Tous les articles par Katia Bayer

Yamamura et la polyvalence de l’animation japonaise

Directeur d’animation japonais de renom, Koji Yamamura parvient à créer dans chacun de ses films un univers singulier et captivant. Même ses nombreux films de commande destinés aux jeunes spectateurs interpellent les adultes, évoquant tout l’émerveillement et la nostalgie de l’enfance. Ses autres courts, plus personnels, relèvent la marque d’un artiste qui sait narrer à travers l’image. Quelques illustrations.

« Mount Head »Atama-Yama », 2003), un des titres les plus célèbres de Yamamura, se présente telle une fable (« il était une fois… ») en forme de chant. Accompagnée d’une musique au Shamisen, cette narration expose le sort d’un radin qui se fait exploiter à cause de ses frugalités extrêmes. Déterminé à ne pas gaspiller la moindre chose, il s’empiffre des noyaux de cerises, provoquant la fleuraison d’un cerisier sur sa tête, dont tout le monde veut bénéficier en hiver comme en été. Las d’être un terrain de pique-nique pour des gens peu respectueux de l’écosystème de sa caboche, il décide d’arracher l’arbre, ce qui laisse un trou qui devient vite une flaque d’eau, attirant des centaines de baigneurs. La combinaison de moral et d’absurde du récit l’inscrit dans la lignée des Voyages de Gulliver de Jonathan Swift, desquels ce court pourrait facilement représenter un chapitre retrouvé, si ce n’est le côté contemporain de la métaphore environnementale de la terre abusée.

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Dans la même veine se trouve « Perspectivenbox » (1990), une animation au caractère fortement enfantin, témoignant toutefois d’une grande maturité. L’esthétique comme la musique sont proches de celles des jeux vidéo des premiers temps. Cette animation ringarde et mignonne, qui n’est pas sans rappeler La Panthère Rose, suit un ornithologue dans les pérégrinations dans la ville où s’égrainent de codes bar ; là, il rencontre des oiseaux-humains bien plus rares qu’à la campagne. Dans cette œuvre, la nature est autrement sauvage, hostile, conformiste et consumériste, surplombée par des torrents de produits de consommation et de leurs déchets. Yamamura parvient à traduire le trop-plein désespérant de son sujet avec allégresse, notamment par le biais d’un travail de profondeur du champ remarquable pour le genre animé.

D’autres films témoignent du talent de Yamamura pour l’adaptation des œuvres littéraires en animation. « Old Crocodile » (2005) est tiré d’un conte pour enfants écrit et illustré par Léopold Chauveau. Il raconte l’histoire d’un vieux crocodile souffrant de rhumatismes et d’un appétit insatiable, qui quitte le Nil pour la mer salée, vit une histoire d’amour avec une pieuvre qu’il finit par dévorer (chaque crocodile tue la pieuvre qu’il aime ?).  Apparaît dans ce film un curieux mélange d’informations et d’images didactiques (qui laissent imaginer un reportage zoologique de National Geographic Kids) et d’un chromatisme terne qui contamine à la fois la narration, neutre et froide, et le message glauque du film. Sous une façade de fable moralisante, cette animation se révèle en fait plutôt amorale.

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« The Country Doctor » (2002), adapté de la célèbre nouvelle de Kafka, retransmet le surréalisme absurde de l’auteur tchèque, avec des échos bucoliques à Balzac. Tourmenté et fantasque, le récit accompagne un médecin de campagne en visite une nuit d’hiver. Objectant tout réalisme, Yamamura prend le parti d’un expressionnisme lyrique, avec une bande-son au service de l’image. En effet, la « voix » du narrateur à la première personne est souvent interprétée par un chœur. Sombre et très soigné, ce court met en lumière une facette moins visible du réalisateur.

La filmographie de Yamamura est également constellée d’animations plus légères, des exercices de style montrant l’habileté de ce maître d’aquarelle. Par exemple, « Aquatic » (1987) est une sorte d’hommage expérimental au genre d’animation, présentant des reflets mutants dans l’eau de manière fantasmagorique. « Pieces » (2003) en revanche alterne des scènes vaguement narratives avec des vignettes psychédéliques et kaléidoscopiques. Avec ces petits « aventures formelles », Yamamura crée des univers graphiques à la fois familiers et originaux, et manifeste la force d’une imagination inépuisable. C’est donc avec une impatience non dissimulée que nous attendons de découvrir son dernier court « Muybridge’s Strings » lequel revisite l’histoire du septième art à travers les expériences de son père artistique d’origine anglaise, Earweard Muybridge.

