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Le Bûcheron des mots de Izù Troin

Il faut cultiver son jardin

Présenté à Anima en compétition internationale, « Le Bûcheron des mots » de Izù Troin pose ses délicates ailes à la croisée des mots, des langues et des cultures, entre ciel et terre, dans un horizon infini et imaginaire qui ne porte ni nom ni frontière.

Jolie fable à portée universelle, le film de Izù Troin vante les vertus de l’écrit dans un récit aussi poétique qu’envoûtant. Nadal, jeune bûcheron solitaire, coupe les mots des arbres qu’il revend à l’usine de la cité près de laquelle il s’est établi. Comme les autres, il vit dans la hantise des livres interdits jusqu’au jour où il fait la rencontre de Fauvère, une Marquée, bannie par la société.

Passionné de mots, de lettres, et de typographies, Troin choisit de commencer son film par l’idéogramme de la mélancolie en japonais et de le terminer avec le mot « ressentir une émotion » en chinois. Du premier au dernier signe, « Le Bûcheron des mots » s’inscrit dans une émotion immuable comme le tatouage sur la peau des personnages du film.

Imprégné de l’amour et du respect des cultures et des langues, métaphorique et d’inspiration médiévale, mise en abyme ou reflet d’une triste réalité, « Le Bûcheron des mots » montre que les barrières se forgent avant tout par peur de la différence, et que de l’ignorance naît l’intolérance. Les livres et leur lecture sont une ouverture sur le monde et permettent de poser un regard critique sur les choses. Dommage que le film de Troin survole cette noble idée sans l’approfondir.

Avec « Le Bûcheron des mots », Izù Troin nous fait voyager dans des contrées impossibles, là où tout est nostalgique, graphique et esthétique. Aux allures de parcours initiatique, celui du Bûcheron est à couper le mot !

Marie Bergeret

Article associé : l’interview d’Izù Troin 

Consulter la fiche technique du film

Envie d’aller au Festival d’animation d’Annecy ?

Pour son anniversaire, le Festival d’animation d’Annecy s’associe à YouTube pour organiser un concours original et inédit. Ouvert à tous, il permet aux créateurs en herbe, aux étudiants ou aux professionnels de l’animation de toucher du bout des doigts un Festival à la renommée mondiale.

Vous avez l’envie de créer, de réaliser un film d’animation ou d’adapter une réalisation ? Le film, d’une durée maximale de 5 minutes, devra tenir compte des mots-clés : « 50 », « Festival » et « Annecy » afin d’illustrer le thème de la fête et de l’anniversaire.

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Pour participer, c’est simple. Déposez votre film entre le 1er février et le 1er mai 2010 à minuit, à l’adresse : www.youtube.com/annecyfestival. À partir du 2 mai, les internautes voteront pour les 10 meilleurs courts métrages soumis (clôture des votes le 23 mai à minuit). Puis un jury de professionnels primera le meilleur parmi ces 10 finalistes (phase de délibération du 24 au 27 mai).

Le lauréat se verra offrir une semaine à l’édition 2010 du Festival d’Annecy qui se tiendra du 7 au 12 juin et son film sera projeté pendant le Festival.

Règlement complet sur www.annecy.org

Le court et la course aux Oscars

Oscar du Meilleur court métrage documentaire : “Music by Prudence” de Roger Ross Williams et Elinor Burkett (Zimbabwe, Etats-Unis)

Syn. : Documentaire sur le parcours de Prudence Mabhena, 21 ans et atteinte d’arthrogrypose, qui d’un monde de haine fit une remarquable transcendance vers l’univers de la musique et de l’amour.

Oscar du Meilleur court métrage de fiction : “The New Tenants” de Joachim Back (Etats-Unis, Danemark)

Syn. : Un nouvel appartement révèle les secrets de ses anciens propriétaires et locataires. Une galerie d’étrange personnages sont passés en revue : un mari trompé, un dealer, un prêtre, …

Oscar du Meilleur court métrage d’animation : “Logorama” de H5 (François Alaux, Hervé de Crécy et Ludovic Houplain) (France)

Syn. : Une course poursuite effrénée, des animaux sauvages lâchés dans la ville, une prise d’otage qui tourne au drame… et bien plus encore dans LOGORAMA !

Cine Pocket : Appel à création

Cine Pocket, le festival des films mobiles de Bruxelles lance un appel à création de films réalisés avec un téléphone à l’occasion d’un concours qui se clôturera par une projection spéciale au Bar du Matin le 21 mars 2010.

Technologiquement innovant mais plus que jamais à la portée de tous, le concours s’adresse aux détenteurs de téléphones mobiles capables de réaliser des petits films vidéo. Axé avant tout sur la créativité et l’imagination, le concours est ouvert à tous et est complètement libre : pas de thème imposé, pas de genre en particulier (fiction, clip, animation, docu-fiction, …). Tout est permis pourvu que le film soit réalisé avec un téléphone et dure 1 à 3 minutes.

Pour participer, il suffit de s’inscrire gratuitement sur le site www.cinepocket.be et de déposer un ou plusieurs film(s) avant le 10 mars 2010 à minuit.

Les films seront immédiatement accessibles au public qui pourra les visionner et voter pour désigner le Prix du public.

