Format Court @ L’Entrepôt, relance

Le 21 décembre, à l’occasion du Jour le plus court, Format Court vous propose d’assister à sa première séance en salle au Cinéma L’Entrepôt (Paris, 14ème). Ce jour-là, découvrez notre sélection de 11 films français, suédois, hollandais, suisses, anglais et portugais. Et… profitez de l’absence de vos voisins, retournez les vinyles, agitez les culottes, indignez-vous, sombrez dans un monde sans têtes et réalisez que les animaux eux aussi ont des complexes.

Détail des films ici !

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Gratte-papier et Overtime/Jour 6

Plus que trois jours avant la fin de notre semaine particulière. Ce lundi, jour de reprise, nous sommes ravis de mettre en avant deux films que nous aimons particulièrement, l’un pour ses non-dits et ses mots soulignés, l’autre pour ses mélodies et son émotion de grenouilles. A voir, à partager aussi.

Gratte-papier de Guillaume Martinez (Fiction, 8′, 2005, France)

Syn. : Une étincelle d’espoir inattendue dans la grisaille journalière du métro parisien.

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Overtime de Oury Atlan, Thibault Berland, Damien Ferrié (Animation, 4’50′’, 2004, France)

Syn. : De petites poupées de chiffons retrouvent leur créateur mort dans son atelier. Ne comprenant pas ce qui est véritablement arrivé, elles vont essayer de retrouver leur quotidien auprès du mort.

Sujet associé : Henri Langlois, 30 ans de festival & quelques premières oeuvres

Marek Skrobecki : « Je n’ai pas du tout envie de déshumaniser mes films, je préfère inviter le spectateur à regarder le monde avec un œil différent »

Animateur polonais reconnu, rattaché au légendaire studio Se-ma-for, Marek Skrobecki, est l’auteur du conte poétique « Danny Boy », lauréat du Métrange du Format Court au festival Court Métrange de Rennes. Début décembre, il était à Paris pour présenter ses films dans le cadre d’une rétrospective organisée par le Carrefour de l’Animation, au Forum des images. Entretien particulier dans un espace rose et feutré de la Salle des collections.

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© Cezary

Vous avez démarré votre carrière relativement tardivement. Quel a été votre parcours avant de vous mettre à l’animation ?

A l’époque, en Pologne, il était intéressant de prolonger ses études le plus longtemps possible. Nous étions en plein communisme et l’université était gratuite. J’ai fait un cursus de quatre années en sociologie, mais je ne me voyais absolument pas devenir sociologue. J’étais intéressé par les disciplines artistiques comme le dessin et le cinéma, mais à l’époque je doutais encore de mes capacités à intégrer l’Ecole de cinéma de Lodz. J’ai poursuivi mes études aux Beaux-Arts et je me suis rapproché de mon rêve artistique, mais plus les études touchaient à leurs fins, moins je m’envisageais comme un artiste. Une fois mes études achevées, j’ai enfin trouvé le courage de passer un examen pour entrer à l’école de Lodz. Finalement, j’y ai été admis, ce qui m’a permis d’envisager de faire un film à Se-Ma-For qui était déjà à l’époque un studio national incontournable pour le cinéma d’animation.

Quel était votre regard sur le cinéma d’animation polonais de l’époque ?

C’était un âge d’or pour le cinéma d’animation polonais avec des films remarquables qui se ressemblaient beaucoup, notamment par la technique du découpage, une activité importante de la part des studios à Varsovie, à Cracovie et à Lodz, de nombreux prix et une reconnaissance internationale pour des gens comme Walerian Borowczyk dont les films m’ont beaucoup influencé. Les courts métrages passaient au cinéma, avant les séances des longs métrages, ce qui permettait de découvrir de nouveaux auteurs inconnus.

Au-delà de la question de la renommée, est-ce que l’intérêt pour l’animation était lié à la situation politique ? Osait-on exprimer des choses en animation qu’on n’arrivait pas à évoquer autrement ?

À l’époque, les films ne circulaient pas sur Internet, le sentiment de savoir ce qui se passait dans le monde entier était rare dans un pays comme le nôtre. Parfois, l’animation était politique, la censure ne permettant pas de montrer les choses directement. Mais on n’abordait pas les questions politiques de front, on contournait plutôt la censure en montrant les choses de façon allusive. Les films étaient plus philosophiques que politiques, leur portée reste d’ailleurs encore assez actuelle.

Avez vous rencontré des difficultés pour faire votre premier film, « Epizod »?

