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V comme Les Ventres

Fiche technique

Synopsis : Dans une société industrialisée où les hommes ne consomment plus que des aliments transgéniques, les assiettes révèlent bien des surprises.

Genre : Animation

Durée : 17’

Pays : France

Année : 2009

Réalisation : Philippe Grammaticopoulos

Scénario : Philippe Grammaticopoulos

Montage : Philippe Grammaticopoulos

Image : Philippe Grammaticopoulos

Musique : Georges Crumb, Pierre Schaeffer

Production : Haïdouk ! Films

Article associé : la critique du film

Les Ventres de Philippe Grammaticopoulos

Le Mangeur mangé

Avec son titre digne d’un roman de Zola, le film de Grammaticopoulos dépeint un univers gris et impersonnel où des scientifiques mettent au point des techniques qui permettent d’augmenter la production alimentaire. Sélectionné à Bruz, l’animation aux accents (sur)réalistes révèle l’angoisse grandissante de la société du trop plein.

Loin de simplement satisfaire un besoin primaire, la nourriture remplit le ventre déjà bien rond du héros anonyme qui reste sur sa faim lorsqu’il réalise que l’escargot qu’il mange n’est pas assez dodu. Il lui vient l’idée d’augmenter la production et la taille du limaçon pour le plaisir de ses papilles gustatives… et de son porte-monnaie.

Par le biais d’une dimension onirique et inquiétante qui n’est pas sans rappeler la peinture de Magritte, Grammaticopoulos fait apparaître une masse robotisée et déshumanisée. Dans une palette de couleurs froides, il décrit l’opulence et l’abondance non pas à la manière d’un Breughel qui la fait rimer avec jouissance mais plutôt à la manière d’un Orwell qui en soulignerait les travers décadents. Quant à la musique, dissonante à certains moments, elle colle aux images en 3D et encadre les émotions pour mieux les faire vivre.

Dans cette société mortifère, rien n’existe en dehors de la nourriture et l’homme aux idées lumineuses se retrouve par un malheureux concours de circonstances victime du procédé qu’il a mis en place. Quand l’arroseur est arrosé, le mangeur se voit mangé.

Marie Bergeret

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Annecy, 50 ans de cinéma d’animation

Il est peut-être curieux d’évoquer Annecy dans le cadre du focus Bruz. Annecy accueille un festival international depuis 50 ans, Bruz reçoit un festival national pour la première fois cette année. Il n’empêche, les deux événements défendent le cinéma d’animation, le court métrage, et des artistes jeunes comme confirmés. Et comme cette année, nous n’avons pas pu consacrer un focus à Annecy comme en 2009, nous profitons de l’actualité animée pour parler du DVD édité à l’occasion des 50 ans du festival.

Cette année, le festival d’Annecy fêtait donc son demi-siècle sous le signe des hommages, des invités et d’un coffret spécial sorti des presses pour l’occasion par Chalet Pointu, auteur d’un solide catalogue de DVD de courts métrages. L’éditeur est en effet habitué aux sorties de DVD anniversaires de différents festivals (Brest, Clermont-Ferrand, …) et aux coups de coeur exigeants et personnels (il est notamment à l’origine de la sortie des films de Svankmajer dont on vous reparlera très prochainement).

Sur ce coffret, figurent 40 films primés datant des années 60 aux années 2000 via 5 disques, à raison d’un DVD par décennie, recourant à des techniques très variées (dessin traditionnel, sur cellulos, peinture sur verre, marionnettes, éléments découpés, grattage sur pellicule, pâte à modeler, animation d’objets, …). Au fil des palmarès, on retrouve quelques mentions spéciales, des prix du public, du jury ou de la presse mais surtout des grand prix et même des grands prix ex aequo, comme par exemple trois films ayant remporté la récompense suprême en 1967 : The Breath (Le Souffle) de Jimmy T. Murakami (peinture sur verre, Grande-Bretagne), Klatki (Les Cages) de Miroslav Kijowicz (dessin sur cellulos, Pologne) et Arès contre Atlas de Manuel Otéro (dessin sur papier, France). Parmi les films importants de ce coffret, se trouvent les titres suivants choisis en toute subjectivité.

Lauréat du Grand Prix 1971 ex aequo avec Les autres aventures de l’Oncle Sam (Robert Mitchell, Dale Case, USA), L’Appel de Ryszard Czekala est un film audacieux pour son époque puisqu’il anime en papiers découpés une journée d’appel et la révolte de déportés dans un camp de concentration. Le film a son importance puisqu’il a été fait en Pologne et qu’il s’agit du premier film d’animation qui aborde sans fard le sujet de l’occupation et la brimade des opprimés. Ultra sobre, il joue avec les noirs, blancs et gris, et n’hésite pas à multiplier les axes de la caméra tantôt vers les prisonniers tantôt vers l’officier SS.