Adi Chesson

Article associé : l’interview de Koji Yamamura

Les aventures formelles de Koji Yamamura

En juin, pendant le Festival d’Annecy les antennes de Format Court glanaient un nom mystérieux au détour d’un déjeuner à base de salade et de melon. Koji Yamamura, animateur japonais de renom, dont le dernier film, « Les Cordes de Muybridge » n’avait pas été retenu par le comité de sélection d’Annecy, allait être en France pendant l’été, au Festival de la Rochelle, à l’occasion d’un hommage en son honneur, et à l’Abbaye de Fontevraud dans le cadre d’un Grand Atelier ouvert à tous. Un brin de curiosité et une occasion plus tard, une rencontre avec Koji Yamamura put avoir lieu à Paris avant son retour au Japon. Focus exclusif.

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« Le vieux crocodile »

Retrouvez dans ce Focus :

L’Etrange Billet N°3

Alors que Max Hattler nous enivre avec ses deux mondes animés en boucle, inspirés d’une œuvre d’Augustin Lesage, le réalisateur lituanien Rimas Sakalauskas, nous propose une « synchronisation » bien particulière de notre environnement urbain.

1925 aka Hell (Max Hattler – Danemark, Allemagne, Royaume-uni – 2010 – 1’36 – Animation – Couleur)

1923 aka Heaven (Max Hattler –  – 2010 – 1’ 34 – Animation – Couleur)

SYNCHRONISATION (Rimas Sakalauskas – Lituanie – 2010 – 8’ – Expérimental – Couleur)

Ces films font partie de la Compétition Courts Métrages n°3 de l’édition 2011 de l’Etrange Festival.

Une sélection établie par Julien Beaunay et Julien Savès. Rendez-vous demain pour un nouveau billet !

L’Etrange Billet N°2

C’est un hypnotisant collage tout droit sorti d’une peinture de Max Ernst que nous propose le réalisateur croate Dalibor Baric. Le japonais Kotaro Tanaka, quant à lui, expérimente une déconstruction du film d’animation à l’aide d’une composition sonore déstructurée.

PAIN SO LIGHT THAT APPEARS AS TICKLE (Dalibor Baric – Croatie – 2010 – 4’ – Animation – Couleurs)

VARFIX (Kotaro Tanaka – Japon – 2010 – 8’23 – Animation – Couleurs

Ces films font partie de la Compétition Courts Métrages n°2 de l’édition 2011 de l’Etrange Festival

Une sélection établie par Julien Beaunay et Julien Savès

Rendez-vous demain pour un nouveau billet !

L’Etrange Billet N°1

Des enfants victimes de modifications génétiques qui déambulent dans un Tchernobyl apocalyptique et un poulet géant surdoué à deux têtes qui évolue dans une métropole ultra-moderne : bienvenue dans la Compétition Courts-métrages de l’Étrange Festival !

CHERNOKIDS (Matthieu Bernadat, Nils Boussuge, Florence Ciuccoli, Clément Deltour, Marion Petegnief) (France – 2010 – 7’ – Animation – Couleurs)

THE HOLY CHICKEN OF LIFE AND MUSIC (Nomint – Grèce – 2010 – 2’35 – Animation – Couleurs)

Ces films font partie de la Compétition Courts Métrages n°1 de l’édition 2011 de l’Etrange Festival et ouvrent notre panorama sur la Compétition de Courts.

Une sélection établie par Julien Beaunay et Julien Savès

Rendez-vous demain pour un nouveau billet !

Off-Courts. Dernier jour

La pierre et l’écrit. L’image et la page. L’inversion et l’animation. Voici notre dernier clap de Trouville, festival à propos duquel nous reviendrons prochainement sur Format Court.

I love you de Thomas Lesourd (France, 2010)

Shipwreck/Random Recipe de Dominique et Olivier Laurence (Québec, 2010)

Une sélection établie par Franck Unimon et Katia Bayer

Connectez-vous au site d’Off-Courts pour (re)voir ces films et de nombreux autres en ligne.