Un jury composé de professionnels de l’image désignera les films nominés à l’issue de la compétition.

Au total, 4 prix seront attribués:

• Le Meilleur Film Mobile : 1.000 € + une bouteille de champagne

• Le Meilleur Scénario: 250 € + une bouteille de champagne

• Le Prix du Public : 250 € + une bouteille de champagne

• Le Meilleur ‘Film brut’: 150 € + une bouteille de champagne

Les meilleurs films du concours ainsi qu’une sélection internationale seront diffusés sur grand écran à l’occasion d’une projection spéciale le dimanche 21 mars de 18h30 à 23h00 au Bar du Matin à Bruxelles.

Alors, amateurs, artistes, vidéastes, tous à vos GSM : c’est le moment de faire son cinéma !

Le site de Cine Pocket : www.cinepocket.be

Florence Miailhe et le « Mystère » revisité

Marquée par « Le Mystère Picasso » d’Henri-Georges Clouzot (1965), l’animatrice Florence Miailhe, diplômée en gravure à l’École nationale supérieure des arts décoratifs (ENSAD) de Paris, redéfinit le monde de l’animation à sa guise pour s’y trouver un créneau distinctif, depuis son premier court métrage réalisé en 1991. Dans le cadre du festival Anima 2010, une rétrospective, une exposition et une rencontre lui ont été consacrées en collaboration avec l’Abbaye de Fontevreau, un atelier d’images en résidence, qui a également accueilli des cinéastes et animateurs tels que Tatia Rosenthal (« Le Sens de la vie pour $ 9,99 ») et Michal et Uri Kranot (« The Heart of Amos Klein », « God on our Side »).

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© Renaud Fang

Avec une filmographie qui compte une demi-douzaine de courts métrages (« Hammam », « Conte de quartier », « Premier dimanche d’août »), dont des films de commande (« Les oiseaux blancs, les oiseaux noirs », « Matière à rêver ») et bientôt un long métrage (« La Traversée »), Florence Miailhe peut se vanter d’un style singulier et apparemment inépuisable. Sa technique, comme celle du cubiste malagais sous le ciné-œil de Clouzot, est de peindre, de créer, d’effacer et de recréer des mondes magiques avec le pigment et le sable comme seuls supports et le banc-titre comme seul cadre. Avec un travail sur la matière elle-même, Florence Miailhe exploite le genre de l’animation pour marier la peinture et le cinéma.

Créés à partir de la peinture en mouvement, ses films livrent des récits en devenir, tout comme le tableau en devenir de Picasso. Toujours derrière un voile de volupté, ceux-ci décrivent l’individuel comme le collectif, le particulier comme l’universel, le physique comme le psychique. Tandis que la palette chromatique témoigne d’une fraicheur fauviste, les femmes – plus précisément le corps féminin – représentent le sujet de prédilection dans cet univers unique, grouillant d’éléments visuels. La symbolique de la triade Femme-Nature-Terre et l’évocation au Jardin d’Eden sont particulièrement remarquables dans « Hammam », portrait d’un bain public pour femmes, et « Matière à rêver », court traitant de l’érotisme d’un point de vue féminin.

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Le sensualisme qui transperce toute l’esthétique de Miailhe, souligne également des récits enfantins, comme ceux dérivés des Mille et une nuits (« Schéhérazade » et « Histoire d’un prince devenu borgne et mendiant »). Protégée par l’ambiguïté et la distanciation offertes par son dessin organique, la réalisatrice dirige une symphonie multicolore où l’érotisme prévaut sur la pornographie. Encore une fois, « Matière à rêver » illustre parfaitement cette tendance. Seule animation dans une série de cinq courts commandés autour du thème de la sexualité vu par des femmes-cinéastes, celui-ci se présente comme une mosaïque épicurienne évocatrice d’un kâmasûtra esthétisé dépourvu de la moindre obscénité.

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Habilement et avec une grande souplesse, Florence Miailhe met en avant la spontanéité de la création artistique dans ses œuvres, où le travail de l’artiste peintre est manifeste à tout moment, même si ses mains sont effacées par le montage. Défiant les appellations thématiques comme fiction ou documentaire, ces films-tableaux nagent entre les genres, même si certains, comme « Les oiseaux blancs, les oiseaux noirs », basé sur la vie de Tierno Boker, se veulent plus clairement documentaires que d’autres.

L’émotion chez Miailhe se trace dans l’abstrait, grâce à un passage facile entre le réel et l’imaginaire au sein d’un univers déjà fort onirique, où les barrières entre le signifiant et le signifié sont floues, rappelant ainsi le dicton de Magritte : « Ceci n’est pas une pipe ». De ce point de vue, ses films relèvent tous de la question de la réalité dans l’art représentatif, qu’il soit pictural ou cinématographique.

