On effleure la beauté d’un film non seulement dans sa propension à offrir une vision transparente du monde mais également dans la valeur donnée à l’imaginaire des personnages, c’est-à-dire à la possibilité de voir figurer l’univers mental du protagoniste à l’écran. Dans le cas de “Noise” (littéralement “Le bruit”), un court-métrage inclassable mêlant les techniques du stop-motion, du dessin, et de l’incrustation virtuelle, il s’agit de laisser poindre visuellement les sensations d’un homme isolé dans une chambre.
Un travail audiovisuel où le son tient le rôle principal. Les bruits qui s’immiscent dans l’appartement du protagoniste font l’objet de son interprétation, générant des images aléatoires qui entrent en interaction. Privés de leur corrélation visuelle, les sons évoquent des images qui sont souvent à cent lieues de leur source réelle.
Réal. : Przemyslaw Adamski
Animation, 7′, 2011
Pologne
En France, la formation au cinéma d’animation se porte bien. La Poudrière, les Arts Déco, Les Gobelins, l’EMCA, Emile Cohl, l’ESMA, Supinfocom Arles… Autant de noms ronflants pour des écoles prestigieuses qui accompagnent les talents émergents des films d’animation de demain. L’Association Française du Cinéma d’Animation (Afca) s’est récemment associé à la promotion de cette jeune création en dédiant une compétition spécifique à ces films de fin d’études lors de son Festival National du Film d’Animation de Bruz.
Bien partie pour devenir illustratrice, Emilie Mercier est devenue animatrice grâce à une petite annonce évoquant le festival Anima. Son premier film, « Bisclavret », mêlant vitrail, lai et (in)fidélité, a remporté le Prix Média et le Prix Emile Reynaud au dernier festival de Bruz. Entretien autour des bonds dans le temps, des univers propres aux auteurs et du langage des oiseaux.
Suzan et Duayne Cleveland ont tout pour être heureux. Tout… sauf une vie sexuelle épanouie. En désespoir de cause, ils décident de partir dans le désert pour un voyage initiatique sensé raviver leur flamme. Pendant qu’ils sont partis, leurs deux employés chargés de s’occuper de la maison vont connaître une passion torride dans leur chambre à coucher… d’où la tempête.
Réal. : Juliette Marchand et Laurence Arcadias
Animation, 11’25 », France
2011
Une dame, épouse d’un Baron, s’aperçoit que son mari s’absente souvent et le questionne : il lui avoue qu’il se dénude et devient Bisclavret. Transformé en loup, il saccage, pille et tue. Effrayée et prise de dégoût, la dame révèle ce secret à un chevalier qui lui fait la cour depuis longtemps…
Réal. : Emilie Mercier
Animation, 14′, 2011
France
C’était l’invité discret, attentif et incontournable du festival d’animation de Bruz. Venu avec sa compagne, la scénariste Anik Le Ray, présenter leur film commun, « Le Tableau », sorti en salle en novembre, Jean-François Laguionie, bien connu en courts (« La demoiselle et le violoncelliste », « Une bombe par hasard », « L’acteur », « La Traversée de l’Atlantique à la rame », …) et en longs (« Gwen ou le Livre des Sables », « Le Château des singes », L’île de Black Mór ») est revenu sur sa rencontre avec Paul Grimault, le travail du mime, l’importance de l’animation, de l’émotion et du dessin libre.
C’est en terre bretonne, dans la petite ville de Bruz située à quelques kilomètres de Rennes, que le Festival National du Film d’Animation a eu lieu du 7 au 13 décembre. Entre deux séances, on a pu assister à une apéroterview, une leçon de cinéma ou encore aux secrets de fabrication de films courts. Des professionnels qui expliquent leur démarche, des amateurs curieux, des écoliers, et des lycéens constituant le jury « jeunes » du festival, tel est le public que l’on rencontre dans l’enceinte du Grand Logis de Bruz.
On dit que les chiens ne veulent pas causer de chagrin à leurs maîtres et qu’ils quittent leur maison quand ils sentent leur mort approcher. Personne n’a jamais vu où meurent les chiens. Où vont-ils ? Nul ne le sait.
Réal. : Svetlana Filippova
Animation, 12′, 2011
France
Dans le huis clos d’une salle de bain, une jeune femme happée dans l’engrenage de son quotidien tente de trouver la sérénité, un temps perdu.
Réal. : Flora Molinié
Animation, 3’32 », 2011
France
Adapté d’une nouvelle « Douchetchka » de Tchekhov. Au gré des intempéries, La Douce perd et trouve de nouveaux compagnons. Si la perte de l’un la désempare sincèrement, elle se console très vite avec un autre. Tous font l’affaire, ce qu’elle cherche avant tout, c’est de pouvoir s’oublier et ressembler à l’autre.
Réal. : Anne Laricq
Animation, 8’50 », 2011
France
Au fond d’une tranchée de la Première Guerre Mondiale, un soldat paralysé par la peur tente de s’évader en transposant la guerre dans un monde jouets.
Réal. : Pierre Ducos, Bertrand Bey
Animation, 8’30 », France
2011
Reflet de la diversité de la production française, le Festival national du film d’animation de Bruz (petite ville située pas bien loin de Rennes) s’occupait il y a un bon mois de faire découvrir, aux pros et amateurs d’animation, des créations imagées récentes et plus anciennes, telles que « Le Tableau » de Jean-François Laguionie, des sélections de courts, des programmes thématiques, des visites des studios d’animation, et des secrets de fabrication, pour ne citer que ceux-ci. Pour la deuxième année, Format passait sa tête courte au festival.
Mentionné plusieurs fois dans notre dossier consacré à Marek Skrobecki, le studio d’animation Se-ma-for méritait bien un feuillet à part, d’autant plus que son président, Zbigniew Żmudzki, était aussi de passage à Paris au mois de décembre pour participer au Carrefour de l’animation.
Animateur polonais reconnu, rattaché au légendaire studio Se-ma-for, Marek Skrobecki, est l’auteur du conte poétique « Danny Boy », lauréat du Métrange du Format Court au festival Court Métrange de Rennes. Début décembre, il était à Paris pour présenter ses films dans le cadre d’une rétrospective organisée par le Carrefour de l’Animation, au Forum des images. Entretien particulier dans un espace rose et feutré de la Salle des collections.
Il y a quelques jours, s’est terminé le sympathique festival d’animation de Bruz que nous avons découvert l’année passée. Deux catégories de films y sont en compétition : les films pros et les films d’étudiants. En attendant notre dossier spécial consacré à cette manifestation mettant l’univers animé et national en perspective, découvrez le palmarès ainsi que trois jolis films en accès libre.
À travers la rétrospective des courts métrages de Marek Skrobecki présentée au Forum des images il y a dix jours, vingt ans de films, de recherche, de travail, d’exigence et de créativité ont pu être approchés, avec l’agréable sensation d’avoir découvert un vrai auteur ainsi qu’un univers à part dans le secteur de l’animation européenne.
Parabole iconoclaste sur l’expérience de l’attente, de l’espoir et de la réalisation dans la durée.
Réal. : Marek Skrobecki
Animation, 2010, 16’41 »
Pologne
Deux humains, un homme et une femme, existent à l’intérieur de mannequins. Ils ne sont vivants que lorsque l’oiseau qu’ils nourrissent apparaît sur le rebord de la fenêtre. Un jour, l’oiseau ne vient pas…
Réal. : Marek Skrobecki
Animation, 1992, 11′
Pologne