Un jour, un court

Il y a des images comme ça qui ne vous lâchent pas. Chacun a son Kubrick favori, son Honoré détesté, son cliché des Monty Python Number One.

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Tous droits réservés

Avec le court métrage, c’est différent. Certains sont dans la préférence, d’autres dans la méconnaissance. L’oreille droite peut capter de temps à autre des titres tels que la (rigolote) Révolution des crabes, (le fascinant) All Flowers in Time ou (l’esthétique) Coming Attractions. L’oreille gauche, elle, peut par contre se heurter aux commentaires rituels et plats du style : “Mais au fond, c’est quoi un court métrage ? Et où est-ce qu’on peut en voir en vérité ?”.

La question des 2 V (vulgarisation, visibilité) nous mobilise. Le dernier édito soulevait un problème : comment faire voir et aimer le format court ?

Pour répondre à ce point d’interrogation, nous avons enquêté (sans imper ni chien spécial) et découvert plusieurs sites parlant et montrant des courts métrages. Très prochainement, nous consacrerons d’ailleurs des sujets à ces espaces publics souvent peu identifiés mais cruciaux pour la création et l’inspiration.

Le partage est une notion qui nous intéresse. Nous soutenons les initiatives qui misent sur l’accès à tous (Pointdoc, Silhouette, Croq’Anime, …), et projetons des films une fois par mois à Bruxelles (comment, vous n’avez pas encore soumis votre film à Short Screen ? Lâchez votre sandwich à la mortadelle et… foncez, que diable !). Nous continuons aussi envers et contre tout (les coups de soleil de l’été, les angoisses judéo-chrétiennes, les aléas du quotidien) à vous proposer régulièrement un contenu sur le court.

Pour le numéro de rentrée, Format Court vous propose à ce sujet de faire de sublimes bonds aux côtés de l’animateur Koji Yamamura et de l’acteur et réalisateur Nanni Moretti et de vous immerger dans les festivals de Locarno, de Trouville (Off-courts) et de l’Étrange festival, à Paris.

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« Porn to be Wild  » (Julie Laurent, Thomas Jacquet, France, 2010)

À partir d’aujourd’hui (nous sommes le 2 septembre, bonne fête aux Ingrid), nous vous proposons même d’aller plus loin, de ne plus rester à distance de ces drôles de cocos que sont les festivals et de découvrir ou revoir, pendant une semaine, une sélection de films entiers (arrêtez de vous pincer, vous avez bien lu) liés au Festival Off-Courts et à l’Étrange Festival. Pour une bonne nouvelle, c’est… (à compléter).

Bon visionnage @ tous & @ toutes.

Katia Bayer
Rédactrice en chef

6ème Festival International de Films Indépendants : Action!

affichefifi2011Le Festival International de Films Indépendants, plus familièrement connu comme FIFI, ouvre ses portes pour trois jours à partir du vendredi 2 septembre à Saint-Germain-de-Salles dans l’Allier en Auvergne.

Pour sa 6éme édition, le FIFI reste fidèle à ses principes : entrée à prix libres pour garantir l’accès de tous, programmation musicale alternative, 24h de projection non-stop pour plus de soixante films expérimentaux, documentaires, fictions, animations, qualifiés autant pour leur indépendance de vue que pour leur qualité artistique.

Ce festival non-compétitif et festif d’essence plutôt ruralo-anarcho-punky s’appuie cette année encore sur une sélection de films internationaux qui donneront de quoi alimenter les interminables conversations d’une buvette pleine à craquer.

Parmi les moments forts à ne pas rater, entre autres : la soirée d’ouverture du vendredi soir avec des projections plein air s’intercalant entre une série de concerts ; une séance spéciale dédiée à la confrontation des montages expérimentaux de Stéphane Elmadjian (Freedub 1 & 2) et ceux de Jean-Gabriel Périot (Les babrabres, Undo) ; les films d’animation de Hendrick Dusollier (Babel), de Vladimir Mavounia-Kouka (La femme à cordes), de François Vogel (Terrains Glissants) ou de Jonas Odell (Tussilago – Prix Format Court au Festival Anima – Bruxelles 2011) ; les documentaires de Jaroslav Vojtek (Zkola von), réalisateur slovaque qui sait faire oublier sa caméra ; ou encore, la rétrospective des clips déjantés de Francis Caïbrel autoproduits par Broken Prod.

