Locarno, jour 3. Hole de Martin Edralin

Hier, nous vous présentions Cutaway de Kazik Radwanski, un court-métrage canadien poignant et magnifique sélectionné à Locarno en 2014. Aujourd’hui, nous vous proposons un autre titre issu du même pays, Hole de Martin Edralin, un film percutant et maîtrisé, sélectionné au festival la même année.

Film fort, film dur, Hole a cumulé les sélections et prix. Il a notamment remporté le Premio Film und Video Untertitelung à Locarno en 2014 et le Grand Prix de la compétition internationale à Clermont-Ferrand en 2015. Réalisé par Martin Edralin, Hole entre de plein pied dans la vie de Billy, un handicapé homosexuel travaillant en journée dans un magasin et essayant de vivre sa sexualité et d’assumer ses désirs comme tout autre individu, sans réellement y parvenir.

Esseulé, Billy a un ami, son aide-soignant Craig, à qui il parle de ses sorties nocturnes au cinéma. Sauf qu’une fois les lumières éteintes, Billy se retrouve en réalité dans une cabine où sont diffusés des films pornos en continu et où des “glory holes” sont monnaie courante. Seulement, à la longue, Billy souhaite davantage. Recevoir et non plus donner, assouvir ses propres désirs. Pour cela, il a besoin de l’aide de Craig.

Émouvant et âpre à la fois, Hole traite sans détour d’un combat et d’un tabou : comment vivre son homosexualité et assouvir ses désirs quand on est handicapé ?

Le résultat est une chronique brillante sur le quotidien d’un homme (Billy, interprété par l’acteur Ken Harrower) et sa solitude criante, mais aussi sur des gestes tendres de solidarité, d’amitié, d’amour et de désir suspendus dans la belle ville de Toronto.

Katia Bayer

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