Karim Moussaoui, Prix Format Court au Festival International du Film Francophone de Namur 2013

Début octobre, Format Court remettait pour la première fois un prix au Festival International du Film Francophone de Namur (FIFF). Notre jury avait élu comme meilleur film international « Les Jours d’avant » de Karim Moussaoui (Algérie, France) pour la maîtrise de sa mise en scène, sa narration à double regard et sa façon très personnelle de filmer l’adolescence.

Ce moyen-métrage de 47 minutes sera projeté ce jeudi 12 décembre 2013 , lors de la dernière séance Format Court de l’année, au Studio des Ursulines (Paris, 5ème), en présence de la co-scénariste et productrice du film, Virgine Legeay. Quelques jours avant la projection, dans le cadre du Prix Format Court, nous publions un focus consacré à Karim Moussaoui. L’occasion d’en savoir plus sur l’auteur, son rapport au cinéma et aux histoires individuelles.

petit-dejeuner

Retrouver dans ce dossier spécial  :

L’interview de Karim Moussaoui, réalisateur de « Les Jours d’avant »

La critique de « Les Jours d’avant »

« Petit déjeuner » & « Ce qu’on doit faire » de Karim Moussaoui

J comme Les Jours d’avant

Fiche technique

Synopsis : Dans une cité du sud d’Alger, au milieu des années 90.
 Djaber et Yamina sont voisins mais ne se connaissent pas.
 Pour l’un comme pour l’autre, il est si difficile de se rencontrer entre filles et garçons qu’ils ont presque cessé d’y rêver.
 En quelques jours pourtant, ce qui n’était jusque là qu’une violence sourde et lointaine éclate devant eux et modifie à jamais leurs destins.

Genre : Fiction

Durée : 47’

Pays : Algérie, France

Année : 2013

Réalisation : Karim Moussaoui

Scénario : Karim Moussaoui, Virginie Legeay

Image : David Chambille

Montage : Julien Chigot

Son : Arnaud Marten

Interprétation : Mehdi Ramdani, Souhila Mallem

Production : Les Loupiottes, Tai Intai

Articles associés : la critique du film, l’interview de Karim Moussaoui

Mathieu Berthon : « Mes films sont en quelque sorte du cinéma coup de poing que je continue toujours à faire, car même maintenant j’ai encore des difficultés à m’insérer dans une méthode de tournage plus classique, le sujet même de mes films ne me permettant pas de faire les choses dans les règles »

Auteur d’une poignée de courts-métrages grindhouse à l’humour ravageur et à l’imagerie furieuse, mais aussi du moyen-métrage « Le Réserviste », hommage vibrant aux actioners eighties déviants, Mathieu Berthon a répondu à nos questions lors de son passage à Court Métrange pour présenter le film « Feed To Kill », sélectionné en hors-compétition. Découvrez un réalisateur passionné qui, faute de ne rentrer dans aucune case, s’est créé la sienne et l’investit avec acharnement.

berthon

Quel est ton parcours dans le milieu du cinéma ?

Mon premier rapport au cinéma s’est fait quand j’étais tout jeune. J’ai eu la chance d’avoir des parents cinéphiles, donc j’ai vu pas mal de films quand j’étais enfant. J’ai un rapport assez particulier au cinéma d’horreur car j’ai vu « Robocop » à sept ans et demi, mon père ayant eu la bonne idée de louer la cassette sans se soucier de l’interdiction. Ce film m’a bien traumatisé au début, j’en faisais même des cauchemars, à cause de sa grande violence graphique. Pendant longtemps, j’ai fait un rejet de tout ce qui était imagerie d’horreur, parce que cela me ramenait à plein de choses que j’avais vécues pendant cette projection. Finalement cela s’est transformé en quelque chose de positif et « Robocop » est devenu, l’un de mes films préférés.

Plus tard, au collège, dans le cadre d’un exercice d’arts plastiques, on devait faire un détournement de pub sur papier. Étant très mauvais au dessin, j’ai proposé à mon professeur de tourner un film plutôt. Celui-ci était très enthousiaste du résultat, je me suis donc dit qu’il y avait quelque chose à creuser dans ce sens. J’ai récupéré la caméra VHS de mon père et je me suis mis à tourner plein de choses dans tous les sens. A la base, je voulais devenir maquilleur, donc je tournais des courts métrages pour mettre en valeur les maquillages, sans vraiment raconter d’histoires. Plus tard, j’ai décidé de me consacrer plus à la réalisation, mais je garde toujours une sensibilité accrue pour le maquillage.

Ensuite, j’ai passé un BTS de montage, tout en faisant à côté des courts métrages de genre. Mon école n’aidait pas du tout les étudiants à tourner, ils avaient une politique de restriction du matériel, donc je ne filmais qu’avec des moyens réduits que je trouvais à l’extérieur. Cela m’a appris à me débrouiller par moi-même, à bricoler à partir de rien en somme. Je faisais partie d’un petit cercle de gens qui faisaient des courts métrages sur Lyon et j’ai eu la chance pour mon premier vrai court de participer à un concours qui portait sur le thème de la voiture. Nous devions faire un film en une semaine. Le film était tourné dans un garage automobile et reprenait beaucoup de thématiques sur Big Brother. Je voulais parler de la condition d’ouvrier, de l’abrutissement par le travail, alors j’ai demandé à mon grand-père de jouer dedans, car il avait travaillé plus jeune à l’usine. Il avait même perdu des doigts en travaillant, cela m’intéressait énormément d’un point de vue visuel et émotionnel. Ce court métrage qui s’appelle Une Pause a bien tourné en festival et cela m’a ouvert plusieurs portes. J’ai commencé à faire de la décoration sur des films de genre et j’ai pu découvrir ce qu’était un tournage professionnel. Je me suis créé un bon carnet d’adresses et j’ai pu continuer à tourner mes projets, sans réel budget, mais avec beaucoup d’énergie.

Comment présenterais-tu ton travail à des gens qui ne te connaîtraient pas ?