Trois points de projection, dont un animé par le Cinéma Voyageur, une scène de concert, des animations hors salles ; en ce week-end de rentrée, FIFI 6 tient ses promesses et vous invite pour une partie de campagne aux saveurs extrêmes.

Xavier Gourdet

Détails sur le festival et sa programmation sur www.ptigart.com

Croq’Anime, les moments forts

Format Court aime, Format Court soutient. Croq’Anime lance son 4ème festival international de courts métrages d’animation, le Festival Croq’Anime, les 9,10 et 11 septembre 2011 au Théâtre de Menilmontant dans le 20ème arrondissement de Paris. Ce festival unique en son genre à Paris, gratuit et ouvert à tous propose pendant 3 jours une programmation riche et audacieuse sous les fabuleuses teintes du cinéma d’animation. Soirées spéciales avec présence des réalisateurs et producteurs, expositions, ateliers d’initiation… ? Demandez le programme.

Impression

Soirée d’ouverture du Festival jeudi 8 septembre 2011 à 20 heures au Théâtre de Menilmontant.

Projection de quatre courts-métrages de la société de production « Je Suis Bien Content ».

« Chroniques de la poisse » par Osman Cerfon
« Mei Ling » par Stéphanie Lansaque et François Leroy
« O’moro » par Christophe Calissoni et Eva Offrédo
« Un amour de télés » par Denis Walgenwitz

Soirée d’ouverture accueillant également le public dans la limite des places disponibles. Réservation à Croq’Anime au 01 43 15 02 24 ou à info@croqanime.org

Projection des 135 films sélectionnés.

Prix décernés : Prix Croq’Anime, Prix Mairie du 20ème, Prix Jeunesse et Prix Public

Expositions

– Devinettes de Reinettes, production Double-Mètre Animation, en présence de la réalisatrice.

–  Episode de la série Eliot Kid,12mn, production Safari de Ville, en présence du producteur et des réalisateurs.

– Projection d’un Best Of Cube en présence du producteur Lionel Fages et du réalisateur du court métrage 7 tonnes 2, Nicolas Deveaux.
Présentation en avant première d’un court métrage réalisé par cinq étudiants de l’ école des Gobelins dans les studios de la société de production Cube, en présence des réalisateurs. Projection d’un making of réalisé pour l’événement.

Ateliers de dessin d’animation

Initiation à l’animation 2D traditionnelle. Durant 45 minutes, le public aura l’opportunité de réaliser individuellement leur propre création que les animateurs mettront directement en animation. Un approche unique, où l’imagination et la créativité s’expriment en toute liberté.
Gratuit et ouvert à tous

Vendredi, samedi et dimanche – Séances de 45 minutes. De 11h à 11h45, de 14 à 14h45 et de 16h à 16h45
Réservation obligatoire au 01 43 15 02 24 ou à info@croqanime.org

Le site du festival : www.croqanime.org

Festival international du court métrage de Tiznit, appel à films

La deuxième édition du le festival international du court métrage de Tiznit, s’organise au Maroc du 02 au 04 Mars 2012. La date limite d’inscription est fixée au 30 Septembre 2011 (le cachet de la poste faisant foi).

Télécharger Le Formulaire en PDF

Télécharger Le Réglement en PDF

Pour toute infos sur la manifestation, contact : Jamal IDOUMJOUD/ jamal.direction.festival@gmail.com

Site web : www.festivalcinematiznit.com

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Short Screens : appel à films/ call for short films

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Short Screens, une collaboration entre Format Court et Artatouille asbl, propose des projections de courts métrages sur grand écran, tous les derniers jeudis du mois à l’Actor’s Studio à  Bruxelles. Dans ce cadre, nous sommes à la recherche de courts de tous les genres, styles et nationalités. Envoyez-nous vos films en DVD à l’adresse reprise ci-dessous ou par mail !

Short Screens, a collaboration between Format Court and Artatouille.org, offers monthly short film screenings at the Actor’s Studio in Brussels. We are always looking for short films of all kinds to consider for our selection. Send in your short films on DVD to the following address or email us a video file!