Grand Prix en 1983, Les Possibilités du Dialogue de Jan Švankmajer explorent les possibilités en animation en trois chapitres (dialogue objectif, passionné, épuisant). Le premier offre un joyeux bordel de matières, de nourriture, de pâte à modeler et d’animation d’objets (équerres, couverts, livres, enveloppes, dés à coudre, tubes de peinture, viande, pommes, ….). Chez Švankmajer, ça se rencontre, ça s’avale, ça se vomit dessus, ça se désintègre pour mieux se recrée : le maître de l’animation tchèque aime travailler autour du rythme, de la métamorphose, du chaos, de l’angoisse. Dans la deuxième partie, deux personnages en pâte à modeler se font face, se désirent, se désincarnent, se déchirent pour ne plus faire qu’un avec la matière. Dans la dernière possibilité, deux bustes en pâte à modeler installés l’un en face de l’autre se complètent en jouant à pierre-papier-ciseaux : l’un offre le dentifrice, l’autre la pâte, l’un, le beurre, l’autre le pain, l’un la chaussure, l’autre, le lacet, l’un le crayon, l’autre, le taille-crayon. Sauf que l’histoire se rebelle, que les éléments se désintègrent et que des couples imprévus se forment à l’infini: dentifrice-pain, taille-crayon, brosse à dents, crayon-lacet …. Il n’y a pas à dire : Švankmajer a de l’humour et s’en sert bien.

Du côté de l’Allemagne, relevons Équilibristes de Raimund Krumme, Premier Prix Spécial du Jury et Prix Fipresci en 87, un film en dessin sur papier, qui explore lui aussi les possibilités, mais plutôt celles d’un cadre, d’un fil et de plusieurs funambules. Plutôt beau et sobre, Équilibristes se définit par trois couleurs (blanc, rouge, noir) et travaille beaucoup avec les notions de perspective, de points de vue, de hors champ, d’invisible, de visible, et de bords. Les formes y sont simples, le trompe-l’oeil y est poétique et visuel, la musique y est minimaliste.

Prix Spécial du Jury en 2004 et récompensé d’un Oscar un an plus tard, Ryan de Chris Landreth est tout autre. Ce film canadien conçu en 3D raconte la vie de Ryan Larkin, auteur de plusieurs courts métrages ayant marqué le monde de l’animation, en leur temps (les année 70), et en proie désormais à ses souvenirs et à un mauvais penchant pour l’alcool. Le film se construit sur base d’interviews et donne vie à ces voix via des personnages étranges, désarticulés, parcourus de ligaments. Le film a son importante puisqu’il s’agit de l’hommage d’un homme pour un autre homme, mais aussi d’une interrogation sur le succès, la déchéance, la créativité et le manque d’inspiration.

Derrière un des derniers films de la sélection, se dissimule le très fin et très sensible La Maison en petits cubes de Kunio Kato. Cristal d’Annecy en 2008 et Oscar du Meilleur court métrage d’animation, ce film japonais fondamentalement poétique fait basculer son personnage principal, un vieil homme, dans ses souvenirs au fur et à mesure qu’il ouvre les “portes” de son passé enfoui et qu’il plonge dans les étages-cubes de sa petite maison installée dans les eaux maritimes. Mémoire, vieillesse, mélancolie, solitude, silences, émotions, … : Kunio Kato reconsidère avec brio la notion de condition humaine.

Voilà pour les coups de coeur. Un seul regret, peut-être. Certains films et certains réalisateurs cruciaux qu’on aurait eu envie de voir et qui font partie de la double histoire, celle de l’animation et celle du festival, viennent à manquer sur ce coffret. Parmi eux, citons seulement Youri Norstein, Bill Plympton, Barry Purves ou Nick Park, le créateur de Wallace et Gromit. On mettra ces oublis sur le compte du choix nécessaire et des questions de droits et on se contentera des titres présents. Tout en savourant le plaisir de bénéficier d’un support donnant à voir l’évolution de l’animation et mettant en avant des courts connus, ayant marqué des générations d’animateurs ou de simples spectateurs (La demoiselle et le violoncelliste de Jean-François Laguionie, David de Paul Driessen, Papillons de nuit de Raoul Servais, Brother d’Adam Eliott, …) comme rares, voire très rares comme par exemple Le Lion et la Chanson de Bretislav Pojar, un film tchèque tout en marionnettes et en poésie ayant très peu vieilli malgré ses cinquante ans.

Katia Bayer

Annecy, le coffret du 50e anniversaire. Edition : Chalet Pointu

P comme Les Perdrix

Fiche technique

perdrix

Synopsis : Un homme ramène deux perdrix à sa femme. Elle pense se régaler, elle est joyeuse. Mais son mari court inviter le chapelain pour les partager avec lui. Pendant ce temps, elle fait rôtir les deux perdrix qui deviennent de plus en plus appétissantes.