Curieusement, au tout début, j’ai commencé par tourner des courts métrages très dramatiques. À l’époque j’étais dans une période un peu noire et j’avais besoin de traiter de sujets sérieux. Ensuite, je me suis concentré sur des choses plus légères qui se tournaient plus rapidement. J’ai toujours été attiré par un effort artistique conséquent au niveau du rendu visuel d’un film, ce que les Américains appellent la « production value ». J’ai réalisé de nombreux films qui mettent en valeur les maquillages, les décors, les costumes, mais aussi les cascades et les effets pyrotechniques. C’est un peu avec cet état d’esprit que je me suis lancé dans Le Réserviste, je souhaitais travailler avec tous ces décorateurs, maquilleurs, cascadeurs rencontrés au fil des tournages, et écrire une histoire qui pourrait magnifier leur travail. À la base, c’était un petit projet sous forme d’un hommage aux séries B d’action d’autrefois, mais finalement, plus les gens voulaient travailler sur le film, plus le projet grandissait. Je pensais faire un faux trailer au départ et je me suis retrouvé embarqué dans un moyen-métrage de 38 minutes que j’ai entièrement financé de ma poche. Les délais de post-production ont été conséquents car les gens qui travaillaient sur les FX étaient bénévoles et s’en occupaient sur leur temps libre. Comme tous mes films, ce fut un tournage de type guérilla dans lequel tous les gens sont bénévoles et où l’on ne demande pas d’autorisations de tournage, non par choix, mais par nécessité. C’est une sorte de cinéma coup de poing que je continue toujours à faire, car même maintenant j’ai encore des difficultés à m’insérer dans une méthode de tournage plus classique, le sujet même de mes films ne me permettant pas de faire les choses dans les règles. En effet, c’est plutôt difficile d’obtenir une autorisation de tournage quand le dossier que tu envoies concerne une histoire de ninjas !

Peux-tu nous dire un mot sur ton nouveau projet ?

Je suis en train de tourner le quatrième volet d’une franchise créée par le collectif de cinéma montréalais RKSS : Ninja Eliminator. Le concept de cette franchise est de réaliser de fausses bandes annonces de films de ninjas, et pour le numéro 4, je me suis lancé dans un spin-off de la saga, basé en France, avec un ninja français. Le collectif m’avait demandé de réaliser une petite séquence à Paris pour le troisième volet, et comme je me suis pris au jeu de tourner cette petite scène, j’ai eu envie d’aller plus loin et de développer le personnage de flic parisien créé pour cet épisode. J’ai donc demandé à RKSS s’ils étaient d‘accord et puis je me suis lancé dans l’aventure du numéro 4. Pour ce nouvel épisode, le personnage possède toute une panoplie typiquement française, au niveau des costumes et des postiches qu’il porte, mais aussi des accessoires qu’il utilise. Nous avons essayé de filmer dans des lieux qui font « carte postale » (Champs de Mars, Parc Floral, etc.). Nous avons même tourné une scène sur une aile de Concorde stationnant à l’arrêt à Orly, sans autorisation, avec la gendarmerie qui faisait sa ronde et qui se demandait ce que l’on pouvait bien filmer sur cette aile d’avion, habillés en ninjas !

Un mot sur ton court métrage « Feed To Kill », sélectionné en hors-compétition à Court Métrange cette année ?

« Feed To Kill »est une fausse bande annonce que l’on a tournée en 4-5 jours à Lyon, avec un budget avoisinant les 300 euros en tout. Avec ce court, nous voulions tester plusieurs choses à l’image, notamment une séquence d’action avec une torche humaine. C’est une oeuvre extrême, qui renferme son lot de scènes radicales et sanglantes et qui fait appel à un humour bien scatologique, donc il est très difficile de diffuser le film dans des programmations classiques. Il a plus sa place dans des Festivals comme SPASM à Montréal, le Bloody Week-End, Courts Mais Trash et, bien entendu, Court Métrange.

Cette forme du « faux trailer » est quelque chose que tu as beaucoup pratiqué. Pour quelle raison ?

Cela me permet de tourner de nombreuses petites séquences visuellement très intéressantes sans trop me soucier de l’aspect narratif. Je peux rapidement expérimenter différentes ambiances et me concentrer sur les scènes clés du film sans m’encombrer des lourdeurs d’exposition et de développement propres à la narration. Je trouve un plaisir également à tourner dans plusieurs lieux différents et à mettre en scène certaines envies visuelles comme par exemple « la torche humaine ». Ce format me convient parfaitement car nous nous amusons en tournant ces faux trailers et cela rejoint ma vision d’un tournage qui doit rester avant tout quelque chose de familial et convivial et ne pas devenir compliqué ou conflictuel.

Comment te situes-tu au niveau du film de genre en France, et plus spécialement du court métrage ?

J’essaye à travers mes films de faire des choses que l’on n’a pas forcément l’habitude de voir dans le circuit du genre français, des films qui empruntent des éléments autant au cinéma trash qu’à la comédie. Je tente de proposer une alternative en quelque sorte à un cinéma que je trouve beaucoup trop sérieux. Je déplore qu’en France, la comédie horrifique ne trouve pas sa place comme elle a pu le faire à Montréal, avec des collectifs comme RKSS par exemple. De plus, mes films utilisent souvent un humour assez vulgaire, et j’ai parfois l’impression d’être un peu snobé par le circuit du genre qui considère cela comme appartenant à la farce, donc peu digne d’intérêt, ce qui est vraiment dommage.

En France, nous possédons une culture de la comédie très developpée, seulement il y a peu de personnes qui poussent leurs idées vraiment à fond. Beaucoup de films restent politiquement corrects malgré leurs pitchs de départ très prometteurs. J’aimerais évoluer vers un univers moins radical et référentiel, toujours ancré dans la pop culture, mais qui devienne plus accessible, tout en gardant une originalité, une approche différente et qui ne se limite pas à cause de tel ou tel élément qui risque d’heurter le public.

Propos recueillis par Julien Savès

A Letter from Jerusalem de Mohammed Al Fateh et Abu Snenih

Retour à Jérusalem

L’appel du muezzin, le béton fracturé, une vue sur le dôme doré de la mosquée Al-Aqsa et nous voici à mi-chemin entre le « Bab-El-Oued » de Merzak Allouache et l’univers des milles et unes nuits.

