Interviews

Julien Hallard. Eclectisme et prise de riques

Julien Hallard. Eclectisme et prise de riques

Rock, chevelu & roll, Julien Hallard se fait aisément repérer par son look à la cool, ses films musicaux, et son tutoiement spontané. Parti faire du cinéma à New-York et vivre au passage des expériences hallucinantes, il est rentré à Paris avec le goût des films de potes et la débrouillardise dans la poche. La même année, il a réalisé « Vinhyl », un film à sketches et « Cheveu », une comédie légère aux accents mélancoliques, tous deux sélectionnés à Clermont-Ferrand en 2010. Entretien près d’un an plus tard au Cinémobile, une salle de cinéma itinérante ayant posé ses bobines à Vendôme.

Mihai Grecu. L’esthétique ciselée et la symbolique 3D

Mihai Grecu. L’esthétique ciselée et la symbolique 3D

Ses films sont des expériences, les éléments naturels l’inspirent. Formé au dessin, ce jeune Roumain a choisi l’art vidéo pour donner forme et vie à ses visions. Etrangeté, hallucination, déshumanisation habillent ses courts métrages. Les deux derniers s’opposent et se complètent : « Coagulate », qu’il a réalisé au Fresnoy, repose sur l’eau, alors que « Centipède Sun », présenté ces jours-ci à Vendôme, installe ses baleines dans le désert du Chili.

Pierre Etaix ou le goût irrésistible du comique

Pierre Etaix ou le goût irrésistible du comique

Un brin charmant, un brin discret, le clown Etaix n’aurait pas fait de cinéma sans être passé par le music-hall, face à un public présent chaque soir. À 80 ans passés, l’homme continue à faire rire, comme lorsqu’il déclare avoir toujours fait des films dans des délais brefs (“mon producteur peut en être fier, d’ailleurs, il en est mort”). Influencé par Jacques Tati et Buster Keaton, il nous parle du son, du gag, du cirque et du ping-pong. Rencontre en images, en ouverture du festival de Vendôme.

Laetitia Masson : « Mon histoire n’est faite que de rencontres avec des personnes qui à un moment donné m’ont repérée et m’ont fait confiance là où d’autres me trouvaient bizarre et nulle ».

Laetitia Masson : « Mon histoire n’est faite que de rencontres avec des personnes qui à un moment donné m’ont repérée et m’ont fait confiance là où d’autres me trouvaient bizarre et nulle ».

Présidente du Jury au dernier Festival du court métrage de Lille, Laetitia Masson ( « Je suis venue te dire », « En avoir (ou pas) », « A vendre », …) est une actrice/réalisatrice rebelle et contemplative inspirée par l’amour de l’être humain et la prise de risques au cinéma. Jeu de regards, jeu de questions.

Lia Bertels : « Il m’arrive d’animer des trumpfs dans ma cuisine ! »

Lia Bertels : « Il m’arrive d’animer des trumpfs dans ma cuisine ! »

Lia est à l’image de ses films, un feu follet, une étincelle, légère, toute légère. Vivante surtout… Lia s’agite, explique, manque de renverser un verre, le rattrape au vol, esquisse un geste. Et si, comme elle aime à le dire, son métier n’est pas de parler mais d’animer, elle s’anime aussi très bien quand elle parle.

Quimu Casalprim i Suárez : « Je ne fais pas des films pour expliquer mon point de vue sur le monde ni pour le critiquer »

Quimu Casalprim i Suárez : « Je ne fais pas des films pour expliquer mon point de vue sur le monde ni pour le critiquer »

En janvier festivalier, « Zeitriss » nous avait troublés par la beauté de son noir et blanc, par l’originalité de son cadre et par l’éclatement de sa structure narrative. En septembre, son réalisateur, Quimu Casalprim i Suárez, débarquait à Paris, à l’occasion du festival Silhouette. Rendez-vous virtuel avec cet étudiant catalan à l’école KHM de Cologne.

Bastien Dubois : “J’ai passé un an et demi à chercher de l’argent pour faire un film sur Madagascar sans jamais y avoir mis les pieds”

Bastien Dubois : “J’ai passé un an et demi à chercher de l’argent pour faire un film sur Madagascar sans jamais y avoir mis les pieds”

La première fois, c’était à Anima, dans les couloirs de l’Espace Flagey. Après, il y eut la séance des Lutins où il récupéra son prix du meilleur film d’animation, assis sur scène. La dernière rencontre fut la bonne : Bastien Dubois, réalisateur de « Madagascar, carnet de voyage », se pointa aux Grands Boulevards, boucle d’oreille à droite, rendez-vous à gauche et t-shirt illustré au centre.

Serge Avédikian : Avec « Chienne d’histoire », j’ai découvert la force de la métaphore

Serge Avédikian : Avec « Chienne d’histoire », j’ai découvert la force de la métaphore

Alternant le jeu, la réalisation et la production, Serge Avédikian nourrit un intérêt pour des mots-impacts tels que le court, l’animation, la pulsation, la mémoire, le fragment et la bonne distance. En mai, il obtient à Cannes la Palme d’Or du court métrage pour « Chienne d’histoire ». En juin, le film fait l’ouverture du festival Côté court à Pantin et est programmé dans son Panorama. Rencontre hors-lieu et hors-temps.