Genre : Animation

Durée : 6′

Année : 2009

Pays : France

Réalisation : Catherine Buffat, Jean-Luc Gréco

Scénario : Jean-Luc Gréco, Catherine Buffat

Image : Jean-Pierre Chaligne

Montage : Nathalie Pate

Décors : Catherine Buffat, Jean-Luc Gréco

Musique : Alexis Pecharman

Interprétation : Alexis Levy, Sophie Belfort, Claude Talus

Production : Les Films à Carreaux

Article associé : la critique du film

Les Perdrix de Catherine Buffat et Jean-Luc Gréco

Plus de douze ans déjà que le duo Gréco-Buffat livre avec une régularité de métronome un court métrage d’animation tous les deux ans soit six au total si vous êtes doué(e)s en maths. Avec « Les Perdrix », la surprise vient de la technique utilisée. Pour la première fois, c’est celle du papier découpé qui a été choisie par un duo qui travaillait jusqu’ici exclusivement en volume.

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Cette première leur réussit puisque le film gagne en liberté et en légèreté. Comme pour « La sacoche perdue » (2006), le film est inspiré par un fabliau (court récit du Moyen Âge) situé pour le coup de nos jours, le tout sous la forme d’une comédie musicale.

Le pitch du film est alléchant, les perdrix qui rôtissent au dessus du feu de cheminée aussi. C’est autour d’elles que tourne la broche tout comme l’histoire du film. La maîtresse de maison doit dresser la table pour l’arrivée du chapelain mais ne résiste pas à sa faim. Elle finira par suivre les conseils d’Oscar Wilde en cédant à la tentation et en dévorant les deux volatiles croustillants l’un après l’autre et en accumulant les mensonges pour dissimuler leur disparition.

Il ressort de ce fabliau une étrangeté, une bizarrerie quasi Burtonienne. Le personnage féminin incapable de contrôler ses pulsions fait redouter le pire, son mari double de volume et change de couleur tel un Hulk version rouge au gré de ses accès de colère, le chapelain visiblement ambitieux voyage en papamobile d’occasion : tous ces personnages portent en eux un grain de folie qui contraste avec les couleurs très vives des différents tableaux animés. La place laissée à la musique créée par Alexis Pecharman n’est pas étrangère à l’atmosphère du film. Le concert de voix a capella qui accompagne d’ailleurs « Les Perdrix » insuffle à ce très court récit (6 minutes) un rythme chanté et chantant.

Amaury Augé

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Appel à films pour la Péniche cinéma

La Péniche Cinéma recherche pour ses programmations à venir des films courts, exigeants (très courts, courts et moyens). Fiction, animation, expérimental et documentaire sont les bienvenus.

Envoyez vos films à : Gabriele Brennen (Programmation), 7 rue Jules Valles, 75011 Paris

La Péniche Cinéma est située dans le Parc de La Villette (face au Cabaret Sauvage), 69 bld mac Donald, 75019 Paris.

Infos : Gabriele Brennen
Email : gabriele.penichecinema[a]gmail.com
Tel : 09.54.73.00.95

Faites des courts, ouverture des inscriptions

Films acceptés :

– Films francophones terminés après le 1er janvier 2010
– Genres : fiction, animation et documentaire
– Support de projection 35 mm et tous supports numériques (DV, DV Cam, Mini DV, Beta Num, DVD…)
– Pays de production : France , Belgique, Suisse, Québec.

Inscription sur la plateforme des festivals : http://www.le-court.com/films_platform

Site du festival : www. cine-iris.com

Actu parue sur www.le-court.com

G comme Le garçon qui marchait à reculons

Fiche technique

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Synopsis : Andreas, neuf ans, ne se remet pas de la mort de son frère Mikkel dans un accident de moto. La famille déménage et Andreas change d’école, mais rien ne le console. Il parle à Likkel dans un talkie-walkie fabriqué par lui-même et une idée l’obsède : essayer de remonter le temps.

Genre : Fiction

Durée : 37’

Année : 1995

Pays : Danemark

Réalisation : Thomas Vinterberg, Bo Hansen

Scénario : Thomas Vinterberg, Bo Hansen

Image : Eric Zappon

Son : Hans Moller, Kristian Eidnes Andersen.

Musique : Nokolaj Egelund

Interprétation : Holger Thaarup, Rune Veber, Michelle Bjorn-Andersen, Christian Hjejle, Martin Brygmann, Agnès Obel, Thomas Kristensen, Steffen Odd Solvberg, Birger Bohm

Production : Nimbus Filmcentral

Article associé : l’interview de Thomas Vinterberg

D comme Dernier Tour

Fiche technique

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Synopsis : La dernière journée et la dernière nuit d’un jeune homme à Copenhague. Ses adieux à sa famille, ses amis, à la ville, à la vie.

