Instead of Abracadabra de Patrik Eklund

Comédie suédoise et décalée sur la magie, la famille, et la séduction, « Instead of Abracadabra » a obtenu, au dernier Festival du court métrage de Bruxelles, le Prix du Public et celui d’interprétation masculine pour le comédien Simon J. Berger (ex-aequo avec Harry Treadaway, pour « Love you more », de Sam Taylor-Wood). Découvert un lundi, en fin de séance, à 23h30, le film de Patrik Eklund a permis aux spectateurs de quitter les sensations qui les gagnaient, film après film : léthargie, sommeil, et ennui (biffer toute mention inutile).

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Patrik Eklund n’est pas un inconnu sur la scène festivalière. Son deuxième film, « Situation Franck », faisait partie des sept courts métrages sélectionnés par la Semaine de la Critique en 2007, et sa dernière réalisation, « Slitage  » (“Seeds of the fall”), a retrouvé cette année, la bienveillance des sectionneurs du Palais Miramar. Entre les deux, « Instead of Abracadabra », lui, a plutôt obtenu les faveurs du festival de Sundance.

À 25 ans, Tomas est un rêveur. Si ses jours se ressemblent, entre son père revêche, sa mère ingénue, et son tracteur orange, il n’a de cesse d’entretenir un désir cher, celui de devenir un magicien professionnel. En attendant la gloire, il développe son côté gothique, multiplie les démonstrations risquées, répète à loisir sa formule magique personnelle (“Chimay!”), et tente de séduire sa nouvelle voisine, avec des tours douteux et foireux. Méfiant, Bengt, le père de Tomas, ne conçoit la magie que comme un hobby, et souhaite ardemment que son fils exerce un vrai métier.

Au dernier festival de Bruxelles, l’originalité et l’humour de « Instead of Abracadabra » a contrasté avec les nombreux films déprimants, par leur sujet, traitement, et/ou forme, de la compétition, nationale comme internationale. Si le succès de ce film tient à ses formidables interprètes, il doit beaucoup à l’affection que porte le réalisateur Patrik Eklund aux antihéros, aux absurdités du quotidien, aux accidents du hasard, aux dérèglements du couple, et à l’humour burlesque.

Katia Bayer

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