Non, pas particulièrement. « Epizod » est mon film de fin d’étude, et une fois le scénario approuvé par l’école, j’ai pu bénéficier d’un financement du studio Se-Ma-For. Pour ce film, j’ai utilisé une méthode d’effets spéciaux aujourd’hui complètement révolue mais qui à l’époque était beaucoup employée, même à Hollywood. C’était un travail technique difficile et laborieux qui consistait à exposer plusieurs fois la même image. Cela demandait beaucoup de temps et d’énergie. Commencer par la difficulté m’a aidé pour la suite, le film a reçu un très bon accueil, il a été primé et j’ai été perçu comme nouveau talent. Cela a grandement facilité ma carrière car le regard des gens sur mon travail a changé, et j’ai pu sortir des sentiers battus du dessin animé pour enfants.

Vous vous êtes spécialisé dans l’animation de marionnettes, mais vos films sont assez sombres et semblent plutôt s’adresser à des adultes. Avez-vous ressenti le besoin de vous démarquer des films pour enfants ?

À l’époque de mes études, les films d’animations avec des marionnettes étaient exclusivement réservés aux productions pour enfants, ce qui ne m’intéressait pas du tout. Comme je ne voyais pas non plus comment développer un travail original en dessin animé, j’ai finalement décidé de faire des films avec des marionnettes qui auraient la particularité de s’adresser aux adultes. Je préfère leur transmettre des messages qu’aux enfants, cela me stimule bien plus comme public.

Vous avez été amené à créer et à animer des marionnettes grandeur nature, pour votre film « D.I.M. ». Pour quelle raison avez-vous cherché à travailler avec une échelle à taille humaine ?

En 1992, j’ai réalisé « D.I.M » avec des marionnettes à taille humaine dans un décor à grande échelle. C’était un travail original qui n’avait jamais été fait auparavant, et aussi une expérience très formatrice pour moi. Utiliser des personnages de cette dimension m’a permis d’appréhender la perfection du corps humain et de ses mouvements, tout en facilitant le travail d’animation car lorsque vous devez déplacer vingt fois une marionnette pour réaliser un simple mouvement de main, il est évidemment plus simple de travailler sur des surfaces qui ne vous contraignent pas à penser en millimètres.

Pour mon dernier court métrage, « Danny Boy », cela a été beaucoup plus difficile : j’avais jusqu’à quarante personnages dans un plan, les marionnettes étaient beaucoup plus petites, donc plus compliquées à animer, et il fallait parfois une heure entière pour réaliser juste une seule image.

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Il y a une autre analogie avec l’être humain dans votre travail, c’est la question du regard. Dans vos films, celui-ci est très expressif. La séparation entre l’inhumain et l’humain est très fine, elle crée même un malaise, je trouve.

Ah, mais ça doit être dérangeant ! L’expression d’une poupée, matière sans vie, qui se met à devenir vivante par le biais de l’animation est très, très intéressante. Le travail des marionnettes permet justement de créer un rapport avec le spectateur qui peut avoir quelque chose de dérangeant dans sa relation avec la matière et je crois que la mise en mouvement d’un personnage non-humain parvient finalement à donner plus de force à l’expression que celle exprimée par un véritable acteur.

Il y a plusieurs mots-clés qui interviennent dans votre travail : le fantastique, le sombre, la métaphysique. Etes-vous un auteur de films fantastiques ?

Je n’ai jamais envisagé de faire des films de science-fiction à proprement parler même si je me sens proche d’univers comme ceux de « Brazil » ou de « Metropolis », notamment par leurs ambiances et leurs décors. Je n’ai pas du tout envie de déshumaniser mes films, et je préfère inviter le spectateur à regarder le monde, la réalité avec un œil différent. Cela m’intéresse que mes personnages soient traversés par des expériences. Mes films ne se posent pas qu’en termes de questions techniques ou de scénario, mais font directement référence aux problèmes que rencontrent les êtres humains dans la vraie vie. La société dans laquelle évolue « Danny Boy » par exemple n’a finalement rien de particulier, il s’agit bien de notre société à nous.

« Epizod », « D.I.M. », « OM », « Ichthys », « Danny Boy » ne comportent pas la moindre parole. C’est important pour vous de faire des films muets ?

Oui. J’ai une conception dans la vie qui dit qu’à chaque fois que je ne suis pas obligé de parler, je préfère me taire.

Alors, si vous le pouviez, vous ne parleriez pas non plus maintenant, pour cette interview ?

Ce n’est pas la même chose. Je ne suis pas une marionnette (rires) !

Vous êtes en train de travailler sur l’animation d’un long métrage « The Flying Machine » mais votre parcours se situe plutôt en court métrage. Qu’est-ce que le court métrage pour a appris ?

Je n’ai pas fait tant de films courts que ça, mais chacun d’entre eux m’a apporté beaucoup de choses. Je remarque une progression technique à travers chaque film, que ce soit au niveau des marionnettes ou des décors. Mon niveau d’exigence personnelle ne fait que s’accroître, et je me dis que mon prochain film sera encore meilleur que le précédent. Actuellement, je suis en recherche de financement pour adapter « La Métamorphose » de Kafka. C’est un projet qui m’anime particulièrement et je sens que j’y ai beaucoup à apprendre.