Genre : Fiction

Durée : 33′

Pays : Danemark

Année : 1993

Réalisation : Thomas Vinterberg

Scénario : Thomas Vinterberg

Scénario : Bo Hr. Hansen

Interprétation : Ann Eleonora Jørgensen, Thomas Bo Larsen

Production : Danske Film School

Article associé : l’interview de Thomas Vinterberg

Thomas Vinterberg : « J’ai appris la limite à l’école et j’ai construit tout ce que j’ai fait depuis autour de cette manière de penser »

Connu pour le mouvement Dogme 95, un film devenu culte, Festen, et son amitié avec Lars von Trier, Thomas Vinterberg était récemment président du jury du deuxième festival européen des Arcs. Fort sollicité et contraint par un planning chargé, le plus jeune étudiant de la Danske Film School en son temps était bel et bien la star des montagnes. Moment volé avec le petit génie danois.

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© Jan Buus

A 16 ans, Vinterberg voulait être connu et devenir une rock star (25 ans plus tard, il en a d’ailleurs toujours le look). Il joue de la guitare avec un copain mais abandonne l’idée de la scène au profit d’un court métrage qu’il laisse inachevé. Quelques années plus tard, il tente la Danske Film School, un lieu d’apprentissage paraît-il formidable qui produit beaucoup de films. Pourquoi choisit-il cette école et pas une autre ? « Quand je me suis inscrit à l’école du Danemark, j’avais 19 ans et j’ignorais tout du cinéma. Je savais que c’était une formation très respectée dans le milieu et qu’elle avait un très bon niveau. A l’époque, j’avais fort apprécié certains des films qui y ont été réalisés. La Danske Film School a fondé la manière danoise de penser le cinéma qui consiste à utiliser les contraintes comme source principale d’inspiration. C’est sans doute pour cela, je pense, que certains courts métrages de cette école sont les films les plus forts que j’aie jamais vus. C’est parce qu’on est limité dans le temps, qu’il faut créer un impact à l’intérieur du cadre dans une durée de 30 a 40 minutes par exemple. J’ai tout appris dans cette école. »

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"Dernier tour"

La question de la limite est intéressante quand on sait à quel point le Dogme, le manifeste qu’il a mis en place en 95 avec Lars von Trier et qu’il a abandonné dix ans plus tard, prendra ce mot en considération. En son temps, le Dogme réclamait un tournage en décor et lumière naturels, une caméra au poing ou à l’épaule, un refus des artifices, des effets spéciaux et des produits standards, un format en 35 mm, et un cinéma plus proche du réel que de la fiction.

D’où vient d’ailleurs la remise en question des règles et l’intérêt de Vinterberg pour la limite ? Réponse de l’intéressé : « Tout ce qui s’est fait au Danemark pendant les années 90 concernait la limite. Le Dogme traitait de la limite, et Jorgen Leth, notre plus grand documentariste, aussi. Ce qu’il fait est en quelque sorte ce que fait un peintre : il choisit trois ou quatre couleurs et à partir de là, il met en place un minimum de règles et ironiquement jouit d’une grande liberté d’action. C’est ce que j’ai appris de l’école et j’ai construit tout ce que j’ai fait depuis autour de cette manière de penser. »

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"Le garçon qui marchait à reculons"

Pendant ses études, Vinterberg réalise un premier film pas mal remarqué dans les festivals et nominé aux Oscars, Dernier Tour qu’il considère comme son meilleur film et un deuxième, son film de fin d’études, Le garçon qui marchait à reculons, qui a eu le mérite d’arracher les larmes des spectateurs de Clermont-Ferrand et de Brest où il a remporté les prix du public respectifs. Certains s’en souviennent encore et en parlent volontiers avec émotion et plaisir dans les brasseries parisiennes. Les deux films abordent la séparation, le premier entre un homme et une ville, le second entre deux frères. Pour l’anecdote, au moment de Dernier Tour, Vinterberg cherche à s’extraire des contraintes de l’école en faisant un film avec peu de moyens et repense son scénario quinze jours avant le tournage. Il confie le cadre de son film à un type doué en taï chi pour être au plus près de ses comédiens, caméra à l’épaule. En voyant le film, von Trier appelle Vinterberg et lui demande comment il a fait. Les poussières du Dogme s’installent petit à petit.

Pour le deuxième film, une autre astuce apparaît : « Ecrire Le garçon a été très difficile parce que je voulais écrire une histoire a propos de rituels et d’obsessions sauf que je ne savais pas comment la raconter. Je voulais également faire un film sur l’adieu, la mort et la séparation. Une semaine seulement avant de rendre le scénario, j’ai trouvé le moyen de combiner toutes ces idées. Les pensées de ce garçon sont remplies de rituels comme lorsque vous commencez à faire un film sur la base de certaines règles. » En ces temps là, Vinterberg dirige des jeunes comédiens danois. Plus tard, pendant sa période américaine, il tournera avec Joaquin Phoenix, Claire Danes et Sean Penn (It’s All About Love) et Jamie Bell et Bill Pullman (Dear Wendy). En arrivant sur un plateau, il refuse les choses figées. Ce qui l’intéresse, c’est que ses comédiens soient tangibles et qu’en travaillant avec eux, il crée de la vie et parvienne à mettre de la folie dans leurs yeux. Cela, il l’a appris sur ses courts.

