Tous les articles par Katia Bayer

K comme Khouya (Mon frère)

Fiche technique

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Synopsis : Trois sœurs, un frère et leur mère ; tels sont les protagonistes de « Khouya », un huis-clos qui se déroule dans un intérieur algérien ordinaire. Le frère bat ses sœurs, et la mère le laisse faire. Quand l’une de ses filles refuse un mariage arrangé pour elle, c’est le drame. La violence atteint alors un point de non retour…

Genre : Fiction

Durée : 17’

Année : 2010

Pays : Algérie

Réalisation : Yanis Koussim

Scénario : Yanis Koussim

Images : Jean-Marie Delorme

Son : Julien Sicart

Montage : Pauline Dairou

Interprétation : Sonia, Samia Meziane, Anya Louanchi, Salima Abada, Nabil Asli

Production : Damia Films, MD Ciné

Article associé : le reportage sur la compétition internationale au FIFF

P comme Les Poissons

Fiche technique

Synopsis : Trois jeunes femmes passent une dernière journée entre amies…

Genre : Fiction

Durée : 5’

Année : 2009

Pays : Canada

Réalisation : Jean Malek

Scénario : Jean-Philippe Payette

Images : Jean Malek

Montage : Jean-Sébastien Létourneau

Musique : AMIINA

Interprétation : Stéphanie Lapointe, Vanessa Pilon, Nastassia Markiewicz

Production : Jean Malek enr., Kino00

Article associé : le reportage sur la compétition internationale au FIFF

La compétition nationale au FIFF

Le temps d’un week-end, le FIFF a réuni nombre de petits films aux voix lointaines, douces et graves venues des différents coins de la Francophonie. Dans la compétition nationale où 15 films concouraient, l’inflexion était parfois excessive, tremblante, hésitante et maladroite mais elle s’est tout aussi bien montrée jouissive, vraie, profonde et torturée. Aperçu de cinq cris de cœur.

Caniche de Noémie Marsily et Carl Roosens

Un clebs tout émoustillé par une revue féminine d’où s’échappent des conseils de beauté désuets, un coiffeur zoophile et des « Desperate housewives » endimanchées. Quoi de plus naturel en somme ? Rien ne l’est plus dans l’univers de Marsily/Roosens… Le duo d’illustrateurs nous livre une joyeuse animation, libre de toute contrainte narrative classique. Un trait souple et crayonné, presque enfantin, auquel s’ajoutent des photos de visages collées nonchalamment sur des bourgeoises rigides, reflète le décor idéal d’un esprit délicieusement dérangé. À l’image de la citation de Céline qui clôt le film, cette courte démonstration animée des amours canines unit absurdité, humour et nihilisme. Oui, sans aucun doute, l’amour, c’est l’infini mis à la portée des caniches, mais des caniches qui ont leur dignité, eux !

Pour toi, je ferai bataille de Rachel Lang

Délicat et sensible, proche d’un cinéma intimiste à la Doillon, ainsi se présente le film de fin d’études de Rachel Lang, issue de l’IAD. Lauréate du Léopard d’argent à Locarno, la Strasbourgeoise se sert du langage cinématographique pour exprimer les doutes d’une jeune fille paumée qui trouve dans le service militaire un guide rassurant. Le film ne serait qu’une ode à cette structure spartiate et polémique s’il ne dépassait pas grandement son sujet par une mise en scène résolument confidentielle. La réalisatrice réussit tout simplement à aller au-delà du paraître pour atteindre l’être dans sa fragilité et sa vulnérabilité dans une histoire où l’armée n’est finalement qu’un prétexte à un texte bien plus profond, plus existentiel, plus métaphysique. Car Lang nous parle d’elle-même, de nous, d’une jeunesse sacrifiée prête à faire des choix extrêmes pour trouver un sens à sa vie, tout en restant si vraie. Une vérité qui se confirme dans l’interprétation à fleur de peau de Salomé Richard. Avec un souci du ton juste, une fraicheur et une spontanéité naturelles, l’actrice porte le film sur ses frêles épaules et s’offre sans retenue à une caméra qui tente invariablement de lui ouvrir le cœur.

Na wewe de Ivan Goldschmidt

Dans la région des mille collines, par un matin calme de l’année 1995, la vie de Jean-Luc Pening, agronome belge installé au Burundi, bascule dans le noir. Une balle dans la tête, tirée à bout portant lui ôte la vue. Sur l’écran noir de ses nuits blanches, il rêve de dénoncer l’absurdité de la guerre dans un récit simple et touchant. « Na wewe », signifiant « toi aussi » en kirundi, est une histoire essentiellement humaine, sans amertume ni rancune qui met en scène l’assaut de passagers d’un mini-bus par des rebelles, désireux de séparer les membres de la compagnie selon leur appartenance ethnique. Les acteurs, non professionnels pour la plupart, interprètent une situation fictive maintes fois vécue dans leur réalité d’autochtones. L’expérience cinématographique apparaît dès lors comme une réelle catharsis permettant d’exorciser les démons du passé. Malgré une tension palpable tout au long du film, face à un conflit absurde et dénué de sens, Pening et Goldschmidt ont pris le parti de l’humour. Un humour qui déconcerte dans un premier temps, mais qui fait très vite place à l’empathie pour des personnages criants de sincérité.