Propos recueillis par Katia Bayer, traduits par Katia Sulisa-Alves, retranscrits par Xavier Gourdet

Articles associés : la critique de “Danny Boy” de Marek Skrobeckile reportage Pôle anim’, le reportage Se-ma-for, l’Animation Made in Lodz

Consulter la fiche technique de « Danny Boy »

Thé noir et Frankie/Jour 5

Ce soir, le choix existe. Goûtez, si vous le voulez, à une tasse de thé noir parsemée de douce folie. Ou filez en Irlande, en V.O. svp, pour suivre Frankie, jeune papa poule en devenir.

Thé noir de Serge Elissalde (Animation – France – 2008 – 05′)

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Syn. : Thé noir ou comment une simple tasse de thé peut devenir une terrible source d’angoisse. Où l’on découvre avec délices l’inépuisable potentiel comique de la paranoïa d’un consommateur de thé confronté à l’obligation de faire un choix. Un humour manifestement noir qui trouve dans le trait et le geste du réalisateur une expression appropriée et exacerbée.

Frankie de Collette Farrell (Fiction-Irlande-2007 -12′)

Syn. : Frankie, quinze ans, se prépare à la paternité. Il est bien décidé à être le meilleur papa du monde, mais, au fil de la journée, il commence à comprendre que cela ne va pas lui être possible.

Carlitopolis et Deweneti/Jour 4

Quatrième jour, clap humour. A Dakar, on croit encore au Père Noël, à l’université, on s’intéresse de près à une souris de laboratoire….

Carlitopolis de Luis Nieto

Syn. : Carlito, une petite souris de laboratoire, subit toutes sortes d’expériences…

Animation, Expérimental, 3’10’’, 2006, France

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Sujet associé : Nieto : Science & trucs

Deweneti de Dyana Gaye

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Syn. : Dakar, Sénégal. Ousmane, qui n’a pas sept ans mais gagne déjà sa vie en mendiant dans le centre ville de la capitale, se met en tête d’écrire au Père Noël…

Fiction, 15′, 2006, Sénégal, France

Sujets associés : Un Transport en commun de Dyana Gaye,L’interview de Dyana Gaye

Bruz, palmarès 2011

Il y a quelques jours, s’est terminé le sympathique festival d’animation de Bruz que nous avons découvert l’année passée. Deux catégories de films y sont en compétition : les films pros et les films d’étudiants. En attendant notre dossier spécial consacré à cette manifestation mettant l’univers animé et national en perspective, découvrez le palmarès ainsi que trois jolis films en accès libre.

Grand Prix du court métrage, Prix SACEM de la meilleure création musicale originale : La Douce, Anne Larricq, Les films à carreaux, 2011, 8’50

Adapté de la nouvelle « Douchetchka » de Tchekhov. Au gré des intempéries, La Douce perd et trouve de nouveaux compagnons. Si la perte de l’un la désempare sincèrement, elle se console très vite avec un autre. Tous font l’affaire, ce qu’elle cherche avant tout, c’est de pouvoir s’oublier et ressembler à l’autre.

Grand Prix du film étudiant : Matatoro, Raphael Calamote, Mauro Carraro, Jérémy Pasquet, Supinfocom Arles, 2011, 7’35

Une réinterprétation pour le moins surprenante et surréaliste de la tauromachie, avec une ambiance originale et des graphismes colorés. Une sympathique animation qui met en scène dans une arène le combat entre un toréador et un taureau devant un public enthousiaste.


Mentions spéciales

Films professionnels ex aequo:
Le Diable en bouche, Franck Ternier, L’Astronef, 2010, 16’30
Apeurée, Patricia Sourdes, la Fabrique, 2010, 4’50

Films étudiants ex aequo:

Laszlo, Nicolas Lemée, La Poudrière, 2010, 4’00
D’une rare crudité, Emilien Davaud, Jérémy Mougel, Marion Szymczak, Supinfocom Arles, 2010, 7’35

Grand Prix Média, Prix Émile Reynaud : Bisclavret, Emilie Mercier, Folimage, 2011, 14’

Une Dame, épouse d’un Baron, s’aperçoit que son mari s’absente souvent et le questionne : il avoue qu’il devient Bisclavret. Transformé en animal, il laisse libre cours à ses instincts. Effrayée et prise de dégoût, la Dame révèle ce secret à un chevalier qui lui fait la cour depuis longtemps…

Mention spéciale : Chroniques de la poisse, Osman Cerfon, Je suis bien content, 2010, 15’

Prix SACD du meilleur film de fin d’études : Ex-aequo

Cyndrome, Sam Kulbicki, EMCA, 2010, 1’50
La voix de Simone, Léa Mazé, Ecole Estienne, 2011, 2’29

Mention spéciale : Ludo, Romain Kurdi, Emile Cohl, 2011, 3’39

Prix Arte Creative : En parties, Hugo Bravo, Emile Cohl, 2011, 3’49

Mention spéciale : Kyrielle, Boris Labbé, EMCA, 2011, 10’00

Prix de la Jeunesse : La détente, Pierre Ducos et Bertrand Bey, Kawanimation, 2011, 8’30

Pôle anim’

À travers la rétrospective des courts métrages de Marek Skrobecki présentée au Forum des images il y a dix jours, vingt ans de films, de recherche, de travail, d’exigence et de créativité ont pu être approchés, avec l’agréable sensation d’avoir découvert un vrai auteur ainsi qu’un univers à part dans le secteur de l’animation européenne.