Présenté aux Rencontres Henri Langlois, « A Letter from Jerusalem » de Mohammed Al Fateh et Abu Snenih est avant tout un documentaire s’appliquant à nous transmettre les sons et les images de la ville. Un événement anodin, digne d’un film de famille, un pique-nique, raconté par une petite fille, sert de fil conducteur à cette immersion au cœur de la vieille ville de Jérusalem.

a letter to jerusalem

Le portrait de cette famille est simple et le film nous en fait rencontrer tous ses membres comme autant d’instants volés. On sentirait presque l’odeur des plats partagés ensemble. Et puis, le récit bascule, devient politique tout en restant intime. Des photos arrêtent le mouvement. La contradiction de la proposition de départ, un pique-nique étrangement urbain, éclate pour ne laisser qu’une description de la douleur collective que l’on sentait poindre sans arriver à la comprendre.

Le toit de la maison est le dernier vestige de la demeure familiale, détruite par l’armée israélienne. Sans rancœur et avec beaucoup d’espoir, le film nous donne à partager le rêve de retour de cette famille. Une scène symbolique montre les filles de la famille redessiner le plan imaginaire d’un appartement en devenir. Tout le paradoxe de Jérusalem pour les Palestiniens se trouve dans cette scène : les lieux sont sous nos yeux depuis le début du film, ils sont l’espace filmique lui-même. Mais rien n’est visible. Entre espoir et droit au retour, palestinien cette fois-ci, se forme un lieu imaginaire que seul le cinéma documentaire lorgnant sur le cinéma-vérité pouvait décrire sans hargne ni déni.

Georges Coste

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L comme A Letter from Jerusalem

Fiche technique

aletterfromjerusalem

Synopsis : Ce film suit le récit d’une lettre, celle d’une jeune fille qui parle de sa famille à Jérusalem. C’est une sortie familiale dans la vieille ville et un pique-nique sur un toit. Un évènement inattendu survient lorsqu’une autre famille démolit sa propre maison après décision de justice.

Genre : Documentaire

Durée : 8′

Pays : Palestine

Année : 2012

Réalisation : Mohammed Al Fateh, Abu Snenih

Scénario : Omran Risheq

Son : Ahmad Al Sayed

Montage : Mohammed Al Fateh, Abu Snenih

Musique : Naseer Shamma, Ahmed Mokhtar

Production : Birzeit University

Article associé : la critique du film

Town Barber d’Haneen Rishmawi

Portrait à fleur de peau

À la manière de la chanson de Jacques Brel où l’on « vit tous en province quand on vit trop longtemps », Issa Banourah, premier coiffeur de Beit-Sahour, en périphérie de Bethlehem attends ses clients dans son salon. Entre photos souvenirs et carte de la Palestine aux frontières évolutives sur les murs, un vrai portrait d’homme se dessine, muet la plupart du temps et en plans fixes, comme des photos vivantes n’oubliant pas la musique.

town-barber-Haneen-Rishmawi

À la faveur d’un court voyage de ce vieux coiffeur chez un client, au cadre heurté par une caméra qui suit les cahots de la route, on mesure à quel point le film fait voyager son spectateur. Accompagné de gestes comme mille fois répétés, ce petit trajet, présenté ces jours-ci au festival de Poitiers, reflète l’ampleur du voyage intérieur du personnage en deuil. Son usure joue sur lui comme celle du paysage urbain qu’il traverse, comme un instantané de la Palestine, toujours en construction et déjà ancienne.

La rencontre avec ce pays volatile se fait par l’entremise de ce personnage que l’on apprend à connaître dans son mutisme. La beauté de ses traits creusés renvoie aux meurtrissures de l’histoire palestinienne que la forme documentaire rend actuelle et proche. On devine une grande complicité entre la réalisatrice et ce personnage, mais aussi une confiance réciproque complète, dans une civilisation où l’image vire vite à la trahison.

Town-Barber

En sept minutes, Haneen Rishmawi, la réalisatrice de « Town Barber » parvient à capturer le temps qui passe pour mieux saisir le temps passé. Elle le fait avec une belle pudeur et une authentique acuité. Il y a dans son film une poésie de la mise en relation faisant communiquer la musique avec l’image tout autant que les vivants avec les disparus.

George Coste

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T comme Town Barber

Fiche technique

Town-Barber

Synopsis : Le quotidien d’Issa Banourah, le premier coiffeur de la ville de Beit-Sahour, devenu un vieil homme âgé et solitaire après la perte de sa femme.

Genre : Documentaire

Durée : 7′

Pays : Palestine

Année : 2011

Réalisation : Haneen Rishmawi

Son : Majd Salsa

Montage : Haneen Rishmawi

Production : Dar al-Kalima University College of Arts and Culture

Article associé : la critique du film

Carte blanche Format Court au Festival de Vendôme !

En prévision de ses cinq ans, Format Court bénéficiera d’une carte blanche au festival de Vendôme (6-13 décembre), conçue par Fanny Barrot, Katia Bayer, Aziza Kaddour et Camille Monin. Cette séance spéciale, présentée par Katia Bayer, le vendredi 13 décembre à 16h (Minotaure), réunit sept films singuliers, français et étrangers, animés, expérimentaux et fictionnels, découverts et aimés en festivals, réalisés par des étudiants en cinéma comme par des jeunes professionnels.

Programmation

Incident by a bank de Ruben Östlund, Suède, 2010,expérimental, 12 minutes, Production Plattform Produktion AB, Ours d’or du Meilleur Court Métrage au Festival de Berlin 2010

Le récit détaillé d’un braquage de banque raté. Une seule prise où 96 personnes effectuent une chorégraphie méticuleuse pour la caméra. Le film recréé un événement réel qui se déroula à Stockholm en juin 2006.

L’oeil du paon de Gerlando Infuso, Belgique, 2010, animation, 13′, Ecole ENSAV – La Cambre, Prix du Jury au Festival International du Film Francophone de Namur 2011

Sibylle est une artiste en fin de parcours, en quête du dernier coup de pinceau.