Nuit blanche de Samuel Tilman

Quotidiennement, des sauveteurs interviennent en haute montagne pour aider des touristes égarés ou en danger. Tous les jours, des hommes et des femmes tentent de réussir l’impossible pour sauver des vies. Nuit blanche raconte quelques heures dans la vie de Serge, l’un de ces « surhommes », en une fiction habilement réalisée par l’auteur de Voix de garage. Grâce à un montage dynamique, on passe de la centrale où se trouve Serge, lieu de chaleur et de réconfort à l’hostilité nocturne de la montagne qui emprisonne en son sein, Ariane et deux de ses amis. La nuit tombe, le vent glacial annonce un redoutable blizzard et les trois solitudes n’ont plus qu’une voix humaine, celle de Serge, pour les réchauffer, pour les réconforter. Même si au fond de lui, il sent que les chances de les garder en vie sont faibles. Le contraste des lieux et le choix de ne jamais montrer les victimes forcent le spectateur à adopter le point de vue de Serge et à se retrouver à attendre comme lui, les nouvelles d’Ariane qui surviennent au compte goutte. Suspense et confinement contrastent avec l’immensité de cette nature immaculée, sorte de paradis perdu qui peut aussi se montrer terrible et impitoyable.

Thermes de Banu Akseki

Avec son second opus, Banu Akseki confirme son talent de réalisatrice et sa volonté de faire un cinéma social qui se démarque fortement de ses aînés. Thermes ou la violence des échanges en milieux humides nous plonge dans les abysses d’une relation mère/fils problématique. La mère (admirablement interprétée par Sophia Leboutte) sombre dans l’alcool, le fils, quant à lui, est dans un mutisme proche de l’autisme. Et dans cette impossibilité de communiquer, chacun se côtoie tout en restant dans sa bulle. Lorsque Joachim gagne des places pour les thermes de Spa, c’est tout naturellement qu’il invite sa mère dans ce lieu de détente et de bien-être. Il faut croire que Banu aime filmer les femmes dans le désarroi, « Songe d’une femme de ménage » montrait une nettoyeuse turque, en proie à une crise existentielle. À l’instar de Cassavetes qui filme Gena Rowlands dans Une femme sous influence, Akseki capte la déchéance physique et psychique de la mère en un magnifique plan-séquence à travers le spa. Le luxe et la quiétude des lieux contrastent violemment avec son mal-être. Et si seule la dignité vaut la liberté, pour la cinéaste, seule l’immersion complète permet de refaire surface !

Marie Bergeret

FIFF 2010

Du 1er au 8 octobre, la 25ème édition du Festival du film francophone de Namur a consacré cinq séances aux courts métrages en compétition, ainsi que de nombreuses autres projections accompagnant les longs, une mise en valeur importante de la production du genre court à travers le monde de la francophonie.

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Retrouvez dans ce Focus :

La critique de « Aglaée » de Rudi Rosenberg (France)
La critique de « Nola » de Askia Traoré (Tchad/France)
Le reportage sur la compétition internationale
Le reportage sur la compétition nationale
Le Palmarès du court métrage
La sélection des courts

Nos anciens sujets relatifs aux films hors compétition :

La critique de « Avant les mots » de Joachim Lafosse, Belgique
La critique de « Dounouia » d’Olivier Broudeur et d’Anthony Quéré, France
La critique de « Madagascar, carnet d’un voyage » de Bastien Dubois, France
L’interview de Bastien Dubois

Et d’autres sujets à venir…

Der Da Vinci Timecode – Gil Alkabetz

With Der Da Vinci Timecode, screened at this years Silhouette Festival in Paris, animation director Gil Alkabetz proposes a highly sophisticated and inventive animation of Da Vinci’s Last Supper.

On the backdrop of a fiercely neo-baroque soundtrack signed Alexander Zlamal, the Germany-based Israeli director, Gil Alkabetz works up an innovative exercise in deconsctruction and reconstruction of what is probably the best-known Da Vinci painting after the Mona Lisa. Alkabetz finds curious details from The Last Supper, which he reshapes freely so as to weave new narrative fragments into an iconography deeply ingrained in the Western imagination: a play of gestures, accusatory glances and chaotic movements leading gradually towards the central figure of the Christ who, with one raised finger, silences the crowd, before the scene zooms out to a wide shot of the painting such as we know it.