Artatouille asbl
9 rue Jean Robie
1060 Brussels (Belgium)

Email : artatouille(at)gmail(dot)com, info(at)formatcourt(dot)com

Festival de Films de Femmes de Créteil, appel à films

Le 34ème Festival International de Films de Femmes de Créteil, qui se tiendra du 30 Mars au 12 avril 2012, est à la recherche de films pour sa section parallèle intitulée « Les Européennes ». Cette sélection établira une « carte européenne climatique » autour de cinq domaines principaux : les enjeux sociaux, politiques, environnementaux, culturels et historiques et artistiques traités au cinéma par des réalisatrices.

La première partie, « climat 1 », dédiée aux pays du sud de l’Europe, a eu lieu dans le cadre du 33ème Festival. « Climat 2 » réunira autour de 25 films les femmes cinéastes des pays européens suivants : Allemagne, Autriche, Belgique, Irlande, Luxembourg, Pays-Bas, Royaume-Uni et Suisse.

Le festival est d’ores et déjà à la recherche de réalisatrices confirmées mais aussi de jeunes réalisatrices susceptibles de participer à cette rétrospective. Et comme d’habitude, de films susceptibles de participer à la compétition internationale fiction et documentaire (longs & courts).

Pour inscrire un film, cliquez ici

Date limite d’inscription : 30 novembre 2011

Off-Courts, les premières images

Le festival Off-Courts, 12ème du nom, démarre bientôt à Trouville. Né en marge du Festival du film Américain de Deauville et mené par Samuel Prat, il diffuse bon nombre de courts français et québécois, tout en axant une partie de sa programmation autour des films Kino réalisés en 48 heures.

Pendant le festival, arrêté cette année entre le 2 et le 10 septembre 2011, Format Court suivra certaines séances et vous proposera une sélection de films en ligne ayant été repérés ou réalisés à Off-Courts lors des éditions antérieures. En attendant la rentrée, les cartables et les crabes, retrouvez d’ores et déjà la bande-annonce du festival et une invitation à venir vous dégourdir les mollets à Trouville.

Bande-annonce du festival

Bienvenue à Trouville !

Le site du festival : ici

La liste des films sélectionnés : et là

Retour sur Mauvais Genre

Mauvais Genre est un festival à part dans le paysage festivalier actuel. Il y est question d’œuvres déjantées et ovniesques, de films de genre jusqu’au-boutistes, de pelloches hors normes. Né à Tours de la passion d’une équipe supervisée par Gary Constant, il trouve sa place quelque part entre le Festival de Gérardmer et l’Etrange Festival à Paris, et nous propose, d’édition en édition, une programmation pointue de films venus des quatre coins du globe et pour la plupart inédits.

Cette année, sous l’œil attentif du Jury – composé entre autres de l’acteur Thierry Frémont, du maquilleur SFX Steve Johnson (The Abyss, SOS Fantômes, etc.), du journaliste Jean-Baptiste Thoret, ou encore de l’écrivain Thomas Day – une dizaine de longs métrages se retrouvent en compétition, parmi lesquels figurent Balada Triste de Trompeta de Alex de la Iglesia, le surprenant film coréen à sketches The Neighbor Zombie de Oh Young-doo, le nouvel ovni super-héroïque de Takeshi Miike, Zebraman 2, la suite d’un faux docu sur la vie tumultueuse de deux hard-rockers, Fubar 2 de Michael Dowse, ou encore le film américain coup de poing Red, White and Blue de Simon Rumley.

En complément de la compétition, une nuit spéciale SF est organisée, au cours de laquelle est montré, pour la première fois, Kaydara, homemade fanfilm français sur l’univers de Matrix, bourré d’effets spéciaux et réalisé à deux mains pendant six ans par Savitri Joly Gonfard et Raphaël Hernandez. D’autres films hors compétition sont projetés, dont l’attendu Mirages, premier film franco-marocain d’un jeune réalisateur, Talal Selhami, qui voit cinq personnes perdues dans le désert, assaillies par des visions cauchemardesques, luttant pour leur propre survie. Une œuvre originale et remplie d’idées et de passion.

D’autres séances titillent les sens, avec des titres comme le dérangeant Midori-Ko, film d’animation japonais au graphisme très « plymptonien » signé Keita Kurosaka, un ciné concert autour du film L’Homme Qui Rit de Paul Leni avec l’immense acteur allemand Conrad Veidt, ou encore la diffusion en « séance rose » de l’œuvre culte pornographique des frères Mitchell, Derrière la Porte Verte.