Interview réalisée par Katia Bayer

Consulter les fiches techniques de Dernier Tour et Le garçon qui marchait à reculons

Thomas Rosso : « Pensez tout de suite à l’Europe ! »

Responsable de l’édition DVD chez Why Not Productions, Thomas Rosso a encadré le Village des Ecoles au festival des Arcs, un projet passerelle entre le monde protégé et replié des écoles et le monde inconnu et extérieur des professionnels, à destination des apprentis réalisateurs et producteurs européens. Entretien.

Pourquoi le festival a t-il eu envie de mettre les écoles de cinéma en avant ?

Dès le début du projet, les fondateurs ont eu envie qu’une partie du festival soit consacrée aux écoles de cinéma européennes. Une des spécificités de l’Europe est d’avoir un réseau très dense d’écoles où une bonne partie des professionnels ont été formés. Du coup, on a tout de suite essayé de réfléchir à un événement autour des écoles de cinéma qui ne serait pas juste un autre festival du film d’écoles. On voulait développer un lieu de travail et d’échange qui soit lié aux événements professionnels, notamment au Village des Coproductions, que le festival accueille.

On a eu envie d’inviter des élèves ou d’anciens élèves récemment diplômés des grandes écoles de cinéma européennes pour qu’ils rencontrent aux Arcs des professionnels plus chevronnés, pour qu’ils leur montrent les films qu’ils ont réalisés et leurs projets peut-être déjà écrits, en cours d’écriture, de développement ou de financement. L’idée, c’est qu’ils pensent tout de suite à l’Europe, qu’il envisage une optique européenne plutôt qu’une optique nationale -souvent celle des écoles de cinémas.

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Vous invitez des réalisateurs mais aussi des producteurs issus de ces écoles. Pour quelles raisons ?

Il se trouve que je viens de la production. En travaillant à la Fémis, j’avais remarqué que c’étaient toujours les réalisateurs qui étaient invités dans les festivals, mis en avant, et primés, alors que les producteurs, censés avoir de l’argent, étaient obligés de se payer leurs billets de train et de dormir sur les canapés ! Comme ce sont de jeunes producteurs qui ne sont souvent pas encore producteurs au sens exact, qui n’ont souvent pas encore de société, qui sont encore en formation, ils n’ont pas encore tous les attributs qu’on peut imaginer d’un producteur c’est-à-dire justement l’argent.

L’intérêt de ces gens, en venant aux Arcs, c’est de rencontrer un certain nombre de distributeurs européens, d’agents, de vendeurs internationaux, de fonds régionaux, d’institutionnels, de mécanismes d’aides, de sources de financement, … Comme le festival est petit et qu’on est tous logé au même endroit pendant une semaine, ils vont avoir des rendez-vous avec des gens importants et les recroiser sur un télésiège, au dîner, au bar, …. Tout de suite, un autre rapport va se mettre en place et des liens vont se nouer.

Le Village des écoles regroupe la Fémis, la London Film School, l’Académie de Cinéma et d’Art Dramatique de Budapest et l’École nationale du Film Danois. Comment se fait-il que ces quatre écoles soient liées alors qu’il y a énormément d’écoles de cinéma et parfois plusieurs dans leurs pays respectifs ?

De plus en plus d’échanges, de programmes dans les festivals ou les écoles se mettent en place. En ce qui concerne les Arcs, on accueille cette année le Low Budget Film Forum qui est un programme existant depuis trois ans dans plusieurs pays partenaires et qui regroupe ces quatre écoles-là. On ne les a pas choisies, mais on a choisi le programme en lui-même, notamment parce que les écoles nous intéressaient.

Vous pourriez vous ouvrir à d’autres établissements ?

Oui. Je pense que l’année prochaine, on va essayer de faire quelque chose de plus large avec plus d’écoles. Pour l’instant, on expérimente tout un tas de choses, on accumule de l’expérience, on se nourrit les uns les autres.

Vous proposez un certain nombre de courts au Village des Ecoles. Ce ne sont évidemment pas tous les films de ces quatre formations. La sélection s’est-elle faite dans les écoles ?

Oui, chaque école a sélectionné entre deux et quatre projets, plutôt sur les longs que sur les courts.

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Cette année, vous avez noué un partenariat avec Dailymotion. Pourquoi avoir mis des films d’étudiants en ligne et donné la possibilité aux gens qui n’y ont pas accès de les voir ?

Les films d’écoles sont surtout vus par des gens qui sont intéressés par le court métrage. L’idée avec Dailymotion, c’était d’ouvrir cet accès au grand public. De plus, la qualité de l’image s’est révélée hallucinante, du coup, on a eu envie de profiter de ce média-là, de relayer quelque peu le travail de ces écoles sur Dailymotion.

