Débutée avec le très remarqué « A Fábrica » (2011), la trilogie réalisée par le brésilien Aly Muritiba autour de l’univers carcéral se poursuit avec l’atypique « Pátio », sélectionné à la dernière Semaine de la Critique. Rares sont les cinéastes à porter un regard aussi radical et humain sur cet hors-espace, sur ce non-lieu en retrait de la société et pourtant au cœur de son ordre institutionnel.
En attendant de découvrir la Palme d’Or demain, les différentes sections cannoises ont sorti leurs palmarès respectifs. Commençons avec la Semaine de la Critique qui a dévoilé ses deux prix du court. Pour rappel, le Jury était composé de Mia Hansen-Løve (Présidente), Brad Deane, Savina Neirotti, Johannes Palmroos & Lorna Tee.
Sélectionné à la 52e Semaine de la Critique, « Océan » d’Emmanuel Laborie montre la fin d’une enfance. Période si précieuse de notre vie, moment d’innocence et de découverte qu’Emmanuel Laborie réussit si bien à décrire à travers ce film qui mêle la douceur des souvenirs de vacances à la violence de la prise de conscience de l’âge adulte.
La Semaine de la Critique a dévoilé hier après-midi sa 52ème sélection de courts et de longs-métrages sur son site internet. Voici les titres des 10 courts de la Semaine qui seront présentés le mois prochain, pendant le Festival de Cannes.
Les infos cannoises commencent à tomber avant les différentes conférences de presse prévues ce mois-ci. Si Jane Campion sera à la tête du Jury des courts métrages et de la Cinéfondation, Mia Hansen-Løve présidera les Jurys du Prix Découverte du court métrage et du Prix Révélation France 4 à la Semaine de la Critique.
La Semaine de la Critique présentera cette année (16-24 mai) une compétition de 7 longs métrages (premiers et seconds films) issus du monde entier. Un nombre réduit de films pour de nombreuses projections (7 par film) : la Semaine offre une excellente visibilité publique, critique et professionnelle à Cannes. Elle tient à conserver un esprit d’ouverture en présentant également des oeuvres originales et inédites dans le cadre de 3 séances spéciales longs métrages (premiers et seconds films).
Premier film au rythme extrêmement maitrisé et aux dialogues ciselés, « Ce n’est pas un film de cow-boys » offre une relecture de « Brokeback Mountain » dans les toilettes d’un collège, après sa diffusion la veille à la télé. Porté par la grande justesse de ses comédiens, le film touche juste et se joue admirablement des clichés. Il a reçu le Prix du Jury Jeunes et le Prix Beaumarchais-Sacd au dernier Festival Paris Courts Devant.
Natalia Garagiola, jeune réalisatrice argentine, était à Cannes cette année pour présenter son deuxième court métrage, « Yeguas y cotorras », un film intime et sensible, lors de la 52e Semaine de la Critique.
Natalia Garagiola, petit bout de femme argentine, est venue pour la première fois cette année au Festival de Cannes afin d’y présenter, en compagnie de ses deux producteurs, son film « Yeguas y cotorras » sélectionné à la 52ème Semaine de la Critique. Sous sa carapace, la jeune réalisatrice semble finalement assez fragile et un peu perdue au cœur du plus grand festival de cinéma au monde. Lors d’une brève interview (d’autres, nombreux, attendent leur tour), elle nous a livré des clefs pour mieux comprendre son film, évoquant les conflits féminins au sein de la jeune aristocratie de Buenos Aires.
« La Bifle » , film décalé où il est question d’un règlement de compte à coups de « bites », réalisé par Jean-Baptiste Saurel et produit par Amaury Ovise, a connu sa première sélection à la 51ème Semaine de la Critique. À cette occasion, nous avions rencontré le réalisateur et ses deux comédiens principaux, Franc Bruneau et Vanessa Guide, sur la terrasse Nespresso du Festival de Cannes pour un entretien croisé, forcément « barré » et plein d’humour second degré.
