mort”). Influencé par Jacques Tati et Buster Keaton, il nous parle du son, du gag, du cirque et du ping-pong. Rencontre en images, en ouverture du festival de Vendôme.

Articles associés : la critique des films de Pierre Etaix, le reportage sur les courts métrages de Pierre Etaix

ARTE, concours en ligne de courts métrages d’animation étudiants

arte

Les étudiants doivent faire parvenir à la société Trois fois plus, au plus tard le 13/05/2011 un court métrage d’animation achevé postérieurement au 1er janvier 2008 dont la durée ne doit pas excéder 10 minutes et réalisé dans le cadre d’une école d’animation.

Les courts métrages seront mis en ligne sur le site Internet www.arte.tv à compter du 15/11/2010 au fur à mesure de leur réception et seront consultables gratuitement par les internautes.

Règlement du concoursFormulaire d’inscription

> Galerie du concours

Pour en savoir plus :  http://php.arte-tv.com/court-circuit-off/index.php?page=concours

Etaix, parcours en courts

Vendredi, s’ouvrait le 19ème festival de Vendôme avec la projection du « Grand Amour », en présence de Pierre Etaix. Si le film n’a pas vieilli, son auteur de 82 ans avoue, lui, avoir pris beaucoup de rides. Digne hériter du slapstick, Etaix a créé au fil de ses films un personnage qui n’est autre que sa propre caricature. Et cela, dès ses premiers courts métrages.

Rupture

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Un jeune homme (Pierre Etaix) découvre une lettre de rupture de sa fiancée. La tristesse ne dure pas longtemps : il lui signifie à son tour son désengagement dans leur histoire devenue postale. S’ensuit alors une succession de petites maladresses apparemment insignifiantes toutes plus drôles les unes que les autres : les timbres s’avalent, l’encre se dissipe, le papier vient à manquer, le bureau ne tient plus debout, le jeune homme passe par la fenêtre.

« Rupture » est le premier court métrage d’Etaix, son premier film au cinéma, et son personnage s’esquisse déjà. Dandy élégant, distrait invétéré, Etaix est le jeune homme et le jeune homme est Etaix. Les gags s’enchaînent comme au music-hall, la première école d’Etaix, et offrent un rythme sans pareil au film. Parcouru d’un seul « Oh, non », « Rupture » est un film pratiquement muet. Même si l’on est en 61, cela ne fait rien car l’habillage sonore et la musique sont très présents dans le film. Etaix a intégré les leçons de Tati et de Bresson : le son est au moins aussi important que l’image, il faut lui accorder du temps. L’apport est payant : le film remporte le Prix FIPRESCI à Mannheim et le Grand Prix du Festival Oberhausen en 62.

Heureux Anniversaire

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Une épouse prépare son anniversaire de mariage pendant que son mari (Etaix pour ne pas changer) peine à rentrer chez lui. Cette fois, Etaix n’est pas au centre du film, d’autres personnages et situations croisent son chemin et le retardent encore plus pour rejoindre le domicile familial : un homme recouvert de crème à raser cherche à tout prix une place de parking, un Belge se démène pour arrêter un taxi, des déménageurs transportent de la vaisselle, et les cactus de la fleuriste piquent.

Ce deuxième court métrage d’Etaix, co-écrit et co-réalisé (on l’oublie) par Jean-Claude Carrière, fut réalisé juste après « Rupture ». On retrouve le personnage maladroit et confus du jeune homme de l’année précédente sauf qu’entre temps, celui-ci semble avoir trouvé une femme pour la vie et que le film n’est pas tourné en huis clos. Au contraire, la rue, ses hasards et ses « non, mais tu as vu ce crétin ? » offrent une saveur toute particulière au film, récompensé pour le coup de prix pas trop andouilles : le Grand Prix du Festival Oberhausen, le Prix Simone Dubreuilh à Mannheim, le Prix du Meilleur court au British Film Academy de Londres et l’Oscar du meilleur court métrage à Hollywood. Rien que ça.

En pleine forme

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Un jeune homme (doit-on encore préciser de qui il s’agit ?) campe dans un pré. Comme chaque matin, il tente péniblement de se préparer du café. C’est sans compter les caprices du hasard, le manque de volonté de sa cafetière et le désir d’indépendance du grain à moudre. Chassé par un agent de police, il se mêle à la communauté du camping local.

Dernier court « officiel » d’Etaix, ce film est initialement une des séquences du long métrage « Tant qu’on a la Santé » dans sa première version de montage. Quelques années après l’avoir réalisé, Etaix extrait cette séquence et l’intitule pour l’occasion « En pleine forme ». Là aussi, l’individu est à part, dans sa bulle, et observe les autres, sans avoir l’air de les comprendre. Une fois encore, l’humour, le rythme et les gags d’Etaix font sensation.

Katia Bayer

Consulter les fiches techniques de « Rupture », « Heureux anniversaire », et « En pleine forme »

Articles associés : le reportage sur les courts métrages de Pierre Etaix, l’interview de Pierre Etaix

E comme En pleine forme

Fiche technique

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Ce court métrage est, à l’origine, l’une des séquences du long métrage Tant qu’on a la Santé dans sa version de 1965. En 1971, Pierre Etaix revient sur le montage de son film et extrait cette séquence qui devient le court métrage En Pleine Forme. En 2010, il décide de le présenter lors de la ressortie de ses films restaurés.

Genre : Fiction

Durée : 14′

Année : 2010

Pays : France

Réalisation : Pierre Etaix

Scénario : Pierre Etaix

Interprétation : Pierre Etaix, Jean Preston, Bocky, Randell, Roger Trapp, Robert Blome

Musique : Jean Paillaud, Luce Klein

Image: Jean Boffety

Montage : Henri Lanoë

Décors : Jacques D’ovidio

Son : Jean Bertrand

Articles associés : Le reportage sur les courts métrages de Pierre Etaix, l’interview de Pierre Etaix

H comme Heureux Anniversaire

Fiche technique

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Synopsis : Une jeune femme prépare la table pour fêter son anniversaire de mariage. Le mari se trouve coincé dans les encombrements parisiens. Les quelques arrêts pour les derniers achats ne font que le retarder davantage.

Genre : Fiction

Durée : 12′

Année : 1962

Réalisation : Pierre Etaix, Jean-Claude Carrière

Scénario : Pierre Etaix, Jean-Claude Carrière

Musique : Claude Stieremans

Images : Pierre Levent

Interprétation : Pierre Etaix, Robert Blome, Lucien Fregis, Laurence Lignières, Georges Loriot, Nono Zammit

Producteur : Pierre Etaix, Jean-Claude Carrière

Articles associés : Le reportage sur les courts métrages de Pierre Etaix, l’interview de Pierre Etaix

R comme Rupture

Fiche technique

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Synopsis : Un homme reçoit une lettre de rupture de sa bien-aimée qui lui renvoie sa photo déchiré. L’amoureux blessé décide de répondre à cette missive. Stylo à encre, porte-plume, table de travail, timbres-poste, papier et encrier deviennent diaboliquement récalcitrants et comble de malheur, le jeune homme se retrouve éjecté par la fenêtre de son fauteuil à bascule.

Genre : Fiction

Durée : 11′

Pays : France

Année : 1961

Réalisation : Pierre Etaix, Jean Claude Carrière

Scénario : Pierre Etaix, Jean-Claude Carrière

Avec : Pierre Etaix, Anny Elsen, Anne-Marie Royer

Musique : Jean Paillaud

Images : Pierre Levent

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