Le film de la semaine : Helsinki-Tehran de Azar Saiyar

Genre : Documentaire, 22′, 2009, Ecole des arts et design d’Helsinki.

Synopsis : Helsinki-Tehran est un essai cinématographique sur l’immigration et sa mémoire. A travers les gestes, les paroles et les émotions qui en découlent et qui traversent les générations années après années.

Entre Helsinki et Teheran, beaucoup de kilomètres, mais aussi un climat bien différent. Ce qui rapproche des pays lointains, ce sont les hommes. Azar Saiyar, réalisatrice finlandaise, est née sur le sol finlandais d’un père iranien. Proche de celui-ci elle ne connaît la culture iranienne que par son père et les sporadiques voyages qu’elle y a effectués.

Court-métrage distribué chez AV-Arkki, centre de distribution cinématographique finlandais, Helsinki-Tehran relate les origines d’Azar Saiyar, réalisatrice du film. Ce film « autobiographique » fait le lien entre passé et présent, entre génération ancienne et future. Se situant elle-même dans cet entre-deux, la réalisatrice est le liant entre sa fille et son père, le gage de la mémoire.

L’histoire de famille se confond de temps en temps avec l’histoire d’un pays. Ici, l’histoire d’une vie, c’est l’histoire d’une famille, émigré d’Iran vers la Finlande, à l’aube d’une révolution. Une identité double persistante, entre un pays natal (Iran) et un pays d’accueil (Finlande) pour le père. Un pays natal (Finlande) et un pays d’origine (Iran) pour la réalisatrice, un pays natal et un pays d’origine lointain pour sa fille, Dunja.

Le résultat ressemble à une autobiographie expérimentale par l’utilisation de diverses méthodes cinématographiques comme l’utilisation de films d’archives, de la VHS ou même de l’animation par des procédés de collages. Ce travail de mémoire pose des images et des mots sur l’identité de la réalisatrice et celle de sa famille. Helsinki-Tehran est un film touchant datant de 2009, mais qui reste d’actualité lorsque l’on pense aux différentes crises migratoires que l’Europe vit, à vécu ou vivra encore, mais aussi celles que d’autres continents vivent ou vivront également.

Azar Saiyar apporte sa contribution à l’acceptation et à la compréhension de ce qu’est l’être humain du 21ème siècle dans son histoire et sa géographie : une personne aux multiples cultures qui bouge, se forme et se construit tout au long de sa vie avec des origines différentes, des langues différentes et des mondes différents. Une ode au multiculturalisme en somme.

Clément Beraud

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