Article associé : l’aperçu de tournage

Prematur de Gunhild Enger, Norvège, 2012, fiction, 17′,  Motlys A/S, Prix Format Court au Festival du film court de Brest 2012

Les quinze premières minutes sur le sol norvégien de Martin, norvégien, et de sa petite amie espagnole Lucia qui est enceinte.

Articles associés : la critique du film, l’interview de la réalisatrice

French kiss d’Antonin Peretjatko, France, 2004, fiction, 18′, Chaya Films. Sélectionné au Festival de Clermont-Ferrand 2005

« Merde alors : écoute, dans la vie la chance ne passe qu’une fois, sauf si t’as de la chance : dans ce cas elle passe deux fois. Mais pour toi elle ne passe qu’une fois. Alors faut causer à Kate l’Américaine, où est-ce qu’elle est ? »

Sonata de Nadia Micault, France, 2013, animation, 11′, Autour de minuit. Sélectionné en hors compétition au Festival d’Annecy 2013

Dans un univers imaginaire et musical, une jeune femme se fuit, se perd et fait l’expérience de ses propres limites. Petit à petit, elle se laisse apprivoiser pour mieux se recomposer.

Les Mots de la carpe de Lucrèce Andreae, France, 2012, animation, 4′, La Poudrière. Sélectionné au Festival d’Angers 2013

Une salle ronde, des tables de deux, des couples en face à face… Au bout de quelques minutes, on tourne, changer de cavalière, c’est la règle du jeu !

Article associé : la critique du film

Les Brigands d’Antoine Giorgini, France, Belgique, 2013, fiction, 20′, Entre Chien et Loup, Petit Film, Prix Beaumarchais-SACD  au Festival Paris Courts Devant 2013

Après avoir commis des vols sur un parking, Jimmy et Limo, deux jeunes voyous, se réfugient dans la forêt pour semer leurs poursuivants.

Article associé : la critique du film

Festival de Poitiers. Séance « Afrique : Droit de suite »

Depuis 2008, les Rencontres Internationales Henri Langlois consacrent chaque année une soirée à la jeune création africaine. Peu diffusées, ces cinématographies singulières tant dans leur fabrication que dans les messages portés par les jeunes réalisateurs, sont ici mises à l’honneur, l’espace d’une soirée dans le programme « Afrique : droit de suite ».

LE MAILLOT

Cette année, six films et cinq pays (Maroc, Cameroun, Burkina Faso, Madagascar, Sénégal) étaient présentés au festival et cette sélection éclectique n’a pas manqué de faire réagir une salle bien remplie. Car pour les habitués du festival, ce programme fait partie des rendez-vous incontournables de la semaine.

Deux réalisateurs étaient également présents : Hajar Belkasmi pour « Le maillot » et Jean-Baptiste Pajoukounam Ouedraogo pour « Une partie de nous ». Très émue, la réalisatrice du documentaire « Le maillot » a avoué sans détour être surprise de la sélection de son film qui porte en lui l’évidence de l’exercice de fin d’études. En effet, étudiante en montage, elle a réalisé son film dans l’optique d’un diplôme, en réponse à une contrainte : elle devait concevoir un film documentaire. Elle avait au départ imaginé une fiction… et a dû adapter ses envies à l’exercice imposé. Si elle admet facilement que son film est très important personnellement (il parle de sa tante et de sa mère), elle reconnaît aussi l’avoir construit en fonction des attentes de son école.

Une partie de nous 3

Pour le réalisateur burkinabè de « Une partie de nous », les choses semblent assez différentes. Ce jeune réalisateur se dit de prime abord timide mais dès lors qu’il prend le micro pour parler de son film, l’homme se transforme, habité par sa passion de cinéma. Primé au dernier Fespaco, meilleure fiction dans la catégorie films d’école, son court métrage mélange croyances traditionnelles et préoccupations écologiques. Il parle d’une enfant qui communique avec les végétaux au point de se fondre littéralement dans l’un d’entre eux pour éviter son déracinement.

Dans le programme, une autre fiction, plus conventionnelle, a également été présentée : « Surplus » du Camerounais Nathan Kaweb, issu du Centre de formation professionnelle de l’audiovisuel. Dans ce court métrage, ce sont les valeurs familiales traditionnelles qui sont bousculées par le mode de vie plus moderne d’un jeune couple.

En terme de sujet, les deux documentaires « Salles de ciné » de Wabinlé Nabie (Burkina Faso) et « Sur la rive » de Mariana Sy (Sénégal) sont des films qui tirent la sonnette d’alarme sur des thèmes aussi éloignés que la situation extrêmement difficile des salles de cinéma à Ouagadougou et la crise que subissent les pêcheurs de la Langue de Barbarie. Ce qui émerge de ces films est sans doute la force de la lutte, la non-résignation des hommes et des femmes qui travaillent pour nourrir leurs corps mais également leurs esprits.

ini hono izy ravorona 2

Entre ces trois documentaires et ces deux fictions, s’est glissée une jolie animation malgache : « Ini hono izy ravorona » de Sitraka Randriamahaly. L’histoire de cette jeune mère qui parcourt son pays pour soigner son enfant malade est traitée de façon très poétique, le sujet est soutenu par une animation simple aux couleurs douces où les détails n’ont pas d’importance. Ici, ce sont les décors et l’action qui focalisent l’attention, et on se laisse prendre au jeu. L’essentiel est dit. Ce film a pu être réalisé grâce au fonds malgache Serasary qui soutient les jeunes réalisateurs. Créé en 2011, ce fonds aide chaque année la production d’un documentaire, une animation et une fiction, le film de Sitraka Randraimahaly ayant fait partie de la première promotion.

Un programme qui expose des réalités singulières d’hommes et de femmes d’Afrique et qui oscille entre réflexions personnelles, introspections et questionnements sur le rapport aux autres. Les réalisateurs sont ici bien ancrés dans leur présent mais n’hésitent pas à regarder derrière eux pour comprendre d’où ils viennent et peut-être mieux influer sur ce vers quoi ils tendent pour leur futur et celui de leurs enfants. Un « droit de suite » qui donne ainsi à réfléchir sur les préoccupations quotidiennes qui régissent la vie de ces jeunes artistes africains.