Côté courts métrages, trois grandes sélections se profilent : une sélection de films en compétition, un sélection hors compétition et une séance spéciale Mad In France. En compétition, Mutantland est une sorte de « bande démo » 3D impressionnante, en provenance des studios de Phil Tippet (Starship Troopers). Comme un Chien de Benoît Delépine est un mini film noir pour lequel il a fait appel à des têtes connues : Barbet Schroeder, Valérie Maes pour le casting et Stéphane Elmadjian au montage. The Old Ways de Michael Vass est un court canadien en noir et blanc sur l’absurdité de l’exécution d’un adolescent qui ne se passe pas comme prévu.

Un autre film canadien, Junko’s Shamisen de Solomon Friedman, dans un style proche de Sin City, est une histoire de vengeance à l’époque des samouraïs. Enfin, Danny Boy de Marek Skrobecki nous plonge dans un univers d’animation en volume où la norme est de ne pas avoir de tête, le personnage principal étant très malheureux car affublé d’une tête. Il lui faudra rentrer dans la masse, et donc se couper la tête, pour espérer trouver l’amour. Un court ambitieux et pessimiste, mais rempli d’humour et de burlesque. D’autres films, dont deux français, complètent cette sélection très éclectique, qui fait la part belle à l’animation.

Une sélection de courts hors compétition et une séance spéciale Mad In France complètent la programmation de courts métrages de cette année. Après une première carte blanche Mad In France en 2010, Erwan Chaffiot remet le couvert avec ses coups de cœur de l’année en cours qu’il a chroniqués dans Mad Movies. Il nous propose une belle brochette de films, dont 56 Pesos de Denis Larzillière, un western graphique et romantique utilisant des techniques visuelles proches de Sin City. Eric de Nicolas Simonin est un film de terreur pure très réussi, dans lequel un homme, attendant une nuit un train qui ne vient pas, va s’aventurer trop loin, attiré par une mystérieuse voix féminine.

VNR de Vincent Gatinaud marie un humour trash et potache à un film d’action rythmé et superbement chorégraphié, ce dont témoigne un plan séquence d’action dans une maison avec de multiples cascades au milieu du film. Mon Père de Patrice Gablin raconte une histoire d’ogre, avec beaucoup de classicisme, mais aussi pas mal de classe, bien servi par une très belle photographie et un découpage minutieux.

Enfin, Ratrix Hero nous rappelle à notre bon souvenir les noms de Savitri Joly-Gonfard et Raphaël Hernandez (Kaydara). Déjà plongés dans l’univers de Matrix (Ratrix Hero fait partie intégrante de Kaydara), les deux jeunes réalisateurs mélangent animation en pâte à modeler et SFX et racontent les aventures d’un rat endossant le costume de Néo. Vivement l’année prochaine pour une nouvelle dose de films hors des sentiers battus…

Julien Savès

Le palmarès de cette 5ème édition :

Prix du public (court métrage) : Danny Boy
Prix du public (long métrage) : The Neighbor Zombie

Mention spéciale Jury jeunes : Red, White and Blue
Prix du jury jeune (court métrage) : Les Conviviaux
Prix du jury jeune (long métrage) : The Neighbor Zombie

Mention pour l’interprétation, Jury Pro : Amanda Fuller pour Red, White and Blue
Prix du jury (court métrage) : Danny Boy
Prix du jury (long métrage) : Fubar 2

Un court-métrage d’animation signé David Lynch

L’info a surgi sur la Toile il y a un mois mais nous étions déjà en mode holiday. David Lynch a réalisé un court-métrage d’animation pour accompagner la chanson « Lights » du groupe Interpol qui était en tournée en France cet été. Férus des films de David Lynch, les membres du groupe d’Interpol ont demandé au monstre du cinéma surréaliste d’illustrer l’une de leurs anciennes chansons « Lights » afin de projeter ces images lors d’un concert. A partir d’un personnage surnommé ironiquement I Touch A Red Button Man par les membres du groupe, Lynch a laissé libre cours à son imagination… A vous de juger…

Le film en question



Source : Allociné

Silhouette, le 10ème programme

Le festival Silhouette s’installe tous les ans, à la fin de l’été, dans le parc des Buttes Chaumont pour des projections gratuites et en plein air. Cette année encore, du 27 août au 4 septembre, le festival investit le CENTQUATRE pour des projections spéciales en journée (sur billetterie). L’Association Silhouette prône le mélange des genres et vous propose cette année encore un panorama international des créations dans le domaine du court métrage : fiction, documentaire, animation, jeune public et expérimental (hybride).