Tout commence par la définition du mot « bifler » signifiant gifler d’un coup de pénis. Ensuite, le film de Jean-Baptiste Saurel comporte pas moins de 39 fois la prononciation du mot « bite ». À partir de là, on est en droit de se demander effectivement ce que veut dire ce film aux allures un tant soit peu vulgaires voire pornographiques. Ne nous fions pas aux apparences car Jean-Baptiste Saurel nous propose un court-métrage absolument surprenant, un réel ovni que les programmateurs de la Semaine de la Critique ont récemment sélectionné pour sa 51ème édition.
C’est en tant que réalisateur que la Semaine de la Critique va accueillir l’acteur américain Shia LaBeouf, déjà présent sur la Croisette pour son rôle dans « Lawless » de John Hillcoat, en Compétition Officielle. Plus connu du grand public pour ses rôles dans la série des « Transformers » et dans des films comme « Wall Street : l’argent ne dort jamais » d’Oliver Stone, Shia LaBeouf suscite un intérêt grandissant pour ses débuts derrière la caméra.
Section dédiée aux découvertes, la Semaine de la Critique a toujours apporté une attention particulière au court métrage, y compris lorsqu’il est le terrain d’expérimentation de cinéastes confirmés. Pour la Clôture de sa 51e édition, la Semaine met à l’honneur le travail sur le format court des cinéastes Tsai Ming-Liang et João Pedro Rodrigues avec deux films qui questionnent la temporalité à travers des espaces urbains.
Point de conférence de presse pour la Semaine de la Critique. Hier soir, la section parallèle du Festival de Cannes mettait en lumière sa sélection de courts et de longs métrages sur son site internet et son compte Twitter. Après de nombreux clics impatients, les internautes ont enfin pu découvrir les films retenus pour cette édition.
Lorsque le cinéma s’endimanche, il ne se pare d’aucun costume taillé sur mesure ni d’aucune cravate frivole, autrement dit il ne s’encombre pas de signes apparents du rituel social, dans l’attente des réjouissances religieuses ou du bal populaire. Ses habits sont plutôt ceux d’un vagabond sans âge, marchant à travers la ville pour marquer au sol la trajectoire déviante du monde. Les temps auraient-il changé ? Affirmatif. Les temps ne sont plus aux rites vitalisés mais aux rythmes lents des existences sans finalités, dégonflées, grisâtres. Le dimanche, non plus que le jour du Seigneur, est le jour du vide à combler.
Présenté en première mondiale à la Semaine de la Critique 2011 à Cannes (avant le long métrage « Walk away Renee » de Jonathan Caouette), « Mourir auprès de toi » donne à voir la maîtrise de Spike Jonze dans un genre où on ne l’attendait pas vraiment : l’animation traditionnelle.
Sélectionné à la 50ème Semaine de la Critique à Cannes en 2011, le court métrage d’Alex Piperno au titre imprononçable « La inviolabilidad del domicilio se basa en el hombre que aparece empuñando un hacha en la puerta de su casa » est un plan large fixe de 7 minutes sans dialogue. C’est un film éprouvant et caustique qui nous questionne sur la sécurité de nos « chez soi ».
De l’ingénierie au cinéma, il n’y a qu’un pas. Du cafard dominical à un film primé à la Semaine de la Critique aussi. Des raisons suffisantes pour rencontrer Valéry Rosier, réalisateur très spontané de « Dimanches », autour de l’ennui, du trouble, des comédiens non professionnels, du mélange entre fiction et documentaire et de l’improvisation.
Le court-métrage de la réalisatrice américaine Amie Siegel, Black Moon (USA, 2011), présenté à la Semaine Internationale de la critique, a les allures d’un « film d’horizons ». Horizon des collines dans un paysage de western californien traçant la fragile limite entre ciel et terre, horizon sur lequel avance des personnages sans but sinon tuer pour survivre, horizon de la trajectoire visuelle transformant l’outil cinématographique en un œil indépendant et inquiétant sur un monde devenu le symbole du néant.