Adi Chesson

Consulter les fiches techniques de « Hammam », « Contes de quartier » et « Matières à rêver »

C comme Contes de quartier

Fiche technique

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Synopsis : Sept personnages principaux vivent une journée mouvementée dans un quartier en rénovation situé au bord du fleuve. Ici, on se croise sans se voir, une poupée passe de mains en mains…

Genre : Animation

Durée : 15′

Pays : France

Année : 2006

Réalisation : Florence Miailhe

Image : Florence Miailhe

Son : Olivier Calvert

Montage : Fabrice Gérardi

Décors : Violaine Lécuyer

Musique : Denis Colin

Production : Les Films de l’Arlequin

Article associé : le reportage sur Florence Miailhe

M comme Matières à rêver

Fiche technique

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Synopsis : Trouver matière à fantasmer dans la manière même de peindre. “Matières à rêver” s’improvise, comme on peut improviser, en amour, en fonction de sa fantaisie, de son partenaire, du temps qu’il fait, du lieu.

Genre : Animation

Durée : 6′

Pays : France

Année : 2009

Réalisation : Florence Miailhe

Son : Hubert Teissedre, Fabrice Gérardi

Montage : Fabrice Gérardi

Musique : Denis Colin

Production : Paraiso Production Diffusion

Article associé : le reportage sur Florence Miailhe

Côté Court #3 : Appel à films/Call for Films

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Côté Court #3 : appel à films !

CÔTÉ COURT propose depuis le mois d’octobre 2009, des projections de courts métrages thématiques dans les salles de cinéma bruxelloises, en présence des réalisateurs. Dans le cadre de sa troisième édition, nous lançons un appel à films sur le thème du « Tabou » (support DVD requis).

Vous pouvez envoyer vos films jusqu’au 10 mars à l’adresse suivante :

ARTATOUILLE asbl

214 rue du Moulin – 1210 Bruxelles (Belgique)

Contact : Bibiana Vila

artatouille@gmail.com


Côté Court #3: Call for Films

Theme: Taboo

Since October 2009, CÔTÉ COURT has been proposing thematic short film screenings in Brussels theatres.

For its 3rd edition, CÔTÉ COURT invites you to send in your short film entries on the theme of « Taboo », at:

ARTATOUILLE asbl

214 rue du Moulin – 1210 Brussels (Belgium)

The required format is DVD.

Deadline: 10th March, 2010

For further information, contact Bibian Vila Gimenez at artatouille@gmail.com

F comme French Roast

Fiche technique

Synopsis : Au moment de régler l’addition dans une chic brasserie parisienne, un homme d’affaires guindé se rend compte avec horreur qu’il a oublié son portefeuille : comment va-t-il payer ?

Genre : Animation

Durée : 8’15’’

Pays : France

Année : 2008

Réalisation : Fabrice O. Joubert

Scénario : Fabrice O. Joubert

Design des personnages : Nicolas Marlet

Musique : Olivier Lliboutry

Production : Pumpkin Factory, Bibo Films

Article associé : la critique du film

French Roast de Fabrice O. Joubert

L’habit ne fait pas le moine

Récompensé en 2009 par le « Best of show » du prestigieux Siggraph et nominé pour le non moins prestigieux Oscar du meilleur film d’animation, « French Roast » de Fabrice O. Joubert rend hommage à la douce France des années 50 à travers un court animé à l’humour tatiesque.

Dans une brasserie parisienne bon chic bon genre, Walter, l’homme d’affaires commande un café, lorsqu’au moment de payer, il réalise que pas un centime n’occupe les poches de son joli complet. Honteux et confus, mu par la ferme intention de ne pas passer pour un pauvre c…, il choisit d’éviter le déshonneur et demande un autre expresso à André, le garçon de café. Il plonge dès lors dans une spirale infernale l’obligeant à ingurgiter moult litres de caféine sans résoudre son souci pécuniaire. Et quand surgit Marie-Madeleine, la religieuse dormeuse, l’irréprochable sens moral du costume deux pièces se retrouve fortement remis en question.

Plusieurs mois de travail assidu et plus d’une soixantaine d’artistes issus de l’Ecole Georges Méliès pour bon nombre d’entre eux se cachent derrière le monde jouissif de « French Roast ». Très vite, l’atmosphère très frenchy de la pantomime en 3D se déploie sur une musique originale et entraînante signée Olivier Lliboutry. Le graphisme soigné de Nicolas Marlet donne vie à une série de personnages savoureux, à l’apparence trompeuse évoquant l’univers burlesque et caustique de Ronald Searle.

Par une approche des plus amusantes, le réalisateur originaire des Gobelins nous livre, telle une madeleine proustienne, un Paris idéalisé dans une histoire drôle et ryhtmée. Le film reflète avec tendresse et simplicité le miroir aux alouettes qui capture préjugés et idées préconçues. Aux inspirations nostalgiques, ce mimodrame est porté par l’élégance de son ambition.