Alkabetz does indeed draw on the excessive media attention and mystification showered upon Da Vinci’s works in recent years. In the film’s synopsis, he speaks of discovering “secret movements” in the Cena. However, this cryptic dimension is soon surpassed. First of all, making the most of the painting’s one-point perspective and the almost theatrical frontality of the subject, Alkabetz manages to attract the spectator-as-voyeur and attributes the painting with a dramatic tension. With the help of a rigorous editing technique, similar to that of Soviet montage, the director breaks from the bounded static frame of the canvas to create a cyclic, almost perpetual motion, thereby instilling a frenzy in the otherwise placid, solemn subject. At the same time, the choreography of gestures brings about a whole new narrative text to the work (which incidentally was also used by Peter Greenaway in 2008 for his installation “Nine classic paintings revisited” in which he “animates” the tableaux with sundry lighting effects).

Much like Duchamp’s LHOOQ, Der Da Vinci Timecode questions the conventional reading of classic art. But unlike the nonconformist considerations of Dadaism, Alkabetz uses a more postmodern approach which aims at perceiving a work differently and drawing new meaning from it. One might almost think the moral of Alkabet’z’s story is: “Let us not make a song and dance about the Florentine master, but instead savour his art for what it is. Amen! »

Adi Chesson

Festival du Cinéma latino-américain

Pour sa 7e édition, le Festival international « Itinéraires » images et réalités de l’Amérique latine aura comme thème central : « 2010, bicentenaire de plusieurs indépendances latino-américaines, et le centenaire de la Révolution mexicaine ».

La programmation de cette 7ème édition portera « un regard rétrospectif et contemporain sur les luttes passées et présentes qui conduisent les peuples à se libérer et à revendiquer leur souveraineté politique, économique, sociale et culturelle ».

 Programmation de courts

– Presidio Modelo de Pablo Alvarez Mesa – Colombie / Canada
– No me ama de Martín Piroyansky – Uruguay / Argentine
– Livros no quintal de Vinicius Cruxen – Brésil
– Una historia si nombre de Dairo Cervantes – Colombie
– Marina la esposa del pescador de Carlos Hernandez – Colombie
– Um Animal menor de Pedro Harres et Marcos Contreras – Brésil
– Salida de los obreros de la fabrica de Carmen Guarini – Argentine

Où ? : Espace MAGH, rue du Poinçon 17, 1000 Bruxelles
Quand ? : du 11 au 19 octobre 2010

Découvrez la programmation et d’autres informations utiles sur le site du Festival.

FIFF 2010 : le palmarès du court

Compétition internationale

Bayard d’Or du Meilleur Court Métrage – Prix François-Bovesse : « Lord » d’Adrian Sitaru (Roumanie)

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Prix du Jury : « Aglaée » de Rudi Rosenberg (France)

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Compétition Nationale

Prix du Meilleur Court Métrage : « Caniche » de Noémie Marsily et Carl Roosens (Belgique)

Prix du Jury : « Dissonance » d’Anne Leclercq (Belgique)

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Prix de la Meilleure photographie : Sara Sponga & Digital Graphics pour le film « Le Concile Lunatique » de Christophe Gautry et Arnaud Demuynck (Belgique/France)

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Prix d’interprétation : Catherine Grosjean pour le film « L’Heure bleue » de Michael Bier et Alice De Vestele (Belgique)

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Prix du public : « Nuit Blanche » de Samuel Tilman

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Soirée Bref, « Carte blanche au 25ème festival de Brest »

Rendez-vous incontournable du nouveau cinéma, le Festival européen du film court de Brest célèbre cette année son 25e anniversaire. Avec plus de 48 000 entrées, il est le deuxième événement cinématographique dans sa catégorie en France, s’avérant un véritable lieu de découverte de talents. Pascale Ferran, Lukas Moodysson, Michel Gondry, Jean-Marc Moutout, Joachim Lafosse y ont notamment été révélés.

La sélection rassemble quelque 200 films, surtout des œuvres de fiction qui composent la compétition. Au menu de sa prochaine édition : le cinéma britannique et une rétrospective des meilleurs courts européens des 25 dernières années.

Bernard Boulad, directeur artistique

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Ménage de Pierre Salvadori (France, 1992, 35 mm, couleur, 12 mn)

Syn. : Blanche est une maniaque du ménage ; Colette, après avoir passé une nuit blanche très mouvementée, lui rend visite…

Kill the Day de Lynne Ramsay (France/Royaume-Uni, 1996, 35 mm, couleur, 17 mn. VOST français)

Syn. : Glasgow, 1996. Des journées à tuer, de l’argent à trouver, une peine de prison à tirer, et la drogue toujours là, comme solution et comme menace.

Smáfuglar (Les moineaux) de Rúnar Rúnarsson (Islande, 2008, Beta SP, couleur, 15 mn. VOST français)

Syn. : Une nuit d’été lumineuse où un groupe de jeunes adolescents passe de l’innocence à la dure réalité de l’âge adulte.