"Danny Boy"

Hormis « Epizode », son film de fin d’études, toute l’œuvre de cet orfèvre de l’animation polonaise s’est forgée autour de marionnettes articulées. Si de manière générale, ses films sont traversés par des idées sombres, ils ne sont, pour Skrobecki, que l’écho des problèmes rencontrés par les êtres humains, autres pantins articulés de nos sociétés contemporaines. Ses personnages en volume (que ce soit le couple de « D.I.M », le prisonnier de « OM », le client et le serveur de « Ichthys », les êtres décapités de « Danny Boy ») ont plusieurs caractéristiques communes même si leurs univers respectifs sont très différents les uns des autres. Ces poupées, grandeur nature comme minuscules, rencontrent des problèmes et éprouvent des sentiments humains (la peur, l’espoir, la tristesse, la joie, l’abandon, l’amour, le plaisir) et sont très proches de la solitude et de la mort. Véritablement isolées comme dans « OM » et « Ichthys », à deux comme dans « D.I.M » ou à 50 comme dans « Danny Boy », elles ne laissent échapper aucun son ni aucune parole de leur bouche artificielle, leur expression passant en réalité par leurs regards extrêmement mobiles, intenses et vivants. Emotions, regards, solitude, ces trois mots pourraient caractériser le cinéma de Marek Skrobecki, ce sont en tout cas ceux que nous choisissons de retenir.

Epizod/Episode (1988)

Il s’agit du tout premier film de Marek Skrobecki, de son film de fin d’étude à l’école de cinéma de Lodz (prononcez « Woutch »). Influencé par Zbigniew Rybczynski et son « Tango » répétitif dont tout le monde selon ses dires, cherchait à imiter la technique à l’époque, Marek Skrobecki réalise un an avant la chute du Mur un film audacieux, à l’animation mixte, composé d’images d’archives de guerre, de séquences répétitives et de plans naturels. Ici, le ciel est rose, l’herbe est bleue, les poilus sont poilus, l’apocalypse est apocalyptique, l’animation est progressive et la musique, très importante dans l’oeuvre de Skrobecki, particulièrement signifiante.« Epizod » est un film à part dans sa filmographie pour plusieurs motifs : c’est son seul travail qui ne recourt pas aux marionnettes, c’est celui qui le lance dans le monde professionnel et c’est celui qui lui permet d’amorcer une collaboration continue avec le studio Se-Ma-For. En ouvrant cette rétrospective, ce film d’une intensité et d’une rareté absolue positionne d’emblée Skrobecki comme un auteur à part.

D.I.M. (1992)

« D.I.M » installe son intrigue dans un appartement passablement sombre dans lequel une fenêtre est grande ouverte et un couple prend ses repas quotidiennement sans échanger un seul mot. Plus créatures qu’homme et femme, ces personnages en silicone semblent isolés et oubliés du monde extérieur. Leurs journées se répètent et se ressemblent, mis à part un détail en apparence insignifiant mais ayant une importance majeure à leurs yeux de verre : régulièrement, le monde réel fait son apparition à leur fenêtre sous les traits d’un minuscule moineau venant picorer les graines laissées à son attention. C’est à ce moment précis que ces marionnettes sortent de leur torpeur, que leur regard gagne en éclat, qu’elles ressemblent le plus à des humains et que leurs mains en viennent à se toucher. Le jour où ce qui les relie à la vie ne vient plus leur rendre visite dans un léger bruissement d’ailes, elles en viennent à se laisser mourir, leurs corps se desséchant progressivement jusqu’à tomber en poussières.

Fable métaphysique sur le temps qui passe, mais aussi film sur l’ennui, l’attente, l’amour, l’espoir et la mort, « D.I.M » est un contre atroce, tendre et magnifique. Les marionnettes, vibrantes d’émotion, sont touchantes à pleurer dans leurs échanges de regard, leurs réactions humaines, leurs nuques baissées et l’espoir qui s’amenuise au fil du temps. La musique de Mozart ne peut qu’accentuer l’émotion provoquée par ce film, dont on retient longtemps après l’avoir vu le gros plan de la pupille éclairée, marquée par le vol de l’oiseau salvateur. « D.I.M » a une autre particularité, celle d’être le premier film en volume de son auteur, ses marionnettes ayant été créées en grandeur nature, Skrobecki souhaitant que la beauté et la matière soient visibles à l’écran.

