La Vie parisienne de Vincent Dietschy

C’est simple, le ping-pong. On réussit à faire ping quand l’autre fait pong – Rémi à Pierre

Lauréat du Prix Jean Vigo 2012 (avec« La Règle de trois » de Louis Garrel), présélectionné aux César 2013, « La Vie parisienne » de Vincent Dietschy fait partie des films français phares de cette année. Drôle et pétillant comme un Tic-Tac citron, ce moyen-métrage nous a très vite épatés, par sa légèreté, ses nombreux effets et son trio d’acteurs irrésistible. En le revoyant pour la énième fois sur grand écran, dernièrement à la clôture du Festival de Vendôme, une bonne lubie nous a donné l’envie de revenir sur ce film multi-facettes.

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En couple depuis des années, Pierre et Marion, tous les deux enseignants, se rendent chaque semaine au square pour jouer au ping-pong. Lors d’une partie, ils tombent nez à nez avec Rémi, l’amoureux d’enfance de Marion. Si la vie du couple est bien (trop) tranquille et dénuée de toute folie, celle de Rémi est complètement trépidante. Celui-ci dort dans les parcs, travaille dans un palace, et fréquente du beau monde. Très vite, Rémi affole les habitudes, la monotonie du couple et les sentiments de Marion.

« La Vie parisienne » foisonne de bonnes idées, tout au long de ses 37 minutes. Du générique coloré au découpage chapitré, des arrêts sur images au choix musical, de la saveur des dialogues au jeu de cadres perpétuel, des fantasmes en tous genres au génial duel au ping-pong, le film surprend et amuse plus d’une fois son spectateur. La spécificité du film doit beaucoup aussi à ses comédiens, tous les trois parfaits. Serge Bozon, réalisateur et comédien, joue Pierre, un homme peureux, jaloux, maniaque et rationnel. Milo McMullen, actrice-chanteuse, est la belle Marion, une femme tour à tour boudeuse, amoureuse, fière et objet (de son propre chef). Estéban, enfin, interprète avec un naturel déconcertant Rémi, un abstinent sexuel nonchalant et spontané, faisant preuve d’un déhanché sans pareil sur les tables de ping-pong de la capitale.

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Après avoir tourné un long-métrage plus conventionnel, une histoire d’amour entre Géraldine Pailhas et Christopher Thompson (« Didine », 2008), Vincent Dietschy s’est fait plaisir, on le sent, en petit comité et entre amis. Jouant sur plusieurs tableaux (l’amour, l’amitié, le sexe, la lassitude du couple, l’intrusion d’un élément perturbateur, la comparaison des existences), « La Vie parisienne » est une comédie sentimentale assurément réjouissante, l’un des moments forts de cette année, comme on vous l’annonçait en prélude. À Format Court, on sait à quel point les courts métrages souffrent d’un manque de visibilité. Alors, si vous avez l’opportunité de voir ce film aujourd’hui, dans le cadre du Jour le plus court, ne le manquez pas.

Katia Bayer

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Article associé : l’interview de Vincent Dietschy, Milo McMullen et Estéban

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