Fanny Barrot

Rencontres Henri Langlois 2013

Pour sa 36eme édition, du 29 novembre au 8 décembre, le Festival international des écoles de cinéma, donne, comme tous les ans, la tendance de ce qui se trame en matière d’émergence de talents. On ne saura taire que sont rassemblés ici les plus grands savoir-faire en matière d’apprentissage du cinéma, les prestigieuses écoles internationales étant représentées par leurs non moins brillants élèves. Les sélections y sont foisonnantes d’énergie, d’envies de cinéma, de fragilité aussi parfois.

À Poitiers, les promesses de belles découvertes autour d’univers de jeunes réalisateurs sont tenues entre un focus consacré aux cinématographies israélienne, libanaise et palestinienne, une vaste compétition internationale de 11 programmes de films d’écoles, deux programmes de courts français et bien entendu, des programmes spéciaux avec comme chaque année une séance dédiée aux écoles de cinéma africaines.

Fanny Barrot

poitiers-2013

Retrouvez dans ce focus :

Rencontres Internationales Henri Langlois, les films en compétition

L’interview de Floriane Montcriol, réalisatrice de « Amères frites » (Belgique)

Festival de Poitiers, le 36ème palmarès

La critique de « A Letter from Jerusalem » de Mohammed Al Fateh et Abu Snenih (Palestine)

La critique de « Town Barber » d’Haneen Rishmawi (Palestine)

Festival de Poitiers. Séance « Afrique : Droit de suite »

– Rencontres Henri Langlois 2013, les films en compétition

Soirée Bref n°149 / Mardi 10 décembre 2013 : Une nouvelle jeunesse

Un des effets positifs du passage à la projection numérique est la nécessité de numériser les films anciens qui bénéficient, de ce fait, d’une restauration. Pour accompagner les coûts que ces travaux représentent, le Centre national du cinéma et de l’image animée a mis en place un soutien à la numérisation des oeuvres cinématographiques. C’est parmi ceux qui ont bénéficié de cette aide sélective que nous avons choisi les films de ce programme, une occasion de redécouvrir – ou de découvrir –, dans leur lustre originel, des courts métrages de renom. Entre l’animation de Jean-François Laguionie, l’essai documentaire de Maurice Pialat, les fictions signées Jean-Marc Moutout, Xavier Giannoli et François Ozon, cette sélection confirme une fois de plus la richesse et la variété d’écritures de la forme brève.

Jacques Kermabon

LA TRAVERSÉE DE L’ATLANTIQUE À LA RAME de Jean-François Laguionie, 1978, couleur, 21 mn, projection numérique. Palme d’or du court métrage au Festival de Cannes 1978, César du meilleur court métrage d’animation 1979, Grand Prix du Festival international du film d’animation d’Ottawa 1979

Réalisation et image : Jean-François Laguionie. Scénario : Jean-François Laguionie et Jean-Pierre Gaspari. Montage : Claude Reznik. Musique : Pierre Alrand. Son : Glespari. Production : Médiane Films.

Au début, il ne s’agissait que de traverser l’océan, un exploit comme un autre. Mais il y a des voyages qui durent plus longtemps que prévu…

TOUT DOIT DISPARAÎTRE de Jean-Marc Moutout, 1996, couleur, 14 mn, projection numérique. Grand prix au Festival de Clermont-Ferrand 1997

Réalisation et scénario : Jean-Marc Moutout. Image : Valérie Le Gurun et Alexandre Monnier. Montage : Marie-Hélène Mora. Musique : Alain Besson et Toups Bebey. Décors : Guillemette Gille. Son : Éric Boisteau et Roland Boon. Interprétation : Romain Lagarde, Émile Abossolo Mbo, Bruno Lopez, Claude Brousse et François Gamar. Production : Grec.

À Paris, des hommes attendent un éventuel emploi journalier de déménageurs dans une agence d’intérim. Parmi eux, deux novices, Jean-Pierre et Théo, qui ne se connaissent pas. Ils se retrouvent en banlieue pour effectuer, croient-ils, un déménagement ordinaire.

L’AMOUR EXISTE de Maurice Pialat, 1960, noir et blanc, 20 mn, projection numérique. Lion de Saint-Marc au Festival de Venise 1961

Réalisation : Maurice Pialat. Image : Gilbert Sarthre. Montage : Kenout Peltier. Musique : Georges Delerue. Production : Les Films de la Pléiade.

La banlieue. Son passé, ses habitants, leurs vies. La grisaille. Grisaille de l’aurore et du crépuscule. Regard nostalgique et désespéré, empreint d’amertume, sur un univers clos…

L’INTERVIEW de Xavier Giannoli, 1997, noir et blanc, 18 mn, projection numérique. Palme d’or du court métrage au Festival de Cannes 1998

Réalisation et scénario : Xavier Giannoli. Image : Christophe Beaucarne. Montage : Raphaële Urtin. Musique : Philippe Hersant. Son : Adrien Nataf et François Musy. Interprétation : Mathieu Amalric, Philippe Pollet-Villard et Jean-Marie Winling. Production : Rectangle Productions.

Il y a dix ans, un jeune journaliste décroche un entretien avec l’un des derniers mythes hollywoodiens.

UNE ROBE D’ÉTÉ de François Ozon, 1996, couleur, 15 mn, projection numérique. Léopard d’or au Festival international du film de Locarno 1996

Réalisation et scénario : François Ozon. Image : Yorick Le Saux. Montage : Jeanne Moutard. Musique : Sheila. Décors : Sandrine Cayron. Son : Benoît Hillebrant. Interprétation : Frédéric Mangenot, Lucia Sanchez et Sébastien Charles. Production : Fidélité Productions.

C’est l’été. Sébastien aime Sheila. Lucia aime les garçons. Et Frédéric, lui, veut simplement se faire bronzer…

Infos pratiques

Mardi 10 décembre, séance à 20h30

MK2 Quai de Seine
14 Quai de la Seine
75019 Paris
M° Jaurès ou Stalingrad
Tarif : 7,90 € (cartes illimitées acceptées)

Merci à HaikuProd’ !