Mais en même temps, toutes les écoles ne jouent pas le jeu d’Internet. Aucun film de la Fémis se trouve sur Dailymotion…

Je pense que c’est lié aux conditions; il y a un an, on n’avait pas la même qualité de visionnage sur Dailymotion que maintenant. Par ailleurs, il y a un problème de droits. Les écoles ne négocient pas forcément les mêmes droits notamment au niveau de la musique, et dans une école publique comme la Fémis, on prend très au sérieux les règles de la profession donc c’est aux élèves de négocier les droits. Et quand il s’agit de le faire avec Universal pour un court, ce n’est juste pas possible !

Il y a encore peu de courts métrages aux Arcs. Pourquoi ne bénéficient-ils pas d’une compétition pareille à celle des longs métrages ?

Le court est présent dans le panorama, dans les films d’écoles, mais n’est effectivement pas mis en avant comme le long. Nous en sommes juste à la deuxième édition du festival et une compétition de courts représente autant de travail qu’une compétition de longs sauf qu’en termes de visibilité et de rapport aux professionnels, ce n’est pas pareil. On essaye de fonctionner par étapes, et j’espère qu’il y aura plus de courts métrages dans les prochaines éditions. Le problème : ça prend deux minutes d’avoir une idée mais des mois de travail pour la concrétiser  !

Propos recueillis par Katia Bayer

Article associé : Le reportage sur le Village des Ecoles : Territoire(s) européen(s)

Un festival c’est trop court, ouverture des inscriptions

Conditions pour postuler :

– Genres : Animation, Documentaire, Expérimental, Fiction
– Produit à partir du 1er janvier 2010
– Format de projection : 35mm, 16 mm, Beta num, Beta SP, DV cam, Mini DV (Son en double bande non admis)
– Tout format de prise de vue
– Pays de production : Albanie, Allemagne, Andorre, Autriche, Belgique, Biélorussie, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Chypre, Croatie, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, France, Grèce, Hollande, Hongrie, Irlande, Islande, Italie, Kosovo, Lettonie, Lichtenstein, Lituanie, Luxembourg, Macédoine, Malte, Moldavie, Monaco, Monténégro, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Rép. Tchèque, Roumanie, Royaume Uni, Saint-Martin, Serbie, Slovaquie, Slovénie, Suède, Suisse, Turquie, Ukraine, Vatican.

– Les films non francophones doivent être sous-titrés en Français ou en anglais

Inscription sur la plateforme des festivals : http://www.le-court.com/films_platform

Site du festival : www.nice-filmfest.com

L comme Listening to the Silences

Fiche technique


Synopsis : « Deux personnes vivent dans ma tête : moi et un intrus ». Roy entend des voix depuis plus de 30 ans. Il sent une présence qui lui parle et qui prend le contrôle de son esprit et de son corps.

Réalisation : Pedro Flores

Scénario : Pedro Flores

Genre : Documentaire

Durée : 11′

Année : 2009

Pays : Royaume-Uni

Image : John Craine

Son : James Hills

Montage : James Barrett

Interprétation : Roy Vincent

Production : London Film School

Article associé : le reportage Territoire(s) européen(s)

Article associé : le reportage Territoire(s) européen(s)

H comme Hideaway

Fiche technique


Synopsis : Fin septembre, à l’intérieur de la demeure familiale. Les enfants jouent à cache-cache pendant que les adultes jouent aux cartes ou répètent une valse. Dorothy se cache derrière les tentures de la chambre de la grand-mère. Elle observe par la fenêtre et est témoin d’étranges comportements.

Réalisation: Szocs Petra

Scénario : Szocs Petra

Genre : Fiction

Durée : 7’

Année : 2009

Pays : Hongrie

Image : Dobos Tamás

Musique : Csengery Dániel

Montage : Sós Henrietta

Interprétation : Bodnár Dóra & Farkasinczki Mária & Páll Zsolt & Parti Nóra & Krisztik Csaba

Production : University of Theatre and Film de Budapest

Article associé : le reportage Territoire(s) européen(s)

C comme Cold Grow

Fiche technique


Synopsis : La situation sociale de ceux qui vivent en marge de la société, après l’avènement du troisième millénaire, vue à travers le quotidien de deux gamins des rues à l’âge ado. Un village d’épaves de voitures, de sacs en plastique, de cabanes de planches et de zinc, où vivent les sans-abri.

Réalisation: Mihaly Schwechtj

Scénario : Mihaly Schwechtj

Genre : Fiction

Durée : 16’

Année : 2009

Pays : Hongrie

Image : Máté Herbai

Musique : Tibor Kiss

Son : Imre Madácsi

Montage : Lili Makk

Interprétation : Dávid Györgyfalvi , László Káldy , Roland Haraszti

Production : University of Theatre and Film de Budapest

Article associé : le reportage Territoire(s) européen(s)

Territoire(s) européen(s)

En dehors des réjouissances davantage remarquées (compétition officielle, panorama européen, focus dédié au cinéma danois), le Festival de Cinéma Européen des Arcs 2010 propose au Village des Ecoles une sélection non moins remarquable de quinze courts métrages réalisés dans les écoles de cinéma en Europe dont neuf (cinq films hongrois, deux britanniques, un croate et un français) sont visibles en ligne.

