Szelest de Leszek Korusiewicz

Les (mur)mur(e)s ont des oreilles

Étonnant que ce “murmure” polonais qui s’ouvre sur un jardin d’Eden résolument enfoui dans le doute et les non-dits.

La nature engloutit le quotidien d’un couple, qui se retrouve à échanger des banalités pour éviter les sujets sensibles, ceux qui fâchent et qui blessent car ils ne trouvent pas les mots pour les exprimer. L’arrivée d’un élément déclencheur, un autre couple, beaucoup plus jeune, beaucoup plus libre, beaucoup plus sensuel vient perturber les deux tourtereaux et les ébranler jusqu’à les retrancher aux confins de leurs fondations fragiles, vulnérables et bancales. C’est que chacun se sent attiré par l’un pour sa force ou par l’autre pour sa dangereuse sensualité. Tout est permis quand rien n’est dit. Autour de tout cela, un univers, sauvage, beau irrésistible et primitif qui en plus de leur faire écho, laisse transparaître les fissures et les failles qui s’agrandissent à mesure que les protagonistes se côtoient.

Ce film de fin d’études est remarquable autant dans ce qu’il met en évidence que dans sa manière de le raconter. L’image, le montage, le son sont inévitablement au service de l’intention du réalisateur de montrer les murs fragiles qui parfois s’érigent autour de ceux qui s’aiment.

Marie Bergeret

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