Marie Bergeret

Consulter la fiche technique du film

Article associé : l’interview de Carlye Archibeque, Présidente et productrice du Siggraph

Le Goût du court programme 9 films et invite Reinhardt Wagner

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Programme :

10h – Accueil, petit déjeuner Starbucks Coffee

10h30 – Projection

Le Bon Coin, Fable de Jacques Richard
(musique : Reinhardt Wagner)

La Prévention de l’usure, Comédie musicale de Gilles Charmant
(musique : Jean-François Hoël)

L’Homme à la Gordini, Animation de Jean-Christophe Lie
(musique : Dj Moule)

Vinyl, Essai de Julien Hallard
(musique : Charlie O…)

Cantor Dust Man, Musical de Sébastien Loghman
(musique : Sébastien Loghman)

Le Journal de Mademoiselle M,
Pocket film de Lorenzo Recio (musique : Lorenzo Recio)

La Baie du renard, Fiction de Grégoire Colin
(musique : Brian Eno & Olivier Sales)

Allons-y Alonzo !, Animation de Camille Moulin-Dupré
(musique : Hubert Delgrange)

Paris Monopole, Comédie d’Antonin Peredjatko
avec Hafsia Herzi

12h30 – Rencontre avec le public et débat animé par Benoît Basirico

Infos : samedi 27 mars 2010 – 10:00 – 13:00

Le Balzac (1 rue Balzac 75008 Paris)

Munich International short film festival : Call for entries 2010

Due to an overwhelming number of requests, the Munich International short film festival has extended its deadline to March 14, 2010. Our festival focuses on exploring and introducing extraordinary short films from countries all over the world with the hope of assisting up-and-coming filmmakers on the path to making quality, feature-length films. From June 17 – 23, the 5th edition of the Munich International short film festival will showcase the world’s contemporary short films at the historical Gloria Filmpalast in the heart of the Bavarian capitol. Send in your submissions today!

Submissions to the International Competition are open to non-German language films of all genres (fiction, animation, documentary, experimental, etc.) from any nation of the world. To be eligible, films must not have been shown in Bavaria at a festival, in a theatre or on television before, and must not exceed a length of 15 minutes. All non-English films must have English subtitles. The festival only screens HD video files and 35mm prints. When submitting a film, one must register at Reelport.com – after registering you will be guided through the necessary steps for a successful submission, from filling out simple data requests to the automatic upload of a video file. You may also send a DVD preview copy to the address mentioned on the Reelport website. Please do not send your preview copy directly to the festival. Check the complete submission requirements at http://www.muc-intl.de/entry.html.

To submit a film, please register at reelport.com – after registering, you will be guided through the necessary steps, from the entry of simple data requests to the automatic upload of a video file. You may also send a DVD preview copy to the address mentioned on the reelport website. Please do not send your preview copy directly to the festival.

Please feel free to share this information with anyone who may wish to be a part of the Munich International short film festival. Thank you in advance for your time and interest and we are looking forward to meeting you in Munich in June 2010!

L comme Logorama

Fiche technique

Synopsis : Une course poursuite effrénée, des animaux sauvages lâchés dans la ville, une prise d’otage qui tourne au drame et bien plus encore dans Logorama !

Genre : Animation

Durée : 16’

Pays : France

Année : 2009

Réalisation : H5 (François Alaux, Ludovic Houplain, Hervé de Crecy)

Scénario : François Alaux, Ludovic Houplain, Hervé de Crecy

Musique : Human Worldwide

Son : Human Worldwide

Montage : Stephen Berger, Sam Danesi

Décors : Quentin Brachet

Production : Autour de Minuit

Voix : Elli Medeiros, Alexis Dolivet, Omar Sy, Gilles Gaston-Dreyfus, Pauline Moingeon, Fred Testot

Texte : Gregory J Pruss

Articles associés : la critique de « Logorama », l’interview de Ludovic Houplain, l’interview de Nicolas Schermkin

O comme Obras

Fiche technique

Synopsis : Obras propose, en un unique plan-séquence, un voyage dans le temps et l’espace, une déambulation poétique, graphique et sonore qui traduit visuellement les mutations urbaines, sauvages et irréversibles, à travers la destruction/reconstruction de Barcelone.

Genre : Animation, Expérimental

Durée : 12’

Pays : France

Année : 2004

Réalisation : Hendrick Dusollier

Scénario : Hendrick Dusollier

Animation : NoBrain

Musique : Jean-François Viguié

Son : Jean-François Viguié

Montage : Hendrick Dusollier

Production : Autour de Minuit, Arcadi

Interprétation : Eva Garcia

Article associé : l’interview de Nicolas Schermkin

Nicolas Schmerkin : “Ce n’est pas parce qu’un film est expérimental qu’il est chiant, non regardable, et qu’il doit rester dans un tiroir.”

Depuis bientôt dix ans, Autour de Minuit produit des films curieux, hybrides, expérimentaux, parfois drôles, souvent étonnants. Que ce soit sur un DVD de Repérages, en salle à Clermont-Ferrand ou lors d’une carte blanche à Anima, les films de Hendrick Dussolier, Luis Nieto, Simon Bogojevic-Narath, ou plus récemment Ondrej Svadlena intriguent. Rendez-vous pris avec Nicolas Schmerkin, producteur en chef d’ADM, quelques jours avant la remise des Oscars pour lequel « Logorama » est nominé dans la catégorie animation.

Repérages et les rencontres

La création m’a toujours plus attiré que la partie théorique et critique. J’ai monté la revue Repérages en 98, en attendant de me lancer vraiment dans la technique. Grâce à Repérages, j’ai pu rencontrer des gens comme Philippe Bober, un producteur et vendeur de longs, avec qui j’ai commencé à travailler en 2000. Parallèlement, j’ai fait du montage, notamment sur « Japón » et « Bataille dans le ciel » de Carlos Reygadas, et à sa demande, j’ai monté un département de ventes internationales de courts métrages. Je suis resté presque quatre ans chez lui, et en parallèle, j’ai monté ma boîte pour faire des travaux de production de bandes-annonces, des bonus DVD, et un peu de réalisation pour le magazine Court Circuit sur Arte. Au départ, Autour de Minuit me servait plus à fabriquer des choses personnelles, et progressivement, je m’en suis servi car je me suis beaucoup intéressé à l’animation, à l‘expérimental, et aux nouvelles technologies balbutiantes au début des années 2000.