OM (1995)

Conte étrange et sombre, « OM » commence, a lieu et s’achève en prison. Un lent travelling latéral introduit un décor légèrement glauque : un mur de pierre haut comme une forteresse, un soupirail laissant filtrer une lumière forte, une pierre arrondie surgie de nulle part, une main s’avançant lentement et l’attrapant, un corps nu et maigre traversant le plan tel une ombre furtive. L’homme, son propriétaire, est une marionnette qui nous fixe et nous interroge du regard. Il s’arrête devant une porte, la pousse, atterrit dans une pièce étrange, découvre une clé (la liberté ?), ouvre une autre porte, visualise une tranche de pain, la saisit, accède à une autre pièce où il découvre un de ses pairs, debout et de dos. Celui-ci se retourne, terrifiant, les yeux ensanglantés et le nez pointu comme un crayon.

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« OM » est un film mystérieux et effrayant qui glace les sens et fait mordiller les jolies lèvres. Skrobecki y distille son savoir-faire en matière de marionnettes, puisqu’un personnage mal au point fait de matière nous fait face et installe un certain malaise. Le film évoque, comme « D.I.M » l’emprisonnement mais aussi les visions hallucinatoires tout en laissant l’imaginaire travailler (le film évoque-t-il un cauchemar ou représente-t-il une certaine réalité ?). Une nouvelle fois, Marek Skrobecki réussit à nous avoir avec ses personnages intrigants et la puissance du regard qu’il leur attribue, avec la particularité de multiplier les angles et les zooms pour être au plus près de son prisonnier empreint de folie.

Ichthys (2005)

Un homme traverse à la rame des eaux nébuleuses pour échouer dans un restaurant situé sur une petite île. Sur place, un serveur lui tend la carte, l’homme désigne sans un mot un « ichthy », la spécialité de la maison, à savoir un minuscule poisson qui ne se laisse pas attraper aussi facilement qu’une vulgaire crevette. En attendant le retour du serveur, l’homme, seul client du restaurant, contemple les environs, se laisse gagner par la faim et le temps, se nourrit d’hallucinations et avoisine la Grande Faucheuse. Après quelques années d’absence, le serveur revient avec le mets convoité et tend sa commande, silencieusement, à son hôte recouvert de poussières. L’homme ressuscite devant cette promesse de jeunesse éternelle, s’enveloppe de félicité, se met à marcher sur l’eau, et est gobé par un gigantesque poisson. Voilà ce qui arrive quand on est complètement béa et légèrement distrait.

Ultime film de cette rétrospective sur l’espoir, le temps qui passe, la folie et la mort, « Ichthys » (signifiant « poisson » en grec) est une animation fascinante et humoristique au possible. Le moindre souci du détail y est consigné, l’étrangeté y est omniprésente (le plan de la mâchoire déstructurée de l’homme, laissant voir ses articulations, est à cet égard saisissant de beauté et d’angoisse), l’esprit absurde n’est jamais très loin, le sens et le but de la vie non plus. Dernier projet éclos avant « Danny Boy », le film provoque l’hilarité, l’adhésion totale et la curiosité face à une animation toujours aussi bluffante. Car il faut bien l’admettre : de conte animé en conte animé, Skrobecki aime nous guider, main dans la main avec ses personnages étourdissants, vers de nouveaux univers en n’oubliant pas de placer discrètement un soupçon d’humour noir dans sa poche.

Katia Bayer

Articles associés : la critique de « Danny Boy » de Marek Skrobecki, l’interview de Marek Skrobecki, le reportage Se-ma-for, l’Animation Made in Lodz

Consulter les fiches techniques de « Tango », « D.I.M. », « Ichthys »

 

I comme Ichthys

Fiche technique

Synopsis : Parabole iconoclaste sur l’expérience de l’attente, de l’espoir et de la réalisation dans la durée.

Genre : Animation

Pays : Pologne

Année : 2010

Durée : 16’41 »

Réalisation, animation : Marek Skrobecki

Scénario : Antoni Bankowski

Graphisme : Marek Skrobecki

Animation : Adam Wyrwas

Caméra : Mikolaj Jaroszewicz

Musique : Wojciech Lemanski

Son : Michal Kosterkiewicz

Montage : Teresa Miziolek

Production : SE-MA-FOR

Article associé : le reportage Pole anim’

D comme D.I.M

Fiche technique

Synopsis : Deux humains, un homme et une femme, existent à l’intérieur de mannequins. Ils ne sont vivants que lorsque l’oiseau qu’ils nourrissent apparaît sur le rebord de la fenêtre. Un jour, l’oiseau ne vient pas…

Genre : Animation

Pays : Pologne

Année : 1992

Durée : 11′

Réalisation : Marek Skrobecki

Scénario : Maciej Beldycki, Marek Skrobecki

Production : Se-ma-for Studios

Article associé : le reportage Pole anim’

We Have Decided Not To Die & 200 000 fantômes/Jour 3

En ce troisième jour de films en ligne, voyagez tout en restant immobiles du côté de l’autre monde et d’une ville détruite, avec deux films expérimentaux très frappants, très visuels et très musicaux : « We Have Decided Not To Die » et « 200 000 fantômes ».