Il s’agit bien d’un programme remarquable donc, d’abord par la présence écrasante de courts-métrages venus de l’est — espace incontestablement fertile du cinéma contemporain. Remarquable aussi par la force des sujets traités (l’éducation, la relation entre les générations, la prostitution, l’angoisse face à la mort) ainsi que par les perspectives radicales par lesquels ils sont transmis. Trouvant une poésie humaine au milieu d’une réalité a priori hostile, ces films semblent offrir aux spectateurs des « expériences spatiales », l’espace devenant une cellule de résonances psychologiques, sociales et politiques.

Mobilité géographique et sensible

Des deux jeunes garçons de Cold Grow (Mihaly Schwechtj, Hongrie) qui traversent les banlieues mal famées de Budapest au vieil homme qui marche dans le paysage bucolique de Listening to the silences (James Barett, Royaume-Uni), les personnages s’inscrivent dans un déplacement géographique signifiant. En effet, que ce soit dans un univers urbain, ou bien un paysage naturel, les personnages ne semblent agir que par poussées physiques successives, démarches fragiles, courses ininterrompues dans l’espace. Racontant l’histoire de deux voyous aux alentours de Budapest qui tentent de trouver de quoi survivre par le vol et le marché noir, Cold Grow — le film le plus troublant de la sélection — fonde son organisation narrative sur l’errance. Les personnages déambulent sans jamais trouver une véritable position, ni spatiale ni sociale. L’errance est ici à comprendre au sens d’une incapacité pour les deux garnements à définir les valeurs sociales et morales de la société, d’où le meurtre final qu’ils commettent sans impunité.

Dans un style tout autre, Epilogue (Balazs Loth) étudie également ce cycle infernal selon les mouvements fantasmés d’un meurtrier avant son exécution à mort (par empoisonnement). Inscrit dans un climat aussi obscur que fantomatique, le film figure une traversée en enfer qui trouve son achèvement dans la mort physique. Il ne s’agit plus d’errance mais d’une course de l’imagination, d’une projection mentale violente faisant face au processus mortel. Par ailleurs, dans The Cheap Copy (Virag Zomboracz, Hongrie), les images dévoilent l’intérieur d’une piscine publique pour mieux traiter le rapport claustrophobique que cet espace peut entretenir avec un individu. En ce sens, la mise en scène insiste sur l’incessant mouvement qui animent les baigneurs tandis que la réflexion philosophique sur la peur, récitée en voix-off, dépose sur le désordre apparent un voile d’angoisse. Ici, ce n’est plus l’errance mais le flux. Dans les trois cas, la spatialisation des sujets renvoie à une négativité.

Néanmoins, la trajectoire des personnages peut s’avérer positive, voire salvatrice. Notons le plan initial et le plan final de Naked Pact (Orsi Nagypal) qui montrent la protagoniste féminine, une institutrice qui se prostitue pour vivre, en train de marcher dans une gare souterraine comme pour signifier un changement possible de trajectoire. Le mouvement peut donc mener vers une prise de conscience, et le trajet opéré par le protagoniste silencieux de The portrait of you (Pierre-Alain Giraud, Royaume-Uni) en est également la preuve. Dans Laundry (Nicole Volayaka, Royaume-Uni), tout autant, bien que le film travaille autant le mouvement que la fixité, le retour de la vieille femme du marché, plan par lequel le film débute, semble signifier l’acceptation d’une solitude. Ici, la marche à pied débouche sur une acceptation de soi-même, de son identité et de son âge. Réalisant le portrait d’un vieil homme, le film Listening to the silences adopte un dispositif dont le sens renvoie également à un salut. L’intérieur d’une maison filmé en travelling, fixant une chaise vide, puis un escalier, et enfin un homme assis; telle est la situation initiale du film. Le lent déplacement de la caméra semble renvoyer au passé de l’homme, atteint de folie pendant quelques années de sa vie. Le film insiste, dans sa progression, sur la mise en mouvement de l’homme. Nous le voyons sortir de sa maison, marcher sur un chemin de campagne, tandis que sa parole en voix-off énumère les étapes de son exclusion mentale et sociale. Aussi le dispositif permet-il de distinguer les gestes qu’il accomplit avec une grande acuité ainsi que la présence de la nature dont le vent et le feu sont deux manifestations. Ainsi, la mise à distance de la folie et la résurgence de la parole trouvent écho dans l’ « expérience spatiale » du vieil homme.