Nue de Catherine Bernstein (France, 2008, 35 mm, couleur, 8 mn)

Syn. : Une femme est nue. Elle est filmée par sa fille qui s’attarde sur des détails de son corps.

Universal Spring de Anna Karasinska (Pologne, 2009, Beta SP, couleur, 17 mn. VOST anglais)

Syn. : Des tranches de vies saisies lors d’une journée de printemps dans une tour d’HLM évoquent la fragilité de la vie.

Le signaleur de Benoît Mariage (Belgique, 1997, 35 mm, noir et blanc, 18 mn)

Syn. : Le “vieux” est pensionnaire dans l’hospice d’un petit village. Il n’a plus guère qu’un plaisir : tirer au sort laquelle des quatre tartines qui composent son repas il mangera en premier…

Infos : Soirée Bref, « Carte blanche au 25ème festival de Brest » : mardi 12 octobre · 20:30 – 22:00 – Séance à 20h30

MK2 Quai de Seine – 14 Quai de la Seine – 75019 Paris – M° Jaurès ou Stalingrad – Entrée payante

T comme Translating Edwin Honig : A Poet’s Alzheimer’s

Fiche technique

Synopsis : Un engagement émotionnel avec le poète et traducteur Edwin Honig, un homme dont la vie était composée de mots mais qui est maintenant souvent limitée aux sons.

Genre : Documentaire

Durée : 19′

Pays : Etats-Unis

Année : 2010

Réalisation : Alan Berliner

Scénario : Alan Berliner

Image : Ian Vollmer

Son : Bill Seery

Correction Couleur : Mónica Savirón

Production : Alan Berliner

Article associé : la critique du film

Translating Edwin Honig : A Poet’s Alzheimer’s d’Alan Berliner

Etre et ne plus être

Alan Berliner, à ne pas confondre avec Alain Berliner (réalisateur belge) et avec Alan Berliner (avocat de Columbus/travailleur social à Seattle/photographe de Los Angeles) consulte régulièrement ses albums de famille et creuse du côté de ses racines lorsqu’il se met en tête de faire des films considérés par la critique et le public comme drôles/intimistes/expérimentaux/identitaires.

Entre autres à l’origine d’un documentaire fascinant, « The Sweetest Sound » qui fait le point sur son patronyme et ses homonymes, Alan Berliner (le « vrai », le réalisateur indépendant de Brooklyn) est également l’auteur d’un film-portrait sensible et profondément universel, « Translating Edwin Honig : A Poet’s Alzheimer’s » projeté actuellement au festival de New York .

Pendant quatre ans, le réalisateur a rendu visite à son cousin, ami et mentor Edwin Honing, un poète et traducteur, atteint de la maladie d’Alzheimer. À travers un découpage en chapitres, il filme de près un homme de 91 ans, en proie à d’importantes pertes de mémoire et de langage, qui ne se rappelle plus celui qu’il a été. Patiemment, Berliner interroge Honing, revient à la charge, reformule ses questions, le confronte à des contre-vérités. Assis dans son fauteuil, son homologue, beau et digne, a bien des moments de lucidité et de conscience mais il ne peut se raccrocher au moindre souvenir (« I remember what I’ve forgotten and I forget what I’ve remembered »). Toutefois, Honing, le poète de jadis, a conservé son humour et un sens du rythme, des mots et de la musicalité.

La pertinence de ce court tient à son humanité et son montage. « Translating Edwin Honig : A Poet’s Alzheimer’s » est loin d’être un film voyeur et obscène sur la vieillesse et le déclin de l’esprit humain. Tout au contraire, c’est une preuve d’amour cinématographique (Berliner aime Edwin même si celui-ci a oublié qui il l’est et quels rapports ils entretenaient par le passé) qui suscite l’empathie par son sujet omniprésent à l’image, qui constitue un essai éclairé sur la dignité des personnes âgées et offre un regard sans fard et concessions sur ce mot mi-étrange mi-barbare que représente celui d’ »Alzheimer ». Grâce à des coupes fréquentes et à des inserts répétitifs, Berliner joue avec les nombreux plans, sons et mots capturés par la caméra de son directeur photo, Ian Vollmer, pour livrer un portrait incroyablement vivant de son ami filmé à différents stades de sa maladie.

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Toute réalisation renvoie à soi. Travaillé par les notions d’identité et de mémoire (dans tous les sens du terme), Berliner, en filmant Honing, ne peut s’empêcher de penser à son grand-père et son père atteints des mêmes symptômes dans leurs dernières années de vie ainsi qu’à sa propre angoisse éprouvée face à la vieillesse et à la perte de mémoire. Il imagine aussi que Honing n’aurait pas rejeté l’idée d’être filmé, comme si il offrait au monde « un dernier geste poétique ». Courant 2011, ce geste devrait gagner en intensité vu que Berliner est en train d’achever « Lost in Memory Lane », un long métrage centré sur la perte de mémoire et sur la personnalité de son oncle, qui a donné en cours de route le film actuel. La curiosité est de mise, tant l’émotion éprouvée devant son dernier travail est puissante.