We Have Decided Not To Die de Daniel Askill (Australie, 2003, Expérimental, 11′)

Synopsis : Trois rituels. Trois personnes. Trois voyages transcendantaux des temps modernes.

Pour en savoir plus, consulter le site du film et l’interview de Daniel Askill : WeHaveDecidedNotToDie.com

200 000 fantômes de Jean-Gabriel Périot (France, 2007, Expérimental, 10′)

Synopsis : Hiroshima 1914-2006

Articles liés à Jean-Gabriel Périot : L’art délicat de la matraque, Les Barbares

Il fait beau dans la plus belle ville du monde & Plaid/Jour 2

Aujourd’hui, pour notre deuxième jour court, place à une romance parisienne et à une rêverie aquatique et sonore.

Il fait beau dans la plus belle ville du monde

Réal. : Valérie Donzelli, 2008, 12’, France

Paris sous la chaleur estivale, une femme, un homme, une relation amoureuse fantasmée. Le premier rendez-vous qui arrive avec son lot de surprises et de déconvenues. Donzelli nous livre dans ce court métrage un peu de l’ambiance et du ton de son premier long métrage «La reine des pommes».

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Plaid

Réal. : Richie Burridge, 2011, 3,20’, Etats-Unis

Le clip 35 summers de Plaid (extrait de l’album Scintilli) propose un ballet aquatique tout en ondulations. Le réalisateur a travaillé autour d’une rencontre inattendue, autant onirique que cauchemardesque, entre une geisha et une pieuvre démesurée.

Danny Boy de Marek Skrobecki

Dernièrement primé par Format Court au festival Court Métrange de Rennes et projeté au Carrefour de l’Animation au Forum des Images, « Danny Boy » impressionne par son acuité visuelle et sa richesse narrative. A la croisée de la fable fantastique et d’une chronique contemporaine, Marek Skrobecki, loin d’en être à son premier coup d’essai, signe un film d’animation polymorphe.

Le film s’ouvre sur une ville grise, froide, offrant au loin une vue sur deux tours, ombres portées du 11 Septembre. Cette étrange scène d’ouverture est accompagnée du son des cornemuses, et nous voilà catapultés au cœur de la grande ville, un travelling vertical nous faisant alors découvrir des jambes qui s’activent à un rythme effréné comme l’impose la grande métropole. La cité est déjà absurde et inhumaine, la scène parait quotidienne mais voilà que le travelling continue et laisse découvrir des personnages à la tête manquante.

La grande force du film est de faire cohabiter une vérité sur notre société contemporaine et la fantaisie de la fable. Métaphore grotesque de l’individualisme poussé à son paroxysme ? On pourrait le croire tant Marek Skrobecki insiste sur cette absence de cœur des passants qui ne se regardent plus et qui ne daignent pas s’arrêter en cas d’accident. Le film ne dit pas seulement ça : à la manière d’un film fantastique, il développe également l’argument d’un monde futuriste, peut-être décimé par une étrange épidémie qui a fait perdre la tête à toute une population. Mi-animal, mi-homme, l’homme du futur est à la fois régressif et avancé, tant il se rapproche d’un robot mécanique : on pense à cette terrible scène où les personnages récemment touchés par le fléau de l’homme sans tête, réapprennent à marcher à l’aveuglette, forcés de redécouvrir le monde par le biais du toucher. Certains paraissent alors condamnés à l’errance, laissant place à un terrible clin d’œil à la théorie darwinienne de la sélection naturelle.

L’humour noir n’est donc pas exempt du film et contribue à dépeindre un monde sans âme, dépourvu du sentiment de compassion. Une scène en particulier semble amorcer cet engrenage de l’humour désespéré : un mendiant, sans tête donc, arbore à son cou, comme une ultime tentative de se démarquer des autres, un carton sur lequel est inscrite la mention « Blind ». A ces êtres sans visage et sans épanchement, s’oppose, on le croit au début, Danny, le garçon qui garde encore la tête haute. Un travelling avant assez brutal nous le fait découvrir d’une façon inattendue, au milieu de la foule. Il est, de suite, montré comme « l’outsider », le désaxé, dans une société où chacun s’apparente à tous.