En vérité, seul un film prend la notion de mobilité comme point central de sa mise en scène. Il s’agit de Hideaway (Petra Szocs, Hongrie), le plus beau film de la sélection, raconte un après-midi dans une demeure rurale, baigné dans un noir et blanc magnifique proche des films de Bela Tarr. Suivant plus particulièrement les mouvements d’une petite fille, nous sommes d’emblée plongés dans un univers à la fois réaliste et poétique. Toutes les formes de jeu y sont réunit : le cache-cache, la danse, le jeu de dés, etc. La mobilité des êtres, en fait, est progressivement remplacée par la mobilité du regard de la jeune fille. Celle-ci étant désormais dans sa « cachette » (qui donne son nom au film), le point de vue interne s’impose; la vision et les attentes du spectateur se lient à celles de la protagoniste. Lorsqu’elle perçoit une scène de ménage par la fenêtre, lorsqu’elle croit à la mort de la grand-mère, le spectateur est dans un état de perception mouvante. Puis, la mise en scène se délie du point de vue interne pour reprendre son autonomie, marquée par de longs travellings. Finalement, cette balade spatiale figure avec subtilité l’économie interne d’une demeure familiale autant que la perception complexe de l’enfance sur le monde environnant.

Intérieur / Extérieur

Si les « expériences spatiales » auxquelles nous font participer ces films apparaissent prégnantes, c’est sans doute parce qu’il s’agit pour la plupart de huis-clos. L’exiguïté d’un espace donne l’occasion, en effet, de se focaliser sur les gestes, sur les traits des visages, mais aussi sur les déplacements internes. Naked Pact (Orsi Nagypal, Royaume-Uni) s’organise autour d’un bar de call-girls et épouse, à l’exception du premier et du dernier plan, la forme du huit-clos. Il en est de même pour Hideaway, ayant une maison pour seul décor, pour The Cheap Copy, tourné dans une piscine, ainsi que pour Épilogue, tourné dans les sous-sols d’un immeuble, transformés dans le film en sorte de « cavités » aussi noires que la violence qui anime le meurtrier. Tous ces films jouent sur le thème de la claustration physique et, par extension, sur les effets (peur, angoisse) qu’elle provoque mentalement.

Dans les autres films, il s’agit davantage de questionner l’intériorité et l’extériorité selon un va-et-vient singulier. Les deux protagonistes de Cold Grow se déplacent de l’intérieur vers l’extérieur, et vice-versa, sans jamais considérer ce mouvement comme le passage d’un espace privé à l’espace public. D’une certaine manière, l’espace dans sa totalité leur appartient. Cette porosité entre « privé » et « public » contribue à installer le spectateur dans un univers indistinct, socialement et moralement, et à mettre en exergue la dimension pathétique de la situation.

Alors qu’à l’image, le protagoniste de Listening to the silences suit une trajectoire allant de l’intérieur de la maison vers l’extérieur, se libérant de sa chaise comme de sa folie antérieure, le ton intime de la parole en voix-off est maintenu dans une intériorité. Le film se donne même comme objectif de restituer la « voix intérieure » de l’homme et, par là même, de lui rendre la raison que sa folie menaçait de faire disparaître.

Portraits complexes, ces films témoignent à leur manière du présent. Soulevant la question des désirs de deux générations opposées, de l’exclusion sociale, de la peur et de la folie qui guettent, ils tracent un monde plein d’attentes, faussées par la perception, mais aussi de frustrations. Parmi eux, nous retiendrons plus particulièrement Cold Grow et Listening to the silences.

Le territoire européen continue de s’agrandir, celui du cinéma aussi. Si comme le dit la voix-off à la fin de The Cheap Copy, « l’ici et le maintenant sont pertinents », alors ces neuf regards sur la société ne font que confirmer la vitalité et la justesse de ce(s) territoire(s).

Mathieu Lericq

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Autres films disponibles sur www.dailymotion.com/festivaldesarcs

Article associé : l’interview de Thomas Rosso, responsable du Village des Ecoles

Bruz, les résultats

Catégories films pros

Grand Prix du Court métrage professionnel : Mei Ling de François Leroy et Stéphanie Lansaque

Mentions spéciales : Au bal des pendus de Johan Pollefoort et Fard de Luis Briceno et David Alapont

Prix de la presse et Prix Emile Reynaud : Je criais contre la vie. Ou pour elle de Vergine Keaton

Mention spéciale attribuée par le jury de la presse : Hubert l’homme aux bonbons de Marie Paccou

Prix de la Jeunesse : Fard de Luis Briceno et David Alapont

Prix SACEM : Alain Cure pour Stretching de François Vogel

Catégories films d’écoles

Grand Prix du Court métrage étudiant : Je en Jeu de Guillaume Bourrachot

je

Mentions spéciales : Georges de Gaëlle Lasne et Maxime Granger et Sauvage de Paul Cabon

Mention spéciale également attribuée au compositeur Mathieu Balanant pour la composition originale du court métrage étudiants Parade de Pierre Emmanuel Lyet

Mention spéciale attribuée par le jury de la presse : Mémoires de chiffons de Marie-Pierre Hauwelle

memoire

Prix du Meilleur film de fin d’études SACD : ex-aequo :

Ru de Florentine Grelier

et Parade de Pierre Emmanuel Lyet