HaikuProd’ est une jeune entreprise rennaise s’adressant aux entreprises, aux associations et aux particuliers créée par Charles Bommert, un ancien étudiant de l’ESRA (Ecole supérieur de réalisation audiovisuelle). Rencontrée à Court Métrange, elle nous a rendu service en personnalisant notre campagne Ulule via une vidéo de présentation de Format Court et en filmant et montant les interviews de Tchéky Karyo et Christophe Taudière (France 2). Nous la remercions aujourd’hui en diffusant exceptionnellement sa bande démo.

Le site de HaikuProd’ 

Rencontres Henri Langlois 2013, les films en compétition

Les Rencontres Henri Langlois, alias le Festival International des Ecoles de Cinéma de Poitiers, connaît sa 36ème édition du 29 novembre au 8 décembre. Découvrez les nombreux films en compétition internationale, avant d’en savoir plus dans notre prochain dossier consacré au festival.

Films en compétition

– Bon voyage de Fabio Friedli, Suisse
– L’Étrange petit chat de Ramon Zürcher, Allemagne
– Pieds verts de Elsa Duhamel, France
– Cloro de Laura Plebani, Italie
– Las Lágrimas de Pablo Delgado Sánchez, Mexique
– Sleeping With The Fishes de Yousif Al-Khalifa, Royaume-Uni
– We Were Wolves de Mees Peijnenburg, Pays-Bas
– Panihida de Ana-Felicia Scutelnicu, Allemagne
– Ascona de Bram Algoed, Belgique
– Goût de poulet de Quico Meirelles, Brésil
– Daimi de Marie Grahtø Sørensen, Danemark
– Les Esprits que j’invoque de Lena Knauss, Allemagne
– Not About Us de Michael Frei, Estonie
– La Prima Legge di Newton de Piero Messina, Italie
– Campo de Victor Flores, Chili
– The Sunshine Egg de Michael Haas, Allemagne
– Z1 de Gabriel Gauchet, Royaume-Uni
– The Magnificent Lion Boy de Ana Caro, Royaume-Uni
– Home de Ruslan Magomadov, Russie
– 5 mètres jusqu’à Panama de Martin Fischnaller, Allemagne
– Tristesse animal sauvage de Florian Berutti, Belgique
– Buhar de Abdurrahman Oder, Turquie
– Ginette de Benoît Allard, Marine Laclotte, France
– To Guard a Mountain de Izer Aliu, Norvège
– Montenegro de Luiz Stockler, Royaume-Uni
– Trucs de gosse de Émilie Noblet, France
– Achill de Gudrun Krebitz, Allemagne
– Josephine And The Roach de Jonathan Langager, Etats-Unis
– La Parka de Gabriel Serra, Mexique
– Sœur et frère de Marie Vieillevie, France
– To Whom It May Concern de Aasne Vaa Greibrokk, Norvège
– Amères frites de Floriane Montcriol, Belgique
– Boy de Julia Berreza Madsen, Danemark
– The Eternal Not de Joseph Spray, Royaume-Uni
– A Fable of a Blood-Drained Girl de Alejandro Iglesias Mendizabal, Mexique
– We May Meet, We May Not de Skirmanta Jakaite, Lituanie
– A Little Day de Hee-Jung Yun, Corée du sud
– Home Sweet Home de Pierre Clenet, Alejandro Diaz, Romain Mazenet, Stéphane Paccolat, France
– Chiralia de Santiago Gil, Allemagne
– Babaga de Gan de Lange, Israël
– À la française de Julien Hazebroucq, Emmanuelle Leleu, William Lorton, Morrigane Boyer, Ren Hsien Hsu, France
– Still Got Lives de Jan Gerrit Seyler, Allemagne
– Good Stuff de Neta Braun, Israël
– Trois petits chats de Maïwenn Leborgne, Albane Hertault, Alexia Provoost, Benoit Delaunay, France
– Welkom de Pablo Munoz Gomez, Belgique

Nouveau Prix Format Court au Festival de Vendôme !

Le Festival de Vendôme aura lieu du 6 au 13 décembre 2013. Format Court y remet un nouveau prix parmi les 22 films en compétition mêlant fiction, animation, documentaire. Le Jury Format Court (composé de Fanny Barrot, Nadia Le Bihen-Demmou, Carine Lebrun, Mathieu Lericq et Marc-Antoine Vaugeois) élira le meilleur film de la compétition. Celui-ci bénéficiera d’un focus en ligne et sera projeté dans le cadre des séances Format Court, au Studio des Ursulines (Paris, 5ème).

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Films en compétition

37°4 S de Adriano Valerio
– Arekara de Momoko Seto
– Avant que de tout perdre de Xavier Legrand
– Bandits Manchot de Gianluigi Toccafondo
– Betty’s Blues de Rémi Vandenitte
– Dahus (Gambozinos) de João Nicolau
– Demolition party de Marie Amachoukeli et Claire Burger
– La fugue de Jean-Bernard Marlin
– La grosse bête de Pierre-Luc Granjon
– Le jour a vaincu la nuit de Jean-Gabriel Périot
– Les lézards de Vincent Mariette
– Le tableau de Laurent Achard
– Le terrain de Bijan Anquetil
– Living Still Life de Bertrand Mandico
– Monsieur Lapin de Pascal Cervo
– Oh Willy… de Emma de Swaef et Marc Roels
– Petite blonde d’Emilie Aussel
– Petit matin de Christophe Loizillon
– Pour la France de Shanti Masud
– Silence Radio de Valéry Rosier
– Those for whom it’s always complicated de Husson
– Us d’Ulrich Totier

Concours : Carrefour de l’animation : 30 x 2 places à gagner !

La 11ème édition du Carrefour de l’animation aura lieu du 5 au 8 décembre au Forum des images. Des avant-premières, le meilleur de la jeune création française et un focus italien côtoieront des invités de marque tels que Priit Pärn (Estonie) et Kôji Yamamura (Japon). Le court métrage y est également bel et bien présent à travers un certain nombre de rendez-vous. Format Court a le plaisir de vous offrir 30 x 2 places pour deux séances exceptionnelles de cette manifestation, le vendredi 6 décembre et le samedi 7 décembre.

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Courts-métrages: politique et animation du vendredi 6 décembre à 19h30 : 15 x 2 places à gagner !