Thomas Salvador. Le corps, l’impro et le degré de satisfaction

Thomas Salvador. Le corps, l’impro et le degré de satisfaction

Si certains parlent pour ne “rien” dire, d’autres filment pour ne “rien” montrer et refusent tout cinéma de séduction tout en étant résolument charmant. Dans les six films de Thomas Salvador (Une rue dans sa longueur, Là ce jour, Petits pas, Dans la voie. Portrait d’un guide au travail, De sortie, Rome), “rien” ne se passe, mais quelque chose a lieu. Un Focus lui est consacré à Pantin ? Il s’y rend en vélo, avec ses films, ses musiciens et ses inédits. Entretien dans le bureau du Patron.

Atom Egoyan : “Si vous êtes capable d’utiliser votre position pour aider une nouvelle génération, c’est tout à votre honneur”

Atom Egoyan : “Si vous êtes capable d’utiliser votre position pour aider une nouvelle génération, c’est tout à votre honneur”

Sympa, ôtant docilement ses lunettes de soleil pour la photo, Atom Egoyan, le réalisateur d’ « Exotica » et plus récemment de « Chloé » était cette année à Cannes à double titre, celui de Président du Jury de la Cinéfondation et de la Sélection officielle. Rendez-vous express, entre deux journalistes étrangers et deux coupes à bulles.

Sébastien Bailly. Brive, le moyen métrage, et la pulsation de l’auteur

Sébastien Bailly. Brive, le moyen métrage, et la pulsation de l’auteur

Créées en 2004 au sein de la Société des Réalisateurs de Films, les Rencontres du moyen métrage de Brive mettent en valeur un format privilégié par de nombreux cinéastes mais très peu diffusé en festival : le moyen métrage. Avant et après les dates du festival, son délégué général, Sébastien Bailly, était à Paris. Petit rendez-vous pris à proximité de toiles slaves, de marches japonaises et de mozzarellas italiennes.

Hagar Ben-Asher : « Israël est un pays de cinéma mais les cinéastes ne s’en rendent pas encore compte »

Hagar Ben-Asher  : « Israël est un pays de cinéma mais les cinéastes ne s’en rendent pas encore compte »

En novembre, Hagar Ben-Asher était de passage à Paris pour représenter Minshar for Art, l’école tel-avivienne dont elle est sortie il y a trois ans, avec « Pathways » sélectionné à la Cinéfondation. En pleine préparation de son premier long métrage « The Slut », cette jeune femme proche de la caméra (devant/derrière) déboutonne ses intérêts : Caméra Obscura, la rédemption, la représentation de la sexualité, et son pays de cinéma.

Sarah Cox : “Il ne faut pas traiter son sujet de façon triviale. Même s’il peut paraître léger ou comique, il faut toujours avoir quelque chose de vrai derrière.”

Sarah Cox : “Il ne faut pas traiter son sujet de façon triviale. Même s’il peut paraître léger ou comique, il faut toujours avoir quelque chose de vrai derrière.”

Depuis un certain temps, Format C. suit les films et les aventures d’une maison de production d’animation au curieux nom, spécialisée dans « tout ce qui bouge ». Arthur Cox, co-fondée en 2002 par Sally Arthur et Sarah Cox, mise sur la diversité thématique et technique et s’offre en catalogue des bons films tels que « 3 Ways To Go », « Don’t Let It All Unravel », « John and Karen », « Operator », « The Surprise Demise of Francis Cooper’s Mother », et plus récemment « Mother of Many ». Rendez-vous pris à Lille avec Sarah Cox, lors de la dernière fête de l’animation.

Peter Peake : « Il est important d’essayer de nouvelles choses à chaque fois, de sortir de sa zone de confort. »

Peter Peake : « Il est important d’essayer de nouvelles choses à chaque fois, de sortir de sa zone de confort. »

En authentique autodidacte, Peter Peake s’est formé sans l’aide de quiconque à l’animation avant de rejoindre il y a 18 ans les studios Aardman, où il a réalisé, entres autres, « Pib and Pog », nommé aux BAFTA, et « Humdrum », nommé aux Oscars. Invité cette année à la fête de l’animation de Lille, il représentait les studios réputés de Bristol lors des quatre séances qui leur étaient consacrées. Tête-à-trois dans la « capitale de Flandre ».

Serge Bromberg : « C’est la marque du temps qui fait la poésie des images »

Serge Bromberg : « C’est la marque du temps qui fait la poésie des images »

« Youpi ! J’attends cette caisse depuis longtemps…Vous allez peut-être assister à une découverte. J’attends un film de 1926, « There ain’t no Santa Claus » (Il n’y a pas de Père Noël), un film de James Parrott avec Charley Chase. C’est l’histoire d’un type qui se déguise en Père Noël pour faire une surprise à ses enfants et il se trompe de cheminée ». En exhumant d’un colis de vieilles bobines enveloppées dans du papier journal, dont une réduite en poussières, Serge Bromberg vient d’introduire avec malice notre rencontre sous le signe d’un certain cinéma et du plaisir partagé.