Un premier film

Un jour, à l’anniversaire d’un ami commun, j’ai rencontré Hendrick Dusollier qui était aux Arts-Décos. Il m’a dit : “J’ai un projet de film, je n’ai jamais fait de cinéma, je ne sais pas trop comment ça marche. Est-ce que tu sais comment je pourrais trouver 5.000 euros pour acheter un ordinateur ?”. Le film en question, c’était « Obras » qui partait d’un projet de fin d’études sur les mutations urbaines à court, long et moyen terme. Hendrick m’a montré des photos. Il avait déjà fait beaucoup de prises de vues pendant deux ans dans des quartiers en destruction. Son projet m’a beaucoup plu. J’ai tout de suite compris que le boulot du producteur, c’était juste de retransmettre aux potentiels financiers la même excitation et la même envie. La clé, c’est d’abord d’être convaincu par le projet. On a lancé la production d’« Obras », en 2003. C’était le premier film produit par Autour de Minuit et le premier film du réalisateur. Mon objectif, c’était que ce soit un film un peu prototype, qu’on puisse profiter des nouvelles technologies et des nouveaux outils, qui jusque là étaient réservés aux graphistes qui bossaient dans des grosses boites de postproduction la nuit, et qui étaient totalement inaccessibles aux jeunes artistes. Au même moment, en tant que lecteur dans de nombreuses commissions, j’entendais de la part des décideurs une volonté de voir des projets différents, avant-gardistes. Le challenge a été alors de mettre « Obras » dans les rouages du système (CNC, télés, régions) sans scénario, avec juste une note d’intention et un synopsis.

À tâtons

Hendrick venait plus de l’artistique et du graphisme, et moi, du cinéma et de la critique. Quand on a déposé le projet, on n’avait pas glissé le sacro-saint scénario, juste un vague synopsis de ce que pourrait être l’histoire du film. « Obras » s’est vraiment créé pendant la fabrication. Au moment où on s’est mis devant les machines, on ne savait pas si on allait pouvoir faire le film qu’on voulait. À l’époque, on ne maîtrisait pas les outils, on a fait plein de tests et de recherches. Le premier test date de 2002 et le film a été achevé en mai 2004. On a tout appris pendant ce film. Je me souviens d’un passage de dix secondes qui prenait quatre jours de calcul avant d’être visionné. Aujourd’hui, ils nous prendrait peut-être moins de 30 minutes. Rétrospectivement, on en rigole, mais on bute encore aujourd’hui sur de nouveaux problèmes. On essaye toujours autant de pousser les logiciels et détourner la technique dans un but artistique.

Un petit grain

Une fois terminé, « Obras » a été un succès en distribution : plus de 150 sélections, une trentaine de prix, il a même été nommé aux Césars ! Quand on n’a jamais été aux Césars, on dit toujours qu’on s’en fout. Mais quand on y est avec un film pareil, underground et expérimental, on se dit qu’on a peut-être réussi à faire bouger le curseur de la “planète cinéma”. Être pris en considération par l’Académie des Arts et Techniques, ça veut dire qu’on peut repousser encore plus la marge, l’avant-garde et l’underground. Je ne sais pas si on a contribué à une réelle mutation dans le milieu, mais en tout cas, on a essayé d’y mettre notre petit grain, à la fois dans l’aspect, le contenu, la manière de raconter des histoires mais aussi de les faire. Ce genre de films ne doit pas se faire que sous le manteau, dans une cave. C’est aussi du cinéma donc il n’y a pas de raison qu’on ne puisse pas demander au CNC, à Canal +, à Arte ou aux régions de nous aider.

Autour de Minuit ?

À l’époque où j’ai lancé Autour de Minuit, j’étais en plein dans Repérages. C’était la grande époque du journal. On sortait tous les mois, et en termes de tirage, on était entre Positif et Les Cahiers. La production, c’était mon deuxième boulot, celui que je commençais le soir, quand je rentrais, donc autour de minuit ! De manière anecdotique et pas du tout réfléchie, c’est aussi l’heure à laquelle sont diffusés les courts métrages en général. En plus dans les milieux de l’animation, du graphisme, et de l’informatique, les gens travaillent plutôt la nuit. Entre la presse et la production de courts expérimentaux, je pense avoir choisi les deux métiers les moins lucratifs et les plus demandés en termes de temps !

Le rôle du producteur

Tout est ouvert, tout me va dans la mesure où je ne suis pas juste là pour chercher de l’argent. J’aurais fait banquier si je devais juste gérer de l’argent, en trouver, et en prêter. Ça ne m’intéresse de faire des films que quand il y a une collaboration artistique et humaine. J’estime que si on travaille avec moi, c’est parce qu’on partage un peu mon point de vue artistique.J’imagine que maintenant, quand les gens viennent me voir, c’est parce qu’ils pensent qu’on a une certaine ligne, une certaine expertise, ne serait-ce que par la force des choses. On a produit une trentaine de films, on commence à comprendre comment ça marche, et on a une certaine vision d’un certain cinéma. Personne ne viendrait sciemment me demander de faire une comédie à chutes avec Jamel Debbouze. Ce n’est pas le genre de cinéma que je saurais et que je voudrais faire.