Hommage à l’animation Syrienne 

Electrostatic de Sawsan Nourallah (Syrie, coul. 2012, 3min.40 ss dialogues)
Canvas on mixed media de Jalal Maghout (Syrie, coul. 2012, 5min.12 ss dialogues)
ABC Doublespeak de Yasmeen Fanari (Syrie, coul. 2012, 3min20 ss dialogues)
Demain L’adieu de Madonna Adib (Syrie, coul. 2012, VF, 2min)
Short Dream de Salam Al-Hassan (Syrie, 2010, 3min.32 ss dialogues)
Bullet de Khaled Abdulwahed (Syrie, coul. 2012, 2min ss dialogues)
Stop Killing Syrian Children de Nart Al Kass (Syrie, coul. 2012, 1min.10 ss dialogues)
Abu Habash de Morhaf Youssef (Syrie, coul. 2012, vosta 2min.51)
Sans foi ni loi de Misbah Mahrous (Belgique-Syrie, coul.2013 3min.10 ss dialogues)
Fouad de Ghassan Halawani, David Habshi et Joan Baz (Syrie-Liban, n&b 2013, 1min.52 ss dialogues)

Tour du monde…

Memento-Mori de Daniela Wayllace Riguera (Bolivie, coul.2012, 10 min. ss dialogues)
Warda réalisation collective (Belgique, coul. VOSTF 2008, 5min.25)
Joda de Théodore Ushev (Canada, coul. 2012, 3min.30)
Because I’m a girl de Raj Yagnik, Mary Matheson, Hamilton Shona (GB, 2012, VF 3 min)
30% Women & Politics in Sierra Leone de Anna Cady et Em Cooper (G-B, coul. 2012, VOSTF 10min.33)
Estelle’s story de Johan Alenius (Danemark, coul. vo anglaise 2013, 3min.15)
Cogitations de Sébastien Godard, François d’Assises Ouedraogo, Arzouma Mahamadou Dieni & Moumouni Jupiter Sodré (Belgique, 2012, VF 9min.26)

Best of du computer animation festival Siggraph 2013 du samedi 7 décembre à 18h30 : 15 x 2 places à gagner !

Le SIGGRAPH est le festival professionnel international le plus important dédié aux images de synthèse, aux effets spéciaux et aux techniques interactives. Au cours de cette séance, l’Electronic Theater du Computer Animation révèle la « crème de la crème » de la production mondiale 2013.

Au programme :  À la française / Harald / Lost Senses / Rollin’ Safari…

Infos supplémentaires : ici !

Vous désirez assister à l’une de ces séances (ou même au deux) ? Rien de plus simple. Ecrivez-nous à info@formatcourt.com !

Coda de Ewa Brykalska

Figurant parmi les films de musique de la neuvième édition du festival Paris Courts Devant, le court-métrage « Coda » de Ewa Brykalska fit résonner une voix vibrante et forte au milieu d’une sélection assez policée. Ce film de fin d’études réalisé à l’INSAS (Belgique) nous emmène le temps d’une journée dans les couloirs poussiéreux d’un Conservatoire de musique laissé à l’abandon, à la rencontre de personnages perdus face à la transformation inexorable du paysage urbain, progressivement détruit par les chantiers des promoteurs immobiliers.

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Dans un quartier de Bruxelles en reconstruction, un Conservatoire de musique reste ouvert et accueille ses élèves pour leur évaluation de fin d’année. Malgré le bruit des chutes de gravats et des grincements de grues des chantiers des alentours, les auditions se succèdent dans les salles de classe délabrées de l’établissement en perdition. Une des élèves, la jeune Perle, est moins préoccupée par son examen que par le départ abrupt de l’un des professeurs. Elle profite de sa présence lors de cette ultime journée pour faire un pas vers lui, dans un jeu de séduction incertain qui dissimule une inquiétude plus grande, étendue à tous les personnages du film : comment parvenir à s’accorder une dernière fois, à se connecter à quelque chose pour retrouver l’harmonie perdue ?

Les personnages de « Coda » se déplacent à l’intérieur d’un corps malade, ce Conservatoire de musique gangrené de l’intérieur par la transformation urbaine. Autrefois lieu d’apprentissage et de pratique de l’art, il devient le dernier bastion d’une communauté d’individus seuls face à la marche impitoyable du progrès. Certains lutteront jusqu’au bout, comme le personnage du concierge bourru et nonchalant déterminé à faire son office sans se soucier de l’absurdité objective de sa condition. D’autres choisissent d’abandonner le vaisseau, tel ce professeur résigné qui part en emportant son piano avec lui. Les avances maladroites que formule la jeune Perle à son égard ne suffiront pas à le retenir car elle le repoussera à l’instant où il essaiera de l’embrasser. La possibilité d’une rencontre semble alors impossible tant la précipitation des événements ne laisse aucune place à l’expression latente d’un désir, fusse-t-il incertain. C’est finalement dans l’intimité d’une salle d’examen, lorsque l’élève et l’évaluatrice se feront face que le raccord aura lieu. Les deux femmes partageront un dernier instant de grâce alors que leurs voix s’élèveront à l’unisson au milieu du chaos.

La réalisatrice accorde une place importante à la dimension politique du récit qu’elle met en scène à travers la résistance tranquille et non-violente de ses protagonistes, mais ne réduit jamais son film à un manifeste militant en ne donnant aucun visage humain à la menace ou en ne nommant aucune instance politique ou économique responsable de la mise en place des chantiers. Le cœur du film se trouve ailleurs, dans la peinture touchante des rapports que nouent les personnages entre eux et dont Ewa Brykalska capte l’essence avec une attention remarquable. Le choix de confier les rôles à des acteurs issus d’horizons très différents constituait un pari risqué, mais assurait également à la réalisatrice de belles surprises. Ainsi, le jeu intériorisé de la comédienne débutante Noémie Schmidt contraste admirablement avec la bonhomie d’Aleksandar Teofanovic, acteur non-professionnel au naturel désarmant et source de nombreux décalages comiques. Nicole Colchat, comédienne de théâtre au jeu plus affirmé, complète merveilleusement le casting avec sa composition discrète et élégante du personnage de la directrice chargé de diriger l’audition de la jeune fille.

