Chaud Lapin de Flora Andrivon, Soline Béjuy, Maël Berreur, Géraldine Gaston et Alexis Magaud

« Chaud Lapin », film d’animation de cinq élèves de Supinfocom (Arles), évoque en quelques minutes une histoire vieille comme le monde : celle de la femme délaissée et humiliée qui décide de re-prendre sa vie en mains.

Il était une fois une femme serpent qui partageait la vie d’un homme sanglier un peu rustre. Monsieur est préoccupé par sa maquette de bateau et ne supporte ni le moindre coup de vent ni la moindre interruption conjugale. Heureusement, madame a un amant bienveillant, incarné ici par un lapin fougueux. Le couple adultérin semble bien décider à profiter de cet amour interdit et à ne pas se laisser gâcher la vie par ce mari bien encombrant. La suite et fin ? Un savant mélange d’humour noir et de dérision qu’il serait dommage de dévoiler.

C’est dans le cadre d’une pièce assez froide que se déroule la majorité de l’action : en installant cuisine et salle à manger dans le même espace, les réalisateurs de ce court métrage s’offrent la possibilité de multiplier les points de vue tout en laissant l’action se dérouler. D’un côté attablé (ce qui est assez ironique compte tenu de l’évolution du scénario), le mari sanglier n’a d’yeux que pour sa maquette de bateau ; dans un accoutrement bien domestique qui plus est, à savoir charentaises et gilet d’un autre temps. De l’autre côté, l’épouse serpent prépare le dîner en compagnie de son amant lapin, et tous deux profitent de la moindre absence du mari pour littéralement se sauter dessus.

Le scénario, somme toute assez simple, offre cependant un dénouement habile et plutôt caustique, le tout sans un seul échange de parole mais avec une bande son efficace et percutante de précision. La principale qualité de ce court métrage cependant est sans nul doute son esthétique. Les détails du bateau en maquette, le grain des vêtements et des peaux des animaux, ainsi que les arrière-plans et les décors sont assez bluffants à la fois lisses et texturés.

Sélectionné dans plusieurs festivals (Angers, Poitiers et Clermont entre autres), « Chaud Lapin » offre à ses jeunes réalisateurs un avenir prometteur. Un bon début pour un film de fin d’études.

Géraldine Pioud

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