L’école Bober et le tiroir

Il n’y a pas de raison qu’un bon projet avec un bon réalisateur ne se fasse pas. Ca, c’est l’école Philippe Bobert: le moteur du projet, c’est l’envie, le désir, et le projet en lui-même. Et pas une subvention. C’est se dire : “ce film-là doit exister, il n’y a pas de raison qu’il n’existe pas”. Après, c’est toujours difficile de toute façon de faire des courts. Nous, on dépend beaucoup des machines, des relations humaines entre le réalisateur et l’équipe, et entre le réalisateur et le producteur. Un film, c’est de toute façon une somme de galères, rien ne se passe jamais parfaitement, mais l’idée c’est d’y arriver sans qu’il y ait trop de casse. Une fois fini, il y a la partie distribution. Ça ne sert à rien de faire un bon film si derrière, il n’y a pas de “service après-vente” (les festivals, les ventes télé, la promotion du film, …). On se démène pour que le film soit le plus vu possible. Ce n’est pas parce qu’il est expérimental qu’il est chiant, non regardable, et qu’il doit rester dans un tiroir.

Evolution d’un mot, évolution des mentalités

Je pense que le mot “expérimental” a toujours fait peur et fera toujours un peu peur, mais ce genre de film a du succès, donc les choses ont clairement changé. Ce cinéma n’existait pas il y a dix ans. Il a commencé à apparaître en 2002-2003, d’abord grâce à l’initiative de francs-tireurs. Quelque part, tout a bougé en dix ans. Internet y a beaucoup contribué, les écoles de cinéma aussi (Arts-Décos, Sunpinfocom, …), et des festivals comme Nemo ou Clermont-Ferrand ayant intégré l’expérimental dans leur programmation, ont largement favorisé la connaissance de ce genre de films et le changement des mentalités. Mais ça vient aussi du fait que ce genre d’images a commencé à être rapidement récupéré comme toujours par le clip, la publicité, et le long métrage.

Luis Nieto

Nieto – Carlitopolis from lyndy stout on Vimeo.

J’ai vu son film de fin d’études, « Carlitopolis ». Je l’ai appelé, on a sympathisé, et on s’est dit qu’on allait faire des bêtises ensemble. Du coup, on a fait un remake de « Carlitopolis » pour pouvoir le passer en 35mm, et d’autres performances. Nieto, c’est un artiste assez complet. Il joue dans ses films, fait des essais spéciaux, de la pub, des clips, de l’animation, … C’est un de ceux avec qui je m’implique le plus, parce qu’il avide de collaborations. Quand il est venu me voir en me disant qu’il avait un projet de série [Les leçons du Professeur Nieto] avec un prof délirant ayant comme assistant un chimpanzé, je n’ai pas hésité pas une seule seconde. D’autres auraient dit : “mais tu es complètement fou. Et avec un singe, en plus ! “ Avec Nieto, en tout cas, on s’est toujours amusé à faire des trucs rigolos. J’aime bien comment il se positionne entre le vrai et le faux, entre le rire et le malsain. En plus, c’est un magicien au travail. Il met ses gants et il commence à jouer avec Adobe After Effects, un logiciel dont il n’a jamais appris les bases. Je le vois faire des trucs assez fascinants, en autodidacte bidouilleur. On a l’impression de voir Tom Cruise s’affairer dans « Minority Report » !

Simon Bogojevic-Narath

Avec Simon, c’est totalement différent. Il est à Zagreb. Je ne peux pas être là tous les jours quand on produit ou coproduit un film. Ce qui m’a séduit chez lui, c’est la maîtrise technique, l’invention visuelle. J’avais eu un coup de cœur pour « Plastycat » à Annecy. J’avais été voir Simon à la sortie de la séance en lui disant que j’avais envie de travailler avec lui. On a pris « Plastycat », puis « Leviathan » en distribution, ensuite, on a coproduit « Morana ». Il m’a proposé un quatrième film, mais j’ai dû décliner pour une question de calendrier. J’espère quand même prendre son film dans le catalogue, parce que j’aime bien travailler avec des auteurs comme Simon sur l’ensemble de leur œuvre. Lui, il a vraiment une vision globale. Même si ils sont tous différents, « Plasticat », « Leviathan », et « Morana », forment une espèce de trilogie de l’apocalypse et du chaos. Pour moi, ce type es vraiment un auteur. Il est fascinant, et en plus, humainement, il est adorable.

