La Drumul Mare (La Vie est dure) de Gabriel Sîrbu

Sélectionné dans plusieurs festivals dont celui de Clermont-Ferrand, le film « La Drumul Mare » (La Vie est dure) du réalisateur roumain Gabriel Sîrbu décrit la rencontre fortuite de deux individus sur fond de clichés et d’abus de situation.

Dans les rues embouteillées de Bucarest, au volant de sa voiture, une jeune femme aisée (Claudia Prec) se fait surprendre par un jeune homme (Andi Vasluianu) qui tente de lui dérober son sac à main. Au moment où la police fait irruption, il se retrouve malgré lui à occuper le siège passager et à se transformer en moniteur d’auto-école.

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L’opposition : c’est peut-être le mot clé du film de Gabriel Sîrbu. Une opposition liée aux rapports de classes, de sexe et, de pouvoir. Elle, petite bourgeoise apprêtée, sous la coupe de son père, soumise en apparence ; lui, délinquant gauche, mal rasé et machiste. Pour eux, de manière différente, la vie est dure. C’est aussi le cas pour un troisième personnage : un mendiant se faisant passer pour invalide.

Si le sujet de « La Drumul Mare » semble a priori plutôt simple, son traitement, lui, peut tout de même être qualifié d’original. L’agression fait place à une leçon de conduite, le mendiant, en chaise roulante, se met miraculeusement à marcher ou à courir selon les circonstances, la jeune fille se révèle plus manipulatrice que manipulée, tandis que le voleur se soumet progressivement aux caprices de sa « victime ». Rien ne se passe comme prévu; l’arroseur est arrosé.

Malgré un titre qui laisse présager une réalité potentiellement sombre, le film choisit un registre divertissant, humoristique, léger et décalé. Il touche le spectateur par sa simplicité, son traitement singulier des clichés, et sa positivité. Mais aussi par sa capacité d’évasion, tellement nécessaire dans la vie et au cinéma.

Adi Chesson et Katia Bayer

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