La Révolution des crabes d’Arthur de Pins

C’est une bonne situation ça, crabe ?

La vie est plutôt paisible en Gironde. Après y avoir honoré le patrimoine culturel (vins, châteaux, huîtres, bastides, crépinettes,…), le touriste se repose sur la plage, inconscient du drame que connaît l’un de ses résidents légitimes : le pachygrabsus marmoratus. Appelé communément chancre mou ou, plus souvent, crabe dépressif, celui-ci est raillé depuis 120 millions d’années à Arcachon comme à Tizac-de-lapouyade (canton de Guîtres) par les tourteaux et autres habitants maritimes.

Comment voulez-vous donc crâner lorsque pendant toute votre vie de crustacé, vous avez dû respecter la ligne droite qui vous a été attribuée ? Carrés, pas beaux, puants, même pas bouffables, ces bestioles-là n’ont pas le droit de pouvoir tourner, contraintes de toutes leurs pattes de se déplacer toute leur vie selon la même trajectoire. L’une d’entre elles, devenue philosophe (une première dans la mer), reconsidère pourtant les choses et redonne un semblant de dignité à ses potus pachygrabsus marmoratus.

Anim’ en noir et blanc réalisée en Flash, perle d’humour noir au sujet plus que décalé et à la voix-off impayable, « La Révolution des crabes » a rallié en son temps (2004) de nombreux festivals à sa cause : Anima, Annecy, Ottawa, … . Lille également où le film a remporté le Prix du public et une mention du jury en 2005 et où il vient d’être projeté à l’occasion des dix ans du festival. A l’époque, Arthur de Pins préparait une version longue de sa révolution (« La Marche des crabes »). On l’attend plus que jamais, tant la cause de ces crabes cons et rebelles nous tient à cœur.

Katia Bayer

Consulter la fiche technique du film

Accéder au site de « La Marche des crabes » : www.lamarcheducrabe-lefilm.com

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