Ondrej Svadlena

Je suis impliqué dans la programmation du festival Némo, à Paris. Lors d’une édition précédente, on a présenté le précédent court d’Ondrej, « Sanitkasan » qu’on trouvait assez fascinant, et on qu’a mis dans un DVD Repérages. On a commencé à s’envoyer des mails, je lui ai demandé si il travaillait sur un nouveau projet, et il a m’a envoyé des visuels et des animatiques de « Mrdrchain ». Au départ, j’étais dans la même position que pour Simon. Je ne pouvais pas concrètement lancer une coproduction, mais je lui ai proposé de distribuer son film. J’ai quand même suivi le projet, et au final, je lui ai dit que ça valait vraiment la peine de finir le film pour Clermont. Donc on est entré en coproduction, mais c’est un film qu’il a fait tout seul en République tchèque, sans structure derrière lui, à l’ancienne. Le jour, il travaillait dans une boîte de postproduction et la nuit, il bossait sur « Mrdrchain ».

Le profil de Logorama

Quand les gens d’H5 (François Alaux, Hervé de Crécy et Ludovic Houplain) sont venus me voir fin 2004, ils avaient déjà soumis leur projet à leur producteur de pubs qui avait décliné leur offre, car ils ne comptaient pas détourner les logos des marques. Moi, j’ai dit oui tout de suite. Ça m’a immédiatement rappelé « Fast Film» de Virgil Wildrich, un film que j’avais co-produit. Même si « Fast Films» est plutôt un hommage aux films hollywoodiens, les deux films détournent les codes de la course poursuite et du film d’action américain et pausent des questions juridiques par leur matériau de base (des extraits de films, des logos de marques connues).

« Logorama » n’est pas un film basiquement anti-capitaliste ou anti-logo, il comporte une critique sociale et consumériste dans la même tendance que No logo, mais avec le principe inverse. Tout est logo, mais on ne s’en rend plus compte. Dans le film, au bout d’un moment, on ne suit plus que l’histoire et les personnages en faisant abstraction du reste, à savoir les logos. François Alaux, Hervé de Crécy et Ludovic Houplain sont graphistes. Ils ont fait des quinzaines de clips et de pubs, mais « Logorama » est leur premier film. Tous les jours, ils sont soumis à des contraintes de marques et de clients. En interview, ils parlent d’un droit de réponse, et pas d’un film anti-marques. Le côté rebelle, politique et subversif du film, n’est pas ce qu’il dit, mais le fait qu’il existe malgré le risque des poursuites.

Bonne pub, mauvaise pub

Les auteurs ont fait un casting de 30.000 logos avant de trouver exactement ceux qui correspondaient à leur histoire Au final, 2.500 marques ont été utilisées pour ce film, sans qu’on en demande les droits. Si on l’avait fait, on serait encore en train d’attendre des réponses, et on aurait juste glané dix pauvres logos. Ce film, soit on le faisait sans l’avis de personne soit on ne le faisait pas. On a marché sur des œufs, mais jusqu’ici, tout va bien. On a d’abord envoyé le film à Cannes [où il a été sélectionné à la Semaine de la Critique], puis à d’autres festivals. Maintenant, il est sélectionné aux Oscars. Si jamais il a la statuette, je pense qu’il sera encore plus protégé. À ce stade, ce serait absurde que les marques commencent à attaquer le film. Ca leur ferait de la très mauvaise presse, et ça ferait encore plus de pub pour le film.

L’avis des marques

On a eu quelques retours. Sans avoir vu le film, Cash Converters nous a dit qu’on avait compris l’esprit de l’entreprise, et nous a remercié de les avoir mis à côté des grandes marques. Par contre, la semaine dernière, on a reçu un mail du zoo de Los Angeles qui disait ceci : “honnêtement, les gars, si vous nous aviez demandé avant la permission, on vous aurait dit non. Mais on est content de voir que le zoo est gentil avec ses pensionnaires et que le géant vert dit qu’il ne faut pas molester les animaux !”

Propos recueillis par Katia Bayer

Articles associés : la critique du DVD Nieto, la critique de Logorama, la critique de Leviathan, l’interview de Simon Bogojevic-Narath

Consulter les fiches techniques de Carlitopolis, Leviathan, Obras, Logorama

Nisimazine à Cannes : Appel à candidatures

Le Festival de Cannes est bien connu des cinéphiles. En 2010, NISIMAZINE, le quotidien festivalier de NISI MASA, assurera une couverture de cet événement prestigieux, pour la 5ème année consécutive. Comme précédemment, il offrira un regard original sur les sélections, y compris un suivi approfondi de la Semaine de la Critique et la Quinzaine des Réalisateurs, ainsi que des focus sur des courts métrages et des jeunes talents.

Pendant la durée du Festival, entre le 12 et le 23 mai, NISIMAZINE désire inviter des jeunes journalistes de cinéma (de 18 à 30 ans) et des photographes de nationalité roumaine, belge et française, pour faire partie de son équipe rédactionnelle

Téléchargez l’appel à candidatures officiel ainsi que le formulaire d’inscription à l’adresse suivante : www.nisimazine.eu/Upcoming-Workshops.html

Les formulaires dûment complétés sont à envoyer à nisimazine-cannes@nisimasa.com avant le 7 mars 2010.

Sites associés : www.nisimazine.eu, www.festival-cannes.com

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NISIMAZINE CANNES, 12th – 23rd May Cannes needs little introduction for cinephiles all over the world… In 2010 NISIMAZINE will report once again from this prestigious festival, this year will be the 5th time! As usual we’ll be providing a unique take on the selections, including in-depth coverage of the Critic’s Week and Director’s Fortnight, as well as spotlights on short films and young talents.