Dès cette exposition, le film prend en charge son point de vue : les sons de la ville sont étouffés, comme si le personnage ne se rendait pas compte de l’agressivité des uns envers les autres ou comme s’il était déjà sourd à leur violence. Et puis, il fait une rencontre déterminante, celle d’une femme qui n’accepte guère ce qui fait son exception. La scène amoureuse donne lieu à un échange cocasse : ne sachant pas où regarder (la femme est évidemment dépourvue de tête), le protagoniste ne peut que regarder sa poitrine.

Le film se règle, dès lors, mécaniquement sur le rythme de Danny, le seul personnage qui possède un visage. Il s’attelle alors à une drôle de tache dont on prophétise l’issue fatale. Pour se faire accepter du tout ensemble, Danny est contraint de se mutiler, et de se soumettre à cette forme de dictature du toucher. Il installe donc une guillotine et se décapite lui-même. Seule tache de couleur dans ce film quasi monochrome, le sang de Danny macule la ville morte, de rouge. Pas pour longtemps puisque la dernière scène, empreinte d’ironie tragique, le montre sautillant à la manière de Charlot au bras de sa douce, désormais comblée. Au loin pourtant, un avion percute une des tours de la ville et le monde s’embrase. Mais jusqu’ici tout va bien…

Dounia Georgeon

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D comme Danny Boy

Fiche technique

Synopsis : Un jeune poète tombe amoureux dans un monde qui semble perdu. Une ville attend le déroulement d’un drame. Un temps de tristesse et de conformité, un temps de décisions. Derrière les nuages sombres du monde il y a de la lumière, de l’espoir et de la poésie.

Réalisation : Suisse, Pologne

Genre : Animation

Pays : Suisse, Pologne

Année : 2010

Durée : 10′

Scénario : Marek Skrobecki

Image : Andrzej Jaroszewicz

Son : Florian Pittet

Montage : Janusz Czubak

Production : Archangel Film Group, Se-ma-for

Musique : Florian Pittet

Articles associés : la critique du film, l’interview de Marek Skrobecki

Marek Skrobecki, Prix Format Court au Festival Court Métrange 2011

Si vous passez votre mois de décembre à Paris, vous avez dû remarquer les illuminations des grands magasins et la présence active de la Pologne dans l’agenda culturel. Le festival Kinopolska vient de s’achever au Reflet Médicis et le Forum des Images a récemment mis en avant l’animation polonaise au Carrefour de l’Animation. À cet égard, la venue de Marek Skrobecki en France a suscité un élan de curiosité au sein de l’équipe, étant donné que nous avons primé “Danny Boy”, à l’issue du festival Court Métrange, en octobre.

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Marek Skrobecki, présenté dans les biographies comme l’un des meilleurs animateurs polonais, se considère avant tout comme un artiste de marionnettes. Il est à l’origine d’une éblouissante oeuvre visuelle et fantastique, très marquée par la noirceur, l’(in)animé, les silences, l’émotionnel, l’attente, l’espoir, les détails, les travellings avant et latéraux et les partitions de grands compositeurs de musique classique. Une semaine avant la projection de « Danny Boy » au Cinéma L’Entrepôt, nous consacrons un focus au travail en volume de M. Skrobecki.

Retrouvez dans ce Focus :

Se-ma-for, l’Animation Made in Lodz

L’interview de Marek Skrobecki

Le reportage Pole anim’

La critique de « Danny Boy » de Marek Skrobecki

« Danny Boy » de Marek Skrobecki, Métrange du Format Court

La Semaine la plus courte. Stretching & Soman/Jour 1

Pour ce premier jour d’exposition de films en ligne, Format Court vous emmène du côté urbain pour des mouvements d’assouplissement (une-deux-une-deux) et des dissimulations toutes en sons (fchhhh).

Stretching de François Vogel, 2009, 4’30 », Expérimental, France

Le personnage de “Stretching” pratique une sorte de gymnastique urbaine. Il nous concocte des exercices rythmiques loufoques le long des rues de Manhattan. L’architecture qui l’entoure se mêle à son jeu, et la ville elle-même entre dans cette drôle de danse.

Sujet associé : l’interview de Fançois Vogel

Soman de Mihai Grecu , 2005, 7’30 », Roumanie, France

Une atmosphère dense, des équipes de décontamination cherchent les survivants des invisibles attentats, les villes se rétrécissent et se cachent dans nos orifices… c’est l’agonisante conclusion du cycle “Nervegas suite”.

Sujet associé : l’interview de Mihai Grecu

La Semaine la plus courte sur Format Court

Dès demain, se profilera sur le site « La Semaine la plus courte » à l’occasion du Jour le plus court mis en place par le CNC. Jusqu’au 21 décembre, jour de notre super séance de courts (Format Court @ L’Entrepôt), retrouvez 16 films en ligne, dans leur intégralité, sur vos 3W spécialisés en ciné bref. Animation, fiction, documentaire, clip et expérimental sont au programme de cette semaine cinéphile.