Téléchargez le programme au format PDF


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Bong Joon-Ho réalise un court-métrage pour le Japon

Président de la Caméra d’or au dernier festival de Cannes et réalisateur de plusieurs thrillers haletants tels que « Mother » ou « Memories of murder », Bong Joon-Ho revient derrière la caméra à l’occasion d’un film collectif en faveur du Japon.

Le site FilmStage (via The Playlist) annonce que le réalisateur coréen a réalisé un très court-métrage de 3 minutes pour les besoins d’un projet collectif ayant pour point d’ancrage le tremblement de terre qui a frappé le Japon en mars dernier. À la manière des films tels que « 11’09 »01 – September 11 » ou le projet « 8 » rassemblant plusieurs points de vue cinématographiques de grands réalisateurs sur les bouleversements du 21ème siècle, le projet auquel participe Bong Joon-ho compile 60 films signés par 60 réalisateurs différents (dont 40 de nationalité japonaise). Pour l’instant aucun nom ni titre n’ont été révélés, de même pour la nature du projet, qui reste floue (les fonds reviendront-ils à des associations?). Cependant nous savons d’ores et déjà que le film collectif sera présenté en avant première au Sendai Short Film Festival en septembre puis au Nara International Film Festival en octobre. Concernant les projets à venir du réalisateur coréen, on sait qu’il prépare une adaptation de la BD Française « Transperceneige » et on parle d’une éventuelle collaboration avec J.J. Abrams… À suivre…

Sources : The Playlist, Filmstage, Allociné

Dounia Georgeon

Pardo di Domani, le palmarès de Locarno 2011

Le 64ème festival de Locarno s’est terminé samedi soir. Pardo di Domani, la section réservée aux courts métrages (internationaux et suisses), a fait connaître ses lauréats.

Concorso internazionale

Pardino d’oro for the Best International Short Film : RAUSCHGIFT (Addicted) by Peter Baranowski, Germany

Pardino d’argento : LES ENFANTS DE LA NUIT by Caroline Deruas, France

Special Mention : MENS SANA IN CORPORE SANO by Juliano Dornelles, Brazil

Locarno Short Film nominee for the European Film Awards – Pianifica Prize : OPOWIESCI Z CHLODNI (Frozen Stories) by Grzegorz Jaroszuk, Poland

The Film und Video Untertitelung Prize : LIBERDADE by Gabriel Abrantes and Benjamin Crotty, Portugal

Concorso nazionale

Pardino d’oro for the Best Swiss Short Film : L’AMBASSADEUR & MOI (The Ambassador & me) by Jan Czarlewski

Pardino d’argento : LE TOMBEAU DES FILLES (The Girls’ Grave) by Carmen Jaquier

Premio Action Light for the Best Swiss Newcomer : À QUOI TU JOUES (Another Game) by Jean Guillaume Sonnier

Retrouvez le palmarès complet sur le site du festival

Ouverture des inscriptions de la 23ème édition du festival Travelling

La 23ème édition du festival Travelling de Rennes se déroulera du 7 au 14 février 2012. Depuis sa première édition en 1990, Travelling, le festival de cinéma de Rennes Métropole, accorde une large place aux courts métrages. Le festival propose une compétition ouverte aux courts métrages du pays de la ville invitée. En 2012, Travelling sera consacré à Bruxelles.

Les conditions pour postuler sont les suivantes :

Compétition Travelling : courts métrages belges
– Toute durée
– Genre : fiction (prise de vue réelle et animation)
– Produits après janvier 2010
– Support de diffusion : 35 mm et vidéo (Beta SP, DV cam, DVD …)

Hors-compétition courts métrages belges
– Tous les films belges ne pouvant concourir à la compétition
– Tous genres : documentaires, clips, ….

Compétition « Eléphant d’Or » : courts métrages internationaux jeunes et tout public
– Toute durée
– Genre : fiction (prise de vue réelle et animation)
– Produits après janvier 2009
– Support de diffusion : 35 mm et vidéo (Beta SP, DV cam, DVD …)

Postulez en ligne sur www.filmfestplatform.com
Toutes les informations sur le site du festival : www.clairobscur.info