We are currently accepting applications from young (aged 18-30) aspiring film critics and photographers from Romania, Belgium and France who would like to be part of our editorial team during the Cannes Film Festival from the 12th to the 23rd May. We will invite only 5 participants for this edition, so be ready for competition!

Download the official Call for Participants and application form below. Completed forms should be sent to nisimazine-cannes@nisimasa.com

DEADLINE: 7th of MARCH. If you have any questions, don’t hesitate to contact us. Good luck!

Et le César du meilleur court est attribué à…

Samedi 27 février, lors de la 35ème cérémonie de la mise en valeur des talents hexagonaux, marquée par les larmes d’Adjani et le sacre d’« Un Prophète », le César du meilleur court métrage a été attribué à « C’est gratuit pour les filles » de Claire Burger et Marie Amachoukeli.

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Pour rappel, les quatre autres films nominés étaient :

* ¿Dónde está Kim Basinger? d’Édouard Deluc
* La Raison de l’autre de Foued Mansour
* Séance familiale de Cheng-Chui Kuo
* Les Williams d’Alban Mench

(Re)découvrez le focus que Format Court a consacré à ce duo terrible en décembre 2009, avec la critique de « C’est gratuit pour les filles », celle de « Forbach » et l’interview des réalisatrices.

C comme Carlitopolis

Fiche technique

Synopsis : Carlito, une petite souris de laboratoire, subit toutes sortes d’expériences…

Genre : Animation, Expérimental

Durée : 3’10’’

Pays : France

Année : 2006

Réalisation : Luis Nieto

Scénario : Luis Nieto

Animation : Luis Nieto

Effets spéciaux : Luis Nieto

Son : Luis Nieto

Montage : Luis Nieto

Décors : Luis Nieto

Production : Autour de Minuit

Interprétation : Luis Nieto

Article associé : la critique du DVD Nieto

Nieto : Science & trucs

Devant les bureaux d’Autour de Minuit, une société de production française créée en 2001, trois filles se marrent devant le lapin sadomasochiste en couverture du DVD absurde, décalé et gore de Luis Nieto, un jeune dingue-doux colombien sorti de l’ENSAD (École nationale supérieure des arts décoratifs) en 2005. À l’époque, son film de fin d’études,« Carlitopolis », suivait les infortunes d’une pauvre souris de laboratoire. Depuis, Nieto s’est mué en scientifique sur Canal +, a fait des pubs et quelques performances de très bon goût rouge, et combiné l’image de synthèse, la prise de vue réelle et la performance en direct.

Les leçons du Professeur Nieto

Dans un gilet que n’aurait pas dénigré J-P Bacri dans « Un air de famille » ou C. Firth dans « Le Journal de Bridget Jones », le Professeur Nieto proposait en 2006 sur Canal + cinq expériences délurées pour mieux comprendre nos petits et gros amis animaliers. Assisté par Patrick, un chimpanzé en couches-culottes, Nieto nous présentait sous un autre jour les insectes, les poussins, les lapins, les chiens, et même les vaches. À chaque exposé, des imprévus surgissaient, ce qui ne l’empêchait pas pour autant de réclamer les rapports de ses étudiants, les moins assidus comme les plus célèbres.

Carlitopolis

En 2005, à l’ENSAD, à Paris, Luis Nieto présente son projet de fin d’études, avec comme cobaye une petite victime nommée Carlito. Un an plus tard, il réitère la performance à Montreuil. Tour à tour, la souris, découpée en deux, repousse comme un ver de terre, gonfle et dégonfle comme un ballon, avant d’exploser et de finir en cendres pour les besoins de l’expérience. Témoin de ce spectacle invraisemblable, le spectateur croit à une expérience en direct, alors que sans le savoir, il est manipulé par des images préenregistrées, numérisées, et extrêmement réalistes. En cabine, un régisseur substitue le réel au factice et le vrai au faux. L’effet de surprise rejoint l’effet spécial. Nieto s’est moqué de nous, Carlito aussi. Finalement, qui est le cobaye de cette histoire ? Telle est la question que pose le prof-réa dans le making of du film.

À la baguette

Autre performance, toute aussi courte, barge, et provoc’ : « À la baguette ». À Clermont-Ferrand, le professeur Nieto tente de battre sur scène un record inédit de précision, à l’aide d’une baguette particulièrement sèche et dure. Assisté par Claude Duty, un vieux fidèle du festival (Patrick le singe n’étant pas libre), il vérifie la propulsion d’un oeil professionnel sur une cible posée. C’est drôle, c’est con, c’est trash, et ça nécessite du jambon (comme le prouve le baking of).

Katia Bayer

DVD Nieto : un sapin magique, des courts métrages, une pluie de lapins, des clips, des making et baking of, des performances, de sacrés moments d’hémoglobine, des sous-titres anglais, six bonus, et un livret en couleurs de 52 pages, retraçant une enfance colombienne étonnamment annonciatrice des films à venir. Édition : Chalet Pointu

Consulter le site de Nieto, le site du DVD, et le site d’Autour de Minuit

Consulter la fiche technique de « Carlitopolis »

Article associé : l’interview de Nicolas Schmerkin, producteur d’Autour de Minuit