Ripple de Paul Gowers

One ordinary man, one chicken, one egg, one extraordinary day

Sous pression, l’individu peut se révéler étrange et son quotidien peut paraître infernal… . « Ripple » (Prix du Public au Festival Silhouette) est une descente vertigineuse vers l’incroyable, captée à merveille par Paul Gowers.  Réalisé en deux jours et quatre nuits, avec sept acteurs et dans le seul but de divertir, le film du cinéaste britannique retrace les tribulations fâcheuses mais néanmoins irrésistibles d’un jeune homme bien sous tous rapports.

« Ripple » (cascade) est une comédie noire sur le hasard et le destin inspirée d’un jour de la vie du réalisateur, animée par le burlesque des frères Coen et imprégnée de la géniale personnalité de Billy Wilder. Rien que ça.

Un homme, une route, un blues bien rythmé et…un œuf qui vient s’écraser énergiquement sur le pare-brise d’une voiture. Tel un battement d’ailes de papillon, le zygote liquéfié sur la vitre avant de la BM du fringant trentenaire aura pour effet de déclencher une aventure inoubliable et peu ordinaire.

Au fil de la journée, celui-ci est victime d’une accumulation de faits malchanceux et de situations glauques qui finissent par le pousser vers un extrême à la fois sordide et burlesque, comme lorsqu’en pleine nuit, au beau milieu de nulle part, il est aidé par un bon samaritain aux mains tachées de sang.

Cet univers tragi-comique, Paul Gowers arrive parfaitement à le transmettre grâce à une maîtrise de  la photo et du montage reflétant l’état d’esprit du héros qui se montre de plus en plus frustré et angoissé. Le blues du chanteur Jawbone agit quant à lui comme contrepoint aux mésaventures vécues. Ces différents décalages permettent d’augmenter la perception de la subjectivité du personnage principal auquel il n’est pas difficile de s’identifier.

Doté d’une mise en scène fluide et dynamique, « Ripple » réussit le pari de ne jamais ennuyer son public et de le surprendre le plus possible. La chute est à l’image de tout le film : un coup de poing joyeux en plein visage.

Marie Bergeret

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