Katia Bayer

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Le Cartoon d’Or est attribué à Krokodill

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Syn. : Une ancienne vedette d’opéra doit se déguiser en crocodile pour amuser les enfants dans un centre commercial. Il exprime sa frustration en se comportant de manière grossière, jusqu’au jour où il fait la rencontre d’une femme fatale et d’un… crocodile.

Le jury composé de Joanna Quinn (Royaume-Uni), Valérie Schermann (France) et Géza M. Tóth (Hongrie) avait sélectionné 5 finalistes parmi 29 films. Les autres finalistes étaient : « A Family Portrait » de Joseph Pierce, « Angry Man » de Anita Killi, « Logorama » de H5 (François Alaux, Hervé de Crécy et Ludovic Houplain, et « The Tale of Little Puppetboy » de Johannes Nyholm

A comme All Flowers in Time

Fiche technique

Synopsis : Un signal maléfique apparaît sous la forme d’une émission de télévision néerlandaise. Les filles et les garçons aux yeux rouges se mettent à penser qu’ils peuvent devenir d’autres personnes à leur plus grand plaisir.

Genre : Expérimental

Durée : 12′

Pays : États-Unis

Année : 2010

Réalisation : Jonathan Caouette

Scénario : Jonathan Caouette

Image : Jonathan Caouette

Interprétation : Chloë Sevigny, Chandler Frantz

Montage : Jessica Brunetto

Son : Scott Hirsch

Production : Tarnation films, Quintessence Films

Articles associés : la critique du film, l’interview de Jonathan Caouette

All Flowers in Time de Jonathan Caouette

Jusqu’à aujourd’hui, Jonathan Caouette était connu pour être l’auteur d’un seul film, le déjà culte « Tarnation » (2003), un documentaire-phénomène sur sa relation avec sa mère, qui fit le tour des festivals du monde entier. Paradoxalement un film somme d’un cinéaste à peine né et aussitôt proclamé par la presse et les festivaliers comme l’auteur américain à suivre. Jonathan Caouette aura mis plusieurs années à surmonter la pression et l’attente que suscitaient ses futurs projets. D’abord, en réalisant un autre documentaire, mais de commande celui-là, sur un festival de rock, « All Tomorrow’s Parties » (2008) qui remet le pied à l’étrier au jeune prodige attendu au tournant.

Venu plus tard et longuement fantasmé, son premier film de fiction est plutôt un court. « All Flowers in Time » (2010), qui tire son titre d’une chanson de Jeff Buckley et Elizabeth Fraser, est inspiré par un cauchemar de l’auteur.

On aurait pu penser que le garçon était un one hit boy, mais la bonne surprise du film est qu’il existe bien un style Caouette : on retrouve dans ces 12 minutes de fiction son goût pour les effets visuels bon marché, l’omniprésence de la musique et l’atmosphère de série B (il avait monté « Tarnation » sur imovie pour un budget de 212 dollars). Caouette est un dingue de cinéma, il en mange à toutes les sauces et ne fait pas de jugement de valeur. Il vénère autant Lynch que les films avec Dolly Parton. Ici, le scénario est surtout un prétexte à se faire plaisir, à expérimenter et aussi à faire jouer une de ses actrices fétiches, Chloë Sevigny.

L’histoire est à l’image de son auteur, un mélange d’influences multiples, sombres et ludiques. Le film s’ouvre sur un cowboy français (a french cowboy) qui apparaît sur l’écran de télévision d’un living room américain. « Je ne suis pas de cet endroit » dit-il dans un français teinté d’un fort accent américain. L’étrange surviendra de cette même télévision, plus précisément par le biais d’une émission hollandaise qui produit un signal diabolique qui infecterait les téléspectateurs. Une femme y raconte comment elle était la seule à l’école à avoir les yeux rouges sur les photos. Après avoir pensé à la trace du démon, elle y a vu le signe de petites fées qui la protègeraient. L’arrivée des appareils photos anti yeux rouges serait une stratégie du gouvernement, selon elle.

La baby-sitter (jouée par Sevigny) est assise dans le canapé face à la télévision, le petit garçon dont elle s’occupe se tourne vers elle après avoir éteint le poste. « Est-ce que ça y est ? » demande-t-il. « Fais-moi voir tes yeux » lui répond-elle. Les yeux de l’un et l’autre deviennent rouges, et elle rajoute : « Oui, allons à l’étage avant que cela ne disparaisse ». Installés sur un lit, ils jouent à se faire peur (Let’s make scary faces !) et leurs visages se défont dans des rictus de plus en plus effrayants jusqu’à prendre la forme du cheval et du cowboy.