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Rencontres Henri Langlois, le palmarès de la jeune création

Hier soir, se sont refermées les 34ème Rencontres Henri Langlois (le Festival international des écoles de cinéma de Poitiers) avec la divulgation du palmarès. La bonne info : une sélection des films primés sera projetée ce mercredi 14 décembre à la Cinémathèque française, dès 20h30.

Grand Prix du Jury : Frozen Stories de Grzegorz Jaroszuk – Panstwowa Wyzsza Szkola Filmowa Telewizyjna i Teatralna – Pologne – Fiction – 2011 – 27 min

Prix Spécial du Jury : Der Wechselbalg de Maria Steinmetz – Hochschule für Film und Fernsehen Konrad Wolf – Allemagne – Animation – 2011 – 8 min

Prix de la Mise en Scène : Reaching Out To Mama d’Olga Tomenko – VGIK The Russian Federation State Institute of Cinematography – Russie – Fiction – 2010 – 33 min

Prix du Scénario : Silent Riverde Anca Miruna Lazarescu – Hochschule für Fernsehen und Film München – Allemagne – Fiction – 2011 – 30 min

Prix Wallpaper Post : Broken Pieces de Sae-mi Yang – Chung-Ang University – Corée du sud – Fiction – 2010 – 100 min

Prix Découverte de la Critique Française : Reaching Out To Mama d’Olga Tomenko – VGIK The Russian Federation State Institute of Cinematography – Russie – Fiction – 2010 – 33 min

Mention spéciale du Jury de la Critique Française : Umbral de Matias López – Instituto Profesional ARCOS – Chili – Fiction – 2010 – 16 min

Prix du Public : Frozen Stories de Grzegorz Jaroszuk – Panstwowa Wyzsza Szkola Filmowa Telewizyjna i Teatralna – Pologne – Fiction – 2011 – 27 min

Prix du Jury Étudiant : Reaching Out To Mama d’Olga Tomenko – VGIK The Russian Federation State Institute of Cinematography – Russie – Fiction – 2010 – 33 min

Prix Amnesty International France : Abuelas d’Afarin Eghbal – National Film and Televison School – Royaume-Uni – Animation/documentaire – 2011 – 9 min

Retrouvez les infos pratiques de cette séance sur le site de la Cinémathèque

Un film abécédaire d’Eléonore Saintagnan

Artiste vidéo et cinéaste, Eléonore Saintagnan mêle documentaire, mise en scène et images pittoresques pour concocter un film de proportion encyclopédique. Sélectionné en compétition OVNI au Festival Media 10-10 cette année, le film dessine un portrait envoûtant de la réserve naturelle des Ballons des Vosges et de ses habitants.

Eléonore Saintagnon décide de filmer la région sous la forme d’un abécédaire original. Son sujet est dense et ambitieux, allant du quotidien de bergers dressant un chien à la rencontre entre un couple d’immigrés, en passant par un prêtre vedette de son village et un Saint-Nicolas en mauve se baladant de manière suspecte dans la forêt. Chaque sujet de ce glossaire social dispose de sa propre lettre, le lien étant parfois littéral, parfois moins évident à comprendre – « Brebis et Chien », « Da Silva », « Frère Joseph » et « Nicolas » pour les susdits exemples, « Alsacien » pour la langue et l’humour de la région, « Patois et Quads » pour trois personnes discutant en patois (et vraisemblablement de quads) et « Indépendance » pour « le Viking et la Walkyrie », un couple de druides vivant dans la nature.

Derrière sa caméra discrète, la réalisatrice s’efface complètement pour plonger le spectateur directement dans l’intimité d’une communauté habitant dans un des plus vastes parcs naturels de l’Hexagone. Dépourvu de toute métanarration, le film prend une dimension quasi objective. Le sujet parle pour lui-même, s’imbibant d’un humanisme remarquable et d’une grande poésie visuelle, en plus des beaux passages musicaux dont le spectateur peut se régaler : une des variations Goldberg de Bach interprétée par un luthier-pianiste, la très originale reprise de Keith Richards par ledit Alsacien et la version rythmique du chant de Solveig par la Walkyrie et le Viking qui clôture le film.

S’il n’est pas évident de classer le film, entre documentaire ou essai audiovisuel, cette véritable œuvre d’art démontre pourtant bel et bien que Saintagnan est une artiste accomplie.

Adi Chesson

Consulter la fiche technique du film

F comme Un film Abécédaire

Fiche technique

Synopsis : Hommage à des individus cherchant le bonheur en dehors des sentiers battus, là où n’est pas l’évidence. Ceux qui alimentent leurs mythes et adorent leurs dieux, qu’il s’agisse des Dieux Vikings ou du Rock’n Roll, un Saint Nicolas ou un frère Joseph.

Genre : Documentaire expérimental

Année : 2010

Pays : France

Durée : 21′

Réalisation : Éléonore Saintagnon

Production : Red Shoes

Article associé : la critique du film