Ewa Brykalska se démarque en réalisant un film d’école éminemment personnel, très abouti formellement et témoignant d’un regard de cinéaste déjà aiguisé. Si l’ancienne étudiante de l’INSAS à bien profité de ses cours, elle ne se contente pas de réaliser un film de « bon élève » et impose une rigueur et un savoir-faire impressionnant. Une artiste à suivre.

Marc-Antoine Vaugeois

Consulter la fiche technique du film

C comme Coda

Fiche technique

Synopsis : Le départ d’un professeur vient sonner le glas d’un conservatoire de musique abandonné au milieu d’un quartier défiguré. Au milieu de cette ambiance apocalyptique, deux femmes trouvent encore à partager un moment de grâce.

Pays : Belgique

Année : 2013

Durée : 22′

Genre : Fiction

Réalisation : Ewa Brykalska

Image : Adrien Len-grand, Charlotte Marchal

Son : Paul Gautier, Agota Slikaite

Montage : Maxime Letissier

Interprétation : Noémie Schmidt, Nicole Colchat, Simon Duprez, Aleksandar Teofanovic

Production : INSAS

Article associé : la critique du film

Dernière projection Format Court de l’année, jeudi 12 décembre 2013 !

Pour notre ultime rendez-vous parisien de 2013, nous vous proposons une séance particulière. Jeudi 12 décembre, trois films vous seront proposés, tous en présence de leurs équipes. Parmi eux, sont programmés deux prix Format Court remis en ce début d’année dans deux festivals belges, l’un à Namur (le FIFF), l’autre à Bruxelles (Filmer à tout prix). Cette soirée sera marquée par la présence de Virginie Legeay, co-scénariste et productrice (« Les Jours d’avant »), Simon Gillard, réalisateur (« Anima »), Nicolas Mesdom et Sébastien Houbani, réalisateur et comédien (« La tête froide »).

Programmation

Les Jours d’avant de Karim Moussaoui. Fiction, 47′, France, Algérie, 2013, Les Loupiottes, Taj Intaj. Prix Format Court au FIFF, sélectionné au Festival de Locarno. En présence de la co-scénariste et productrice Virginie Legeay

Synopsis : Dans une cité du sud d’Alger, au milieu des années quatre-vingt-dix.
 Djaber et Yamina sont voisins, mais ne se connaissent pas.
 Pour l’un comme pour l’autre, il est si difficile de se rencontrer entre filles et garçons, qu’ils ont presque cessé d’en rêver.
 En quelques jours pourtant, ce qui n’était jusque-là qu’une violence sourde et lointaine éclate devant eux, modifiant à jamais leurs destins.

Articles associés : la critique du film, l’interview de Karim Moussaoui

Anima de Simon Gillard, Documentaire, 18′, 2013, Belgique, INSAS, Prix Format Court au Festival Filmer à Tout Prix, Mikledi d’argent au festival ZINEBI (Portugal). En présence du réalisateur

Synopsis : Parmi les hommes et leurs gestes, bruts et graves, une âme se libère. Elle s’extrait de notre monde dans un curieux voyage, une traversée par les airs de cet étrange village de l’ouest Africain. Ses images puissantes et évocatrices se mêlent aux sonorités entêtantes, pour nous donner à voir, sans limites, ce rêve éveillé.

Articles associés : la critique du film, l’interview de Simon Gillard et Juliette Van Dormael

La Tête froide de Nicolas Mesdom. Fiction, 26’40’’, France, 2011, Les Météores. Prix Adami du meilleur comédien au Festival de Clermont-Ferrand, sélectionné au Festival Premiers Plans d’Angers. En présence du réalisateur et du comédien Sébastien Houbani

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Synopsis : Yoann, dix-sept ans, n’a qu’un rêve dans la vie : devenir footballeur professionnel. À quelques semaines d’un match décisif, Thomas, un nouveau joueur talentueux, arrive dans le club. Il va bouleverser la vie de l’équipe et celle de Yoann.

Article associé : la critique du film

En pratique

► Date, horaire : jeudi 12 décembre 2013, à 20h30

► Durée de la séance : 91′

► Studio des Ursulines : 10 Rue des Ursulines, 75005 Paris

► Accès : RER B Luxembourg (sortie rue de l’Abbé de l’Épée), BUS 21, 27 (Feuillantines), 38 ou 82 (Auguste Comte), 84 ou 89 (Panthéon). Métro le plus proche : Ligne 7, arrêt Censier Daubenton (mais apprêtez-vous à marcher un peu…)

► Entrée : 6,50 €

► Réservations vivement recommandées : soireesformatcourt@gmail.com

Retour en images sur la séance Format Court de novembre

Notre prochaine séance de courts aura lieu le jeudi 12 décembre prochain au Studio des Ursulines, à Paris. Avant d’y assister, nous vous invitons à retrouver une sélection de photos de Julien Ti-i-Taming prises lors de notre dernière projection Format Court (14 novembre), consacrée au Festival de Vendôme, où nous remettons un nouveau Prix cette année. Pour rappel, les équipes de « Marseille, la nuit » et de « 37°4 S »  présentaient leurs films ce soir-là. Ils étaient accompagnés d’Emilie Parey, la déléguée générale du festival.

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Avec Emilie Parey, la déléguée générale du festival de Vendôme

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Avec Marie Monge, Charif Ounnoughene, Taha Lemaizi, Karim Leklou, Louise Monge (réalisatrice et comédiens de « Marseille, la nuit »)

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Avec Adriano Valerio (réalisateur de « 37°4 S »)

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Avec Olivier Berlemont (producteur de « 37°4 S »)
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Tchéky Karyo : « Le court peut être une forme d’art à part entière »

Président du Jury au dernier Festival Court Métrange, l’acteur Tchéky Karyo (« L’Ours »,  « Nikita », « 1492 : Christophe Colomb ») nous a  brièvement livrés à Rennes sa vision du court métrage. Cet entretien malheureusement un peu trop bref paraît, amputé d’un contenu qu’on aurait souhaité plus dense.

Interview : Katia Bayer

Image, montage :  HaikuProd’