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Les scènes avec Chloë Sevigny sont entrecoupées avec des séquences mettant en scène le grand-père de Jonathan, Adolf, qui joue ici un vieillard étrange et secret qui reçoit dans sa chambre deux jeunes gens. Il les accueille en leur demandant : « Pour qui vous prenez-vous ? », question qui fait bien sûr écho aux changements de forme des deux personnages principaux.

Dans « All Flowers in Time », les effets visuels sont loin d’être réalistes mais ils traduisent de la part de Caouette un vrai plaisir de gosse, un plaisir de cinéma, celui du factice et de l’imaginaire. Le transfert entre ce qui est vu sur l’écran de télévision et sur les visages des spectateurs est l’illustration même de son expérience et son désir de cinéma. Celui d’imprimer l’image, de la porter en soi et ainsi de la partager.

Amaury Augé

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Article associé : l’interview de Jonathan Caouette

25ème FIFF : Namur & le court

Compétition internationale

* Aglaée de Rudi Rosenberg (France)
* Dans la jungle des villes de Stéphane Demoustier et Denis Eyriey (France)
* Elder Jackson de Robin Erard (Suisse)
* Fracture de Nicolas Sarkissian (France)
* L’Invité (Musafirul) de Razvan Tache Alexandru (Roumanie)
* Les Journaux de Lipsett de Théodore Ushev (Québec)
* Khouya (Mon frère) d’Yanis Koussim (Algérie)
* Lord d’Adrian Sitaru (Roumanie)
* Nola d’Askia Traoré (France)
* Nuit blanche de Samuel Tilman (Belgique)
* Les Poissons de Jean Malek (Québec)
* Pour toi, je ferai bataille de Rachel Lang (Belgique)

Compétition nationale

* (A peine) de Damien Collet
* Boomerang de Jawad Rhalib
* Caniche de Noémie Marsily et Carl Roosens
* Le Concile lunatique de Christophe Gautry et Arnaud Demuynck
* Dissonance d’Anne Leclercq
* Eisbar d’Olivier Burlet et Frédéric Noirhomme
* La Femme à cordes de Vladimir Mavounia-Kouka
* La Fin du monde de Michael Havenith
* L’Heure bleue de Michaël Bier et Alice De Vestele
* Na Wewe d’Ivan Goldschmidt
* Nuit blanche de Samuel Tilman
* Opale Plage de Marie-Eve De Grave
* Pour toi, je ferai bataille de Rachel Lang
* Thermes de Banu Akseki
* La vie de Maria Magdala (La Vide de Maria de Magdala) de Santos Hevia

Compétition clips

* 70 millions
* Allez l’amour
* Alors on danse
* L’Amour se meurt
* Ange et démon
* As Anyone Would Do
* Baby I Am Yours
* Born Free
* Cold Love
* Every Rope
* Karibu Ya Bintou
* Love Hurts
* Man On The Run
* Moonshot Falls
* Morgenrot
* My Heart Is In A Bottle
* N’importe comment
* Pour un Infidèle
* La Question à 100 piasses
* Septembers
* What Are You Waiting For ?

Composition du Jury : Stéphane Aubier, Vincent Patar, Edouard Deluc, Dyana Gaye, Ariane Moffatt, François Vincentelli

Poitiers : les films en compétition

– Mobile de Verena Fels – Filmakademie Baden-Württemberg – Allemagne

– Jessi de Mariejosephin Schneider – DFFB – Allemagne

-Un jour nouveau (Der Neue Tag) de David Nawrath – DFFB – Allemagne

Une boîte perdue et retrouvée de sensations humaines (A Lost and Found Box of Human Sensations) – de Stefan Leuchtenberg, Martin Wallner – Universität of Applied Sciences Augsburg – Allemagne

– Wanna Be de Christina Ebelt – KHM – Allemagne

– Narben im Beton de/by Juliane Engelmann – KHM – Allemagne

– Mort par suffocation (Der Schübling) de Visar Morina – KHM – Allemagne

– Hinterland de/by Jakob Weyde, Jost Althoff – HFF “Konrad Wolf” – Allemagne

– Les Cendres de Daniel (Daniels Asche) de Boris Kunz – HFF München – Allemagne

– Sans souffle (Ohne Atem) de Fabio Stoll – HFF München – Allemagne

– Pinion de Asuka Sylvie – VCA – Australie

– Béatrice, sa bête et l’homme de la ville (Beatrice, Her Beast and the Man From the City) de Jordan Prosser – VCA – Australie

– Siemiany de Philip McGoldrick – RITS Erasmushogeschool – Belgique

– Murmures de Alexandre Labbé – UQAM, École des Médias – Canada

– La Bataille de Crèvecœur (Heartbreak Ridge) de Wan-jin Kim – KNUA – Corée du Sud

– Milena de Montserrat Lazo Rosales – Universidad Veritas, Escuela de Cine y Televisión – Costa Rica

Miramare de Michaela Mueller – Academy of Fine Arts Zagreb – Croatie

– La Marea de Armando Capó – EICTV – Cuba

– Maya de Pedro Pío Martín Pérez – EICTV – Cuba

– Venus de Tor Fruergaard – Den Danske Filmskole – Danemark

– Chateau Belvedere de Patryk Dawid Chlastawa – American Film Institute Etats-Unis

– Lumikko de Miia Tervo – Aalto University, School of Art and Design – Finlande

– Benigni de Jasmiini Ottelin, Pinja Partanen, Elli Vuorinen – Turku Arts Academy – Finlande

– Parade de Pierre-Emmanuel Lyet – ENSAD – France

– Conflit de Pierre Teulières – ESAV – France

– Jour de colère de Charles Redon – La fémis – France

– Le Gardien de phare de David François, Rony Hotin, Jérémie Moreau, Baptiste Rogron, Gaëlle Thierry, Maïlys Vallade – Les Gobelins – France

– Archipel de Giacomo Abbruzzese – Le Fresnoy – France

– Blank de Amirnaeim Hosseini – IRIB University – Iran

– First Aid de Yarden Karmin – The Sam Spiegel Film & TV School, Jerusalem – Israël

– C’est parfait, enfin presque… (It Would Be Splendid, yet) de Lina Lužytė – Lithuanian Academy of Music and Theatre – Lituanie

– Miel de Lucero Sánchez Novaro – Centro de Capacitación Cinematográfica – Mexique

– Où le soleil ne se presse pas (Where the Sun Doesn’t Rush) de Matej Bobrik – PWSFTviT – Pologne

– 38,5 de Grzegorz Debowski – PWSFTviT – Pologne

– La Confession (The Confession) de Tanel Toom – NFTS – Royaume-Uni

– Solstice de  David Stoddart – NFTS – Royaume-Uni

– Jusqu’à ce que la rivière devienne rouge (Until the River Runs Red) de Paul Wright – NFTS – Royaume-Uni

– Stanley Pickle de Vicky Mather – NFTS – Royaume-Uni

Le Garçon qui voulait être un lion (The Boy Who Wanted to Be a Lion) de Alois Di Leo – NFTS – Royaume-Uni

– Matter Fisher de David Prosser – Royal College of Arts – Royaume-Uni

– Les Lignes de la main (Palmele) de George Chiper – UNATC – Roumanie

– Stuck on Christmas (Captivi de Crăciun) de Iulia Rugina – UNATC – Roumanie

– Le Dernier jour d’Ivan Bulkin (Posledniy den Bulkina I.S) de Alexey Andrianov – Higher Courses for Screenwriters and Directors – Russie

– Mer des désirs (More Zhelaniy) de Shota Gamisonia – Higher Courses for Screenwriters and Directors – Russie

– Chasse au canard (Lov Na Race) de Rok Bicek – UL AGRFT – Slovénie

– Scratches (Skrapsar) de Gabriela Pichler – Göteborg University, School of Film Directing – Suède

– London Transfer de Roozbeh Behtaji – Göteborg University, School of Film Directing – Suède

Le site du festival : www.rihl.org

B comme Blokes

Fiche technique

Synopsis : Chili, 1986. Luchito se masturbe en épiant son voisin de 16 ans, Manuel, par la fenêtre de l’immeuble d’en face. Manuel découvre la sexualité. La fenêtre devient un monde cinématographique érotique qui éveillera chez Luchito une curiosité dont les répercussions seront désastreuses pour Manuel.

Genre : Fiction

Durée : 15’

Pays : Chili

Année : 2010

Réalisation : Marialy Rivas

Scénario : Marialy Rivas et RodrigoBellot adapté d’une nouvelle de Pedro Lemebel

Image : Pénélope Pourriat

Interprétation : Alfonso David, Pedro Campos, Paula Zuñiga

Montage : Danielle Fillios

Son : Cristian Freund

Production : Fabula

Article associé : la critique du film

Blokes de Marialy Rivas

« Fenêtre sur coeur »

Si le style de l’écrivain chilien Pedro Lemebel se caractérise par une transgression certaine de l’uniformité, « Blokes », le film de Marialy Rivas inspiré d’une histoire du romancier provocateur et sélectionné au Festival du film de New York, apparaît quant à lui comme une illustration uniformément transgressive du désir d’un jeune adolescent, en pleine dictature Pinochetienne.

A 13 ans, Luchito vit reclus avec sa mère dans un bloc d’immeubles de Santiago de Chile. La seule passion qui l’anime est la contemplation de son voisin, Manuel. Une contemplation statique et platonique qui se meut en un désir sexuel tenace. Avec  « Blokes », jamais l’éros juvénile n’avait été montré avec autant de proximité et d’empathie. Le moindre mouvement du protagoniste est plein d’une sensualité qui s’exprime par son souffle. De beaux et lents plans quasi hypnotiques captent la volupté du corps adolescent qui se découvre.

Ayant déjà abordé le thème de la quête sexuelle dans son précédent court métrage « Desde de siempre » (1996), la réalisatrice chilienne dit avoir été littéralement obsédée par la nouvelle de Lemebel. Après tout, la création n’est-elle pas qu’un miroir d’obsessions ? Après avoir harcelé l’écrivain pendant deux ans, Rivas réalise enfin le film et réussit à le faire sélectionner à Cannes où les programmateurs y ont pu apprécier sa délicate narration au style finement transgressif.

Une des forces de « Blokes » est de présenter l’histoire dans le contexte de la dictature chilienne sans paraître trop politique. Le propos n’est effectivement pas la cause politique en soi mais la tentative subtile de démontrer à quel point les actes individuels peuvent compromettre la collectivité lorsque la liberté d’expression n’existe plus.

L’univers de Luchito nous est montré telle une fenêtre complexe, ouverte sur un monde érotique et cinématographique. SA réalité l’emporte sur LA réalité chilienne qui surgit finalement à notre conscience presque par hasard, presque par erreur. Pareil à l’adolescence, le film de Marialy Rivas est une sorte de lente et nostalgique léthargie de l’éveil !

Marie Bergeret

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The 48th New York Film Festival

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Dans la foulée des audaces jouissives de l’année 1969, on a pu voir apparaître sur la scène cinématographique le Film Society of Lincoln Center, hôte privilégié du Festival du Film de New York. 41 ans plus tard, le Festival très sélectif mais non compétitif demeure fidèle à son ambition première : promouvoir le septième art issu du monde entier. Rendez-vous dans The Big Apple du 24 septembre au 10 octobre.

Retrouvez dans ce focus :

La critique de « Translating Edwin Honig : A Poet’s Alzheimer’s » d’Alan Berliner (Etats-Unis)

La critique de « All Flowers in Time » de Jonathan Caouette (Etats-Unis)

La critique de « Blokes » de Marialy Rivas (Chili)

La critique de « Mary Last Seen » de Sean Durkin (Etats-Unis)

La sélection des courts

Le programme avant-garde

Projection « Here We Are Now » au Beursschouwburg

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Le 13 Octobre 2010, à 21h, le Beursschouwburg de Bruxelles accueille Courtisane pour la projection « Here We Are Now », un événement inédit dans le contexte de la série SHOW (Shit Happens on Wednesdays). Au programme, des vidéos de Olivia Rochette & Gerard-Jan Claes, Mohamed Bourouissa, Shelly Silver et Ruti Sela & Maayan Amir + des DJ Courtisane. Entrée gratuite.

Soyez au rendez-vous !

Comment faire encore la différence entre ‘public’ et ‘privé’ ? D’après le philosophe français Jean Baudrillard, l’un n’est plus du ‘spectacle’, l’autre n’est plus ‘secret’. Aujourd’hui, nous partageons sans vraiment y réfléchir les détails les plus intimes et personnels de nos vies sur Internet et d’autres médias, alimentant ainsi une interminable boucle compulsive d’information, participation et circulation, comme si il n’existait plus de contraintes ou d’obstacles. Entourés et obsédés par un monde d’images, succombant à l’insécurité lancinante, nous nous soumettons à un régime de visibilité ultime. Nous sommes conscients d’être vus, suivis et remémorés, mais c’est justement cela qui nous pousse vers toutes sortes de formes de dévoilement, confession et ‘selfploitation’ (exploitation de soi). Le regard médiatisé de l’autre, à la fois perturbant et stimulant dans sa fugacité et son omniprésence, est devenu le point de référence incontournable dans la quête obsessionnelle de notre identité et appartenance. Nous nous montrons pour devenir nous mêmes, au même temps que nous disparaissons irrévocablement derrière nos images. L’inquiétante étrangeté à la lisière de l’intimité et de la transparence est au centre de ce programme. Quatre vidéos récentes, chacune à sa manière, interrogent l’association contemporaine entre médias et subjectivité et nous montrent qu’il n’est plus possible d’entretenir une relation sans équivoque entre regarder et montrer, sujet et objet, voir et être vu.

Olivia Rochette & Gerard – Jan Claes

Because We Are Visual, BE, 2010, 47’

Mohamed Bouroissa
Temps Mort, DZ/FR, 2009, 18’

Shelly Zilver
What I’m Looking For, US, 2004, 15’

Ruti Sela & Maayan Amir
Beyond guilt #1, IL, 2003, 9’30

Plus d’infos ici : http://www.courtisane